JEANMARC AZZOLA, EN DIRECT DE ROLAND-GARROS
Clap de fin pour la Niçoise de 34 ans après sa défaite au premier tour de Roland-Garros contre la Chinoise Qinwen Zheng tête de série n°7 (6/2, 6/1). L’occasion pour elle, le lendemain de la défaite de Rafael Nadal, de revenir en conférence de presse sur ce voyage long de près de vingt ans !
Son message aux journalistes français :
« Cela a été une collaboration agréable et fructueuse de travailler avec vous. J’ai toujours eu cette impression de travailler main dans la main. J’ai souvent ressenti de la bienveillance de votre part. C’était une belle aventure aussi avec vous en dehors du court ».
Son message qu’elle livrerait à l’Alizé Cornet âgée de 15 ans :
« Ce n’est pas facile de préparer une adolescente de 15 ans à 20 ans de circuit de haut niveau. Je ne lui dirai rien car elle aurait un peu peur. Au final elle ne serait pas sure et certaine de prendre cette voie. Mais je lui dirai de rester elle-même, fidèle, entière, de s’assumer comme elle est, de ne pas forcément se battre pour être parfaite car elle ne le sera pas et qu’elle perdra beaucoup d’énergie à essayer de l’être. Les gens la prendront ou pas pour ce qu’elle est. Après à 15 ans cette jeune fille était bien calée dans la tête tennistiquement… ».
La paix avec la fin de sa carrière :
« Cela fait un moment que je me prépare à cette issue Même si je ne réalise pas complètement que c’est la fin. Tourner une page de 20 ans sur le court, cela ne se fait pas en un claquements de doigts. Mais je me suis préparé à cela progressivement depuis janvier. Mon cerveau s’est musclé pour cela. Je suis en paix. Le moment que je viens de passer sur le court est inoubliable. La vidéo qu’on a passée à la fin et que la com avait préparée, m’a beaucoup touché. Ce temps de parole où j’ai pu m’exprimer a été une chance. J’ai pu finir avec ce beau moment de communion avec le public et ma box. Je ne peux pas être plus en paix . Je ne dis pas que cela ne sera pas compliqué dans les prochaines semaines . Mais je suis allé au bout de mon aventure ».
Ses 24 heures avant son match :
«Mes 24 dernières heures ou 24 derniers jours ? (sourire). Cela a été intense ces dernières semaines. Mais ces 24 dernières heures ont été assez apaisées. Mais le plus compliqué a été de me projeter en tant que compétitrice sur mon match en essayant de me convaincre que je pouvais quand même gagner. Et non pas me projeter sur la cérémonie et les adieux. Cela a été un point d’équilibre à trouver. J’ai plutôt bien dormi. J’ai rêvé de Rafa toute la nuit (rire). J’ai rêvé qu’il me proposait de faire un match en trois sets gagnants à Strasbourg (rires). Bref, improbable. On était avec sa famille on célébrait…Puis à l’entraînement ce matin, je me suis dit que cela pouvait être potentiellement la dernière fois. Mais je suis resté dans la dynamique d’être dans le moment présent ».
Et maintenant ?
« Déjà digérer tout cela. Quand j’ai vu la vidéo j’ai mesuré le chemin parcouru depuis mes 14, 15 ans. Cela aurait pu être mieux. Cependant quelle aventure, quel chemin, quelle constance. Je vais entamer un deuxième chapitre avec un plongeon dans l’inconnu. Oui j’écris mes romans et cela me rassure. Mais le rythme de vie ne sera plus le même. Cela fait peur. Quand on est en mission depuis maintenant 20 ans et que cela s’arrête, il faut redonner un sens à sa vie (elle va commenter les matchs de Roland-Garros sur les antennes de France Télévisions, ndlr). Cela demande un travail psychologiquement. Il faut être bien entouré. J’ai de la chance de l’être ».