mardi 3 décembre 2024

Le MHB malade en championnat, éblouissant en Ligue des Champions

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Habitué à jouer les premiers rôles en championnat, Montpellier demeure bien loin de ses standards habituels en ce début de championnat alors que le club brille en Ligue des Champions.

Faut-il s’inquiéter alors que le niveau monte pour la Montpellier vit un début de saison étrange. Particulièrement à son aise en Ligue des Champions (1er après six matches), le club héraultais est poussif en championnat. Vainqueur difficilement de Nancy (33-30, 8ème j.), le club ne pointait alors qu’en 8ème position en Starligue, ce qui a fait dire à son coach Patrice Canayer :

« On est leader de notre poule en Ligue des Champions, mais on a rarement été si mal classés en championnat après autant de journées ». David Degouy, son adjoint depuis 2018, confirme : « On a bien négocié les choses en Ligue des Champions. Par contre, on a eu du mal à trouver notre rythme en championnat en alternant tous les trois jours ».

Montpellier a du mal à enchainer les performances

Le club est pourtant habitué à jouer sur les deux tableaux. L’adjoint de Patrice Canayer avance certaines explications :

« Ce qui est surtout compliqué, c’est d’enchaîner les performances de très haut niveau. On trouve progressivement notre rythme avec les bonnes organisations offensives et défensives, ainsi que les bonnes associations. On a été un peu long à trouver la bonne cadence. C’est grandement dû aux Jeux Olympiques, avec le retour des joueurs.

Il fallait qu’ils prennent un peu de congés pour mieux reprendre. La période post-JO est toujours une période compliquée. Montpellier n’a certes pas été le seul club concerné par cette problématique, mais cela a coûté plus cher au MHB en championnat ».

Souvent catalogué comme le dauphin désigné du PSG (2ème en 2018, 2019 et 2021), le MHB est actuellement à la traîne :

« Voir Montpellier à cette place est inhabituel et inacceptable, admet David Degouy. Ce résultat ne nous convient pas et ne reflète pas la vraie image de la préparation et de l’engagement des joueurs à l’entraînement. Il faut désormais savoir se surpasser et être des compétiteurs à tous les matches avec un engagement maximal ».

Avec des objectifs revus à la baisse ? « Absolument pas ! Cela serait stupide d’en changer car on a perdu deux ou trois matches. On veut se qualifier pour la Ligue des Champions et gagner des titres. On est toujours dans les clous. Le titre de champion de France ?

Tenons-nous en déjà à nos objectifs et arrêtons d’être naïfs. Mais Montpellier reste Montpellier avec un effectif de très grande qualité et une organisation très solide. Le championnat de France est dur et long. Si la France, au niveau européen, est toujours 1ère devant la Bundesliga, ce n’est pas sans raison. Tous les matches sont durs.

En Ligue des Champions, on rencontre des équipes qui n’ont pas de championnat ou pour ainsi dire peu en termes d’opposition. C’est le cas du Vardar. En Bundesliga ou en Starligue, ce sont par contre des matches au couteau chaque semaine. Il faut donc être présent à tous les matches. On doit impérativement être plus constants ».

« Voir Montpellier à cette place est inhabituel et inacceptable. Ce résultat ne nous convient pas du tout »

Certains observateurs pourraient objecter que depuis le départ (en 2019) de l’emblématique Michael Guigou (joueur le plus capé du club avec 526 matches), Montpellier est moins tueur… Ce n’est pas l’avis de David Degouy :

« Il n’y a qu’à prendre les statistiques et regarder ce qui se passe sur l’aile gauche. Actuellement, nos meilleurs buteurs sont nos ailiers gauches avec Pellas et Descat. Hugo a été un des meilleurs scoreurs sur les JO sinon le meilleur. On a probablement les deux meilleurs ailiers gauches du championnat ! ».

Le coach de Chambéry Erick Mathé ne croit d’ailleurs pas du tout que le MHB soit rentré dans le rang :

« Si les gens commencent à avoir moins peur de Montpellier, ils se trompent et risquent d’avoir des déconvenues. C’est une équipe qui a changé énormément de joueurs à l’intersaison. Ils avaient forcément besoin d’un temps pour se roder. Ils ont déploré aussi des blessés pendant la préparation comme Valentin Porte.

Progressivement, ils retrouvent leur carburation. Leur match contre le PSG l’atteste (33-34, 7ème j., Ndlr). Ils n’ont pas été loin de les battre. On est aussi sur une année post-olympique. Dans ces grandes équipes, il y a beaucoup de joueurs internationaux.

« Les organismes sont atteints en championnat »

Souvent il est compliqué de retrouver la bonne carburation car les organismes sont un peu atteints. Cela requiert un peu de temps pour rebondir. C’est ce que subissent actuellement des formations comme Nantes et donc Montpellier.

Mais on note que cela repart. Ils vont monter en puissance. Dommage qu’on ne les ait pas joués plus tôt (sourire). Il faudra compter avec eux sur les Coupes et en championnat. Ils sont loin d’être battus ! ».

Que les futurs adversaires de Montpellier ne se réjouissent donc pas trop vite. Ce retard à l’allumage ne devrait pas durer.

Sport Hand 011

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