20 ans après sa dernière apparition en Ligue des Champions, le Racing remet ça avec l’envie de prolonger la belle dynamique qui le propulse depuis trois ans. Cela pourrait être sans Seko Fofana et Loïs Openda, ses deux meilleurs joueurs.
« Depuis trois ans, Lens change de dimension. Quand j’ai repris le club, on avait 17 M€ de revenus. Avec la Ligue des Champions, on va peut-être toucher 120 M€ l’an prochain. On regarde le travail accompli avec une certaine fierté. Dans le football, on monte les marches une par une, et si on se prend les pieds dans le tapis on a tendance à dévaler tout l’escalier. Il faut faire attention, il ne faut pas se voir plus beau ou plus grand qu’on est. »
Dans La Voix du Nord, au lendemain de la qualification pour la Ligue des Champions, Joseph Oughourlian, le président lensois, se félicite en même temps qu’il prévient.
Lens ne va rien changer pour la Ligue des Champions
« On est un club qui peut et qui doit jouer en Europe, ça fait partie de notre ADN. On va disputer une coupe d’Europe, pas forcément celle qu’on attendait, mais on ne va pas se plaindre. On est conscients d’où on vient, on reste humbles. Avec notre public et notre équipe formidables, je ne pense pas qu’on va faire piètre figure en Ligue des Champions. »
Eu égard aux difficultés rencontrées par tous les clubs français, excepté le PSG, pour sortir des poules et faire mieux que de la figuration, le doute subsiste évidemment. Les Lensois ont déjà vécu deux campagnes de Ligue des Champions, la première après leur titre de 1998, la seconde il y a vingt ans lorsqu’ils avaient terminé dauphins de l’OL.
Dans les deux situations, ils n’avaient pas passé le cap de la première phase. Pour la troisième, le défi s’annonce encore plus difficile. Révélation de la saison à Bollaert, l’international belge Loïs Openda symbolise l’état d’esprit des Sang et Or et la manière avec laquelle le club allait gérer son départ (Leipzig ?) dépendait une grande partie de leur avenir à court terme.
L’après Openda, mais aussi Fofana ?
Un transfert proche des 30 M€ était espéré, lui qui avait été acheté 12 M€ au Club Bruges il y a un an. Avec les recettes financières inhérentes à la Ligue des Champions, les supporteurs attendent un buteur de dimension européenne.
L’an passé, une enveloppe de 20 M€ avait suffi pour ne pas briser la dynamique Haise après la remontée en L1 avec Openda (12 M€), Buksa (6 M€), Samba (5 M€), Abdul Samed (5 M€), Cabot (2 M€) et Onana (2 M€). L’hiver venu, Thomasson (4 M€) et Fulgini (7 M€) avaient apporté la plus-value attendue pour définitivement tourner les pages Clauss (vendu 7 M€ à l’OM) et Doucouré (22 M€ à Crystal Palace).
Désormais, la marche est encore plus haute. Elle implique de conserver la majorité de ses cadres, ce qui sera le cas pour tous les internationaux à l’exception du Diable Rouge (Samba, Danso, Frankowski, Abdul Samed, Haïdara, Pandor, Machado, Medina et Onana). Et probablement de Seko Fofana, pour qui l’offre venue d’Arabie Saoudite est difficile à refuser.
Surtout, il ne faudra pas (trop) se tromper sur le profil des recrues. Avec un budget qui va presque doubler, mais sans intégrer pour autant le top 5 des clubs français, avec une cellule de recrutement orpheline de Florent Ghisolfi, un coach aussi scruté que la plupart de ses cadres par de nombreuses écuries européennes, on se demande si le plus dur ne commence pas pour les Sang et Or.
Tom Boissy