samedi 18 janvier 2025

Les entraîneurs français sont-ils bidons ? Un coach sur deux en Ligue 1 est étranger !

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Pascal Auchet
Pascal Auchet
Journaliste

Si Monaco choisit (comme pressenti), un entraîneur étranger, ils seront 9 sur les bancs de Ligue 1 cette saison, soit tout juste 50%. Du jamais vu dans l’histoire de la Ligue 1.

En août 2015, on ne comptait que deux entraîneurs étrangers sur les bancs de la Ligue 1 : Leonardo Jardim (Monaco) et Marcelo Bielsa (OM), qui démissionnera après une journée, et sera remplacé par l’Espagnol Michel.

6 entraîneurs étrangers, c’était le record

Sauf imprévu, ils seront sept cette saison : Luka Esner (Le Havre), Paul Fonseca (Lille), Laszlo Boloni (Metz), Francesco Farioli (Nice), Marcelino (OM), Luis Enrique (PSG), Will Still (Reims), Carles Mattinez Novell (Toulouse), ainsi que le futur entraîneur de Monaco (on parle de l’Autrichien Adi Hütter).

Un record en Ligue 1 après les 6 entraîneurs étrangers des saisons 90/91 ou 17/18. La saison dernière, on comptait également 6 techniciens étrangers au mois d’août (avant les mises à l’écart de Garcia et Favre, à Reims et Nice), mais cette fois, avec le passage à 18 clubs, c’est exactement un entraîneur dur deux qui est de nationalité étrangère.

Un chiffre qui montre un réel désaveux des présidents de clubs vis à vis des techniciens français,  alors que des techniciens comme Julien Stephan ou Didier Digard ont montré des choses intéressantes, et que de nombreux autres (de Gérard Baticle à Fred Antonetti, en passant par Rudi Garcia et Hervé Renard, qui ont été obligés de trouver leur bonheur ailleurs) étaient disponibles.

Daniel Riolo : « L’image est que nos entraîneurs sont bidons. Ils ne sont donc pas recrutés par les clubs étrangers, ils sont très mal considérés. »

Pourtant, au 21ème siècle, seulement 4 techniciens étrangers ont remporté le trophée UNFP du meilleur  entraîneur de Ligue 1 : Eric Gerets (en 2009 avec l’OM), Carlo Ancelotti (en 2013 avec le PSG, à égalité avec Christophe Galtier, Saint-Etienne), Leonardo Jardim (2017, Monaco) et Unaï Emery (2018, PSG).

Depuis le Basque, les techniciens français (élus par leurs pairs, rappelons-le), ont toujours remporté le trophée (dont 2 fois pour Christophe Galtier, alors que le trophée n’a pas été remis en 2020). En décembre 2020, l’éditorialiste de RMC, Daniel Riolo, avait des propos très durs envers les entraîneurs français. « L’image est que nos entraîneurs sont bidons. Ils ne sont donc pas recrutés par les clubs étrangers, ils sont très mal considérés. Mais c’est notre football qui a provoqué ce manque de considération », nous expliquait le journaliste aux idées arrêtées.

On se souvient aussi de l’attaque de Pablo Longoria envers les préceptes de jeu des entraîneurs français, qui avaient fait beaucoup réagir, en avril 2021. « C’est un débat ouvert où chacun est libre d’avoir son opinion. C’était plus une réflexion sur des questions concrètes qui méritent de poser des réflexions. Nous sommes 8es dans le ranking UEFA (sur la saison en cours), nous avons pris 7.500 points. Il faut se poser les questions, pourquoi nous sommes dans cette position ? », s’était ensuite justifié le patron de l’OM, qui n’a choisi que des entraîneurs étrangers (Sampaoli, Tudor et aujourd’hui Marcelino) pour s’assoir sur le banc de l’OM.

Antoine Kombouaré par le « réseau »…

Alors, les entraîneurs français sont-ils bidons ? Bruno Genesio, vainqueur du trophée UNFP du meilleur coach de la saison 2022/2023, estime surtout qu’ils sont « sous cotés », alors qu’Antoine Kombouaré parle essentiellement de « réseaux », pour justifier les choix.

Sans remettre ses qualités en question, on est effectivement en droit de se demander ce que Marcelino, entraîneur espagnol avec uniquement un Coupe du Roi et une supercoupe d’Espagne à son palmarès, a de plus que Julien Stéphan ou Fred Antonetti. Et que dire de Francesco Farioli, le nouveau coach de l’OGC Nice,

Dans les chiffres, rien ne prouve que les entraîneurs étrangers font mieux que les Français en Ligue 1. Ces dernières années, les passages de Peter Botsz (OL), Philippe Clément (Monaco), Oscar Garcia (Reims) ou même Lucien Favre (Nice), en Ligue 1, n’ont pas été marqués de succès. Le passage d’Igor Tudor à l’OM restera aussi sujet à critiques.

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