Luis Enrique sera présenté demain. Si l’officialisation de la nomination de l’Espagnol s’est tant fait attendre, c’est notamment en raison de différents avec Luis Campos, qui fait office de Directeur Sportif au PSG. DS, un poste qui pose de plus en plus de problèmes dans les clubs.
Le rôle du directeur sportif n’est pas figé, pas unique. Il varie en fonction des clubs, selon le modèle de gestion pour lequel ils optent, et même, certaines fois, en fonction des pays, comme on le verra un peu plus loin.
La mission du DS est de s’occuper de tout la partie gestion, management et administration d’un club. Mais également des transferts, desquels il est (le plus souvent) aux commandes, que ce soit l’achat ou la vente de joueurs etc. Et diverses autres tâches qui lui sont propres.
Un problème dû à l’évolution du rôle des DS
Cet événement survenu entre Campos et Enrique n’est pas un cas isolé bien au contraire, ces dernières années le rôle des directeurs sportifs a énormément évolué.
Ces derniers sont désormais beaucoup plus impliqués dans le sportif et la gestion de l’équipe. Un nouveau rôle qui empiète sur celui des entraîneurs, de quoi créer des désaccords. Les DS tels que Luis Campos ou encore Leonardo, incarnent parfaitement ces directeurs sportifs modernes, ce qui explique leurs conflits récurrents avec les entraîneurs.
Un directeur sportif sur la pelouse
L’image la plus marquante et qui symbolise le mieux le rôle des directeurs sportifs modernes était le 19 février dernier lors du PSG-Lille. Alors qu’ils menaient 2-0 après 20 minutes de jeu, les joueurs du PSG ont vu les Lillois revenir à 2-2 puis 3-2.
Après le but du 3-2 inscrit par Jonathan Bamba, nerveux, Luis Campos est descendu de sa tribune, pour rejoindre le bord du terrain, et prendre place dans la zone technique de l’entraîneur. Une action qui n’est que la continuité de ce que sont en train de devenir les directeurs sportifs dans le football moderne.
Le modèle des clubs anglais
Comme annoncé plus tôt dans l’article, le rôle des directeurs sportifs est différent en fonction des clubs et également selon les pays. C’est le cas par exemple en Angleterre ou les entraîneurs sont des “entraîneurs-managers”.
En effet, en plus d’avoir le contrôle total sur le sportif, ces derniers comptent également dans leurs missions, le fait de s’occuper du recrutement des joueurs.
La présence d’un entraîneur-manager dispense en partie celle d’un directeur sportif. En effet, les DS sont toujours présents dans les clubs mais ont d’autres missions que celles du recrutement. D’où l’absence au premier plan des DS dans beaucoup de clubs anglais. (cf : Manchester City, Liverpool etc).
Luis Enrique et Luis Campos : il y en a déjà un de trop ?
Ce nouveau rôle des directeurs sportifs empiète sur celui des entraîneurs. Une cohabitation qui est à l’origine de nombreux conflits, les entraîneurs voient, impuissants, leurs supérieurs hiérarchiques leur substituer dans leurs fonctions.
Christophe Galtier-Julien Fournier à Nice, Leonardo- Thomas Tuchel à Paris ou plus récemment Christophe Galtier- Luis Campos, les exemples de conflits entre entraîneurs et directeurs sportifs ne manquent pas ces dernières années.
L’exemple le plus marquant reste l’Olympique Lyonnais. Alors qu’il avait, depuis toujours, choisi de se priver d’un directeur sportif, Jean-Michel Aulas a dérogé à sa règle en faisant revenir Juninho. Tout le monde connaît la suite, avec la dégradation des relations Juninho – Rudi Garcia, notamment et la faillite sportive de l’OL.
À un point tel que désormais, certains entraîneurs exigent, avant de s’engager avec un club, avoir “toutes les clés”. Comme Nagelsmann et Zidane (selon certaines sources) ont réclamé au PSG ou plus récemment Marcelo Gallardo à l’OM. Ceci est une exigence qui vise directement les directeurs sportifs, qui, dans le cadre de leur nouveau rôle, leur font obstacle.
Luis Enrique aussi, a ses idées et compte bien les imposer. Quitte à passer par dessus Luis Campos, ce qui pourrait bien faire des dégâts.
Mouhammadou Dramé