mardi 10 décembre 2024

Les paradoxes de Rayan Cherki (OL)

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Jérémy Kinot
Jérémy Kinot
Journaliste

En moins de deux mois, le statut de Rayan Cherki est passé de surdoué immature à candidat aux Bleus et sauveur de l’OL. Une métamorphose étonnante, à la hauteur des paradoxes de notre époque. 

Rayan Cherki aura vécu une sacrée année 2024 ! Après avoir participé activement à la remontada de l’Olympique Lyonnais, lors de la deuxième partie de la saison dernière, le n°18 de l’OL a d’abord vu Thierry Henry ne pas le sélectionner pour les Jeux Olympiques, avant de l’appeler pour palier aux nombreux refus des clubs pour libérer leurs joueurs. Des Jeux Olympiques frustrants, malgré la médaille d’argent, en raison d’un très faible temps de jeu. 

Un été marqué aussi par un départ avorté (en raison notamment des exigences de l’OL), à un an de la fin de son contrat, et une mise à l’écart de son club pour le forcer à prolonger. Il fera finalement son retour dans le groupe (après avoir prolongé d’un an) lors de la 5ème journée (le 22 septembre contre l’OM), avant de devenir titulaire lors de la 7ème journée, face à Nantes (victoire 2-0). 

Un but et une passe décisive magnifique contre l’Italie

Titulaire, le joueur de 21 ans, l’est aussi redevenu chez les Espoirs (désormais entraînés par Gérald Baticle) où il fait un retour remarqué contre l’Italie en amical, le 15 novembre (un but et une magnifique passe décisive, pour revenir de 0-2 à 2-2). 

En 6 mois, le joueur né à Lyon est passé de surdoué immature à candidat potentiel pour les A, confrontés à un net manque de créativité au milieu de terrain. « Il y a une prise de conscience de sa part entre ce qui s’est passé cet été et ce qui a dû aussi se passer aux JO. Il a la volonté de montrer tout son talent, et quand il est dans cet état, il est capable de tout faire » , expliquait Pierre Sage, son premier supporter, après le succès des Gones au Havre (8ème journée, 4-0). 

Au passage, l’entraîneur de l’OL a expliqué le rôle du club dans la progression de Rayan Cherki, reconnu pour son talent technique pas pas forcément son implication dans le jeu collectif. « Cette année, l’objectif c’est aussi de lui donner l’autre versant du jeu. Il en a conscience, on l’accompagne petit à petit pour qu’il devienne enfin le joueur de haut niveau qu’il est ».

Un joueur difficile à impliquer dans un collectif

Depuis tout jeune, Rayan Cherki est présenté comme un surdoué. Plus jeune joueur à participer à un match de Youth League, deuxième plus jeune joueur de Ligue des Champions (derrière Babayaro), il devient le plus jeune buteur de l’histoire de l’OL, en marquant en Coupe de France, le 4 janvier 2020 contre Bourg-en-Bresse (7-0 pour l’OL). 

C’est Rudi Garcia, qui le lance dans le grand bain, le 19 octobre 2019 contre Dijon (alors en Ligue 1). Mais le talent du gamin de 17 ans va le mettre en pleine lumière, le 18 janvier 2020. Titulaire contre le FC Nantes, en 16èmes de finale de la Coupe de France, il réussit un doublé, provoque un pénalty et fait une passe décisive, pour la victoire de l’OL à la Beaujoire (4-3). 

Dès lors, pendant qu’il bat record de précocité sur record de précocité, le milieu de terrain offensif aux deux pieds (il est quasiment ambidextre) est confronté à tous les débats liés justement à cette précocité. Surtout dans un club comme l’OL, qui vit ses heures les plus difficiles. Garcia, Bosz, Blanc, Grosso, Sage… se succèdent sur le banc avec toujours cette même question : « comment l’utiliser au mieux ? »

Un départ cet hiver ? Textor ouvre la porte…

Parfois décrit comme un joueur un peu imbu de sa personne, plus enclin à faire des actions individuelles pour son plaisir, que privilégier l’efficacité, en se mettant au service du collectif, Rayan Cherki est aussi accusé d’avoir grandi trop vite, sans passer par toutes les étapes de la formation. 

Désormais sous contrat avec l’OL jusqu’en 2026, il est programmé pour partir au plus tard l’été prochain. Mais la conjoncture (l’OL a besoin de faire entrer de l’argent dans les caisses pour éviter une relégation administrative), pourrait le voir quitter Lyon en janvier. 

Même si John Textor fait semblant d’affirmer le contraire. « Cherki devrait rester en janvier, mais ce sera son choix, comme toujours dans le football » expliquait encore, le 16 novembre dernier, le successeur de Jean-Michel Aulas à la tête de l’Olympique Lyonnais.  Une phrase dénuée de sens (son contrat laisse le choix à l’OL) qui veut tout simplement dire qu’en cas de proposition convenant à toutes les parties, Rayan Cherki quittera le club dès cet hiver. 

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