samedi 14 décembre 2024

Le basket 3X3 vu par Franck Seguela : « Il faut toujours rester lucide »

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Leader d’une équipe de France de 3×3 qui disputera les Jeux Olympiques pour la première fois de son histoire, le basketteur landais fixe la barre très haut.

La grande force de cette équipe de France, c’est sa cohésion, un atout pour aller loin dans ces JO, non ?

Le basket est un sport difficile avec une grande intensité, surtout dans le 3×3 avec l’enjeu. La solidarité et le sacrifice sont des valeurs essentielles dans cette discipline, c’est pour cela que l’on voit des joueurs réussir plus que d’autres dans le 3×3, car ce n’est pas donné à tout le monde. C’est une force que l’on a su développer de par la professionnalisation du 3×3 puis aussi grâce à notre vécu collectif et les attaches que l’on a les uns avec les autres. Avec cette équipe, on veut remporter la médaille d’or.

Est-ce difficile d’intégrer des joueurs qui n’ont pas connu le basket à 3 ?

Je ne dirais pas difficile, mais on sent qu’ils ont besoin d’un temps d’adaptation pour optimiser les détails. Il faut vraiment être connecté avec ses coéquipiers, il faut vite trouver ses mécanismes autant en attaque qu’en défense. Ça reste du basket, mais il faut monter le rythme cardiaque assez haut, il faut aussi apprendre à gérer la descente pour rester lucide et prendre les bonnes décisions dans les moments chauds.

Au basket 3×3, vous ne pouvez pas recevoir de consignes de votre entraîneur, comment gérer cette autonomie sur le terrain ?

Ça fait partie des qualités à acquérir. Ça fait écho au fait d’être soudés entre joueurs, mais aussi avec le staff. Certes, l’entraîneur n’est pas là sur le moment, mais on établit un plan de jeu au préalable. C’est notre devoir d’exécuter cette tactique et d’être rigoureux tout au long de la rencontre.

« J’ai eu l’honneur de jouer place du Trocadéro, c’était déjà impressionnant »

A quel point la dimension individuelle est-elle présente sur le basket 3×3 ?

Le jeu est tellement rapide que nous n’avons pas le temps de se dire, « il faut à tout prix que je marque », des fois, on ne trouve pas de solutions tellement les défenses sont fortes donc on ne peut pas réfléchir à ses statistiques dans ce genre de moment. De plus, comme il y a des classements individuels par joueur, on se doit de gagner les compétitions pour être le mieux classé et ainsi être invité dans d’autres tournois.

Le fait de jouer place de la Concorde, avec un décor impressionnant, peut-il être une pression ?

Ça ne me fait pas peur, au contraire ça m’excite, j’ai hâte. J’ai déjà eu l’honneur de jouer place du Trocadéro, il y avait moins de monde que ce qui est attendu pour les Jeux, mais c’était déjà impressionnant. C’est un honneur et ça représente une source de motivation pour nous. Le fait d’avoir une compétition assez longue nous permettra de nous habituer au lieu sans problème même si on veut être performant dès le départ.

L’aventure du basket à 3 se poursuivra-t-elle pour vous après les Jeux Olympiques ?  

Quand j’ai commencé le 3×3, mon rêve n’était pas de faire les Jeux Olympiques puisque ça n’existait pas, mon rêve, c’était de remporter le World Tour et de porter le maillot de l’équipe de France. C’est sûr que mon aventure 3×3 ne s’arrêtera pas après les Jeux. Avec la marge de progression que l’on a, il n’y a aucune raison d’arrêter cette aventure, on fera tout pour continuer ce projet et représenter la France.

Le basket à 5 ne vous manque-t-il pas, vous qui avez grandi avec ce type de basket (il a joué à Pau, Chartres, Angers, Alliance Sport Alsace, La Rochelle, Ndlr) ?

Le seul manque, c’est la Coupe des Landes (rires). Sinon je ne ressens pas de manque, je continue à suivre mes copains du 5×5. Je m’épanouis pleinement dans ce que je fais, je vois qu’il y a tout à construire, il y a de très belles perspectives pour cette discipline. A chaque tournoi, on a l’occasion d’écrire un peu plus l’histoire du basket 3×3 français, on veut marquer au fer rouge le début de cette aventure et la pérenniser pour les jeunes qui viendront.

Un petit mot sur votre ancien club, le Stade Rochelais, qui vient de monter en Betclic Elite, quel parcours !

Carrément ! C’est incroyable, surtout qu’ils ont roulé sur la Pro B, je suis fier d’eux, ils ont su être forts de A à Z. Je leur souhaite le meilleur pour la suite et surtout qu’ils arrivent à se maintenir en Betclic Elite.

Propos recueillis par Jules Lefebvre

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