samedi 12 octobre 2024

Ligue 1 : pourquoi ils ont tort de ne pas vouloir lutter contre l’homophobie

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Ne pas vouloir porter le maillot aux numéros arc en ciel, symbole de la lutte contre l’homophobie est-il acceptable ?

Comme chaque année depuis 5 ans, la Ligue des Football professionnel fait, à l’occasion des 35èmes journées (L1 et L2) sa campagne de lutte contre l’homophobie.  « En portant ce maillot, le football professionnel français affichera un message de diversité, d’espoir et d’amour. Un message d’amour d’un football qui nous fait vibrer et qui doit être ouvert à tous. Comme le souligne la campagne, homo ou hétéro, on porte tous le même maillot », écrit la Ligue qui, dès la semaine prochaine, mettra en vente les maillots spéciaux concoctés pour les joueurs, au profit d’associations (Foot Ensemble, PanamBoyz & Girlz United, et SOS Homophobie).

La saison dernière, le cas Idrissa Gueye avait fait couler beaucoup d’encre

Comme ce fut le cas la saison dernière avec le Parisien Idrissa Gueye (ce qui avait fait couler beaucoup d’encre), plusieurs joueurs, par convictions religieuses ou personnelles, ont refusé de s’associer à cette cause, à l’image des Toulousains Chaïbi et Aboukhlal, ou le Guingampais Donis, qui n’ pas joué contre Sochaux hier.

Une attitude que l’on est tenté de défendre, au nom de la liberté d’opinion, mais qui est plus complexe que cela. En France, l’homophobie est considérée comme un délit. Pas en tant qu’opinion personnelle, mais en cas d’infractions (la nuance est importante).

Dans le Code Pénal (article 132-77), l’homophobie est une circonstance aggravante, lorsque l’infraction a été commise pour un motif homophobe (ex : meurtre, tortures, violences volontaires, viol, agressions sexuelles, menaces, vol et extorsion). La loi réprime également la publication de propos injurieux, diffamatoire ou caractérisant une provocation à la discrimination ou à la violence envers des personnes homosexuelles (les articles 24, 32 et 33 de la loi du 29 juillet 1881).

Le message n’est pas : être pour ou contre l’homosexualité, mais être contre la discrimination

Ce qui est gênant dans la position de certains joueurs, c’est qu’on ne leur demande pas de dire : « Je suis pour l’homosexualité ». Cette opération de sensibilité organisée par la Ligue, a pour but de lutter contre la discrimination.

En clair, un joueur qui est fondamentalement contre l’homosexualité, a l’occasion de dire : « Bien que je sois contre, je ne te discriminerai pas… ». A contrario, refuser de participer aux matchs de cette 35ème journée, peut être interprété comme un message très négatif : « Je ne suis pour contre la discrimination des homosexuels ».

Fait aggravant pour les joueurs qui refusent de porter le maillot aux numéros arc-en-ciel : il ne s’agit pas d’initiatives personnelles, mais collectives. Refuser de jouer peut donc être perçu comme un refus d’intégration.

Pour rappel, pendant la Coupe du Monde, le média arabophone, Achakayen, avait accusé le Marocain de Toulouse, Zakaria Aboukhlal d’avoir fait l’apologie du salafisme. Des accusations de prosélytisme qui avait été fortement démenties par la fédération marocaine et le TFC.

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