Pogacar, Hirschi, Evenpoel, Almeida, Geoghegan Hart… Ces jeunes coureurs sont attendus de pied ferme sur les grands tours et les grandes classiques de la saison. Décryptage de cette nouvelle génération.
Dans le sillage du plus jeune vainqueur d’un Tour de France depuis 1904, Pogacar. Une nouvelle génération de coureurs a déferlé dans le peloton. S’ils n’ont pas tous gagné, les Hirschi, Vlasov, Sivakov, Van der Poel, Almeida, Evenepoel, Hindley, Martinez, Gaudu, Higuita, Philipsen ou Geoghengan-Hart ont fait souffler un vent de fraîcheur.
Pour le manager d’AG2R, Vincent Lavenu, pourrait profondément modifier le visage du peloton. « Avant, les meilleurs arrivaient au top entre 25 et 30 ans. Aujourd’hui, on vit une petite révolution avec une génération de 20 ans et parfois moins qui est déjà au sommet et qui bouscule la hiérarchie avec beaucoup de désinvolture.
Voir un Evenepoel gagner autant de courses significatives à 19 ans pour sa première saison est quelque chose d’exceptionnel. Cela veut dire que des jeunes de 20 ans du peloton sont déjà prêts parce qu’ils ont beaucoup roulé. Attention toutefois de ne pas faire de jeunisme et de considérer désormais que si un coureur n’a pas percé à 25 ans c’est trop tard.
Un athlète se construit, et Evenepoel reste une exception, hors norme, pour le moment… Il faut évidemment voir comment ces jeunes vont évoluer au plus haut niveau dans la durée. Les difficultés de Bernal cette année témoignent peut-être de quelque chose en rapport avec l’irrégularité des performances. »
Les trentenaires du peloton dépassés par les jeunes cyclistes ?
La tentation est grande de considérer que les trentenaires Froome, Nibali, Pinot, Bardet, Thomas ou Sagan peuvent aller se rhabiller. Cédric Vasseur, manager de Cofidis, ne souscrit d’ailleurs pas à cette thèse : « Je pense que la suprématie des jeunes ne s’inscrit pas dans la durée » nous dit-il clairement.
Peut-être parce que, comme son homologue d’AG2R nous le précise, « nous nous refusons d’amener nos juniors sur des charges de travail aussi importantes, jusqu’à 25 000 km par an, car on veut aussi préserver leur équilibre, dans un double projet vélo-études qui doit permettre à ceux qui ne réussissent pas de trouver quand même leur voie.
Ce n’est pas la philosophie de plus en plus d’équipes. Je le regrette, à l’étranger surtout, qui n’ont pas peur d’aller chercher des coureurs très jeunes en Amérique du Sud. Avec le cyclisme pro comme seule perspective et le risque d’un déchet très important. »
Tom Boissy