Fond de jeu, valeurs véhiculées, ambitions et perspectives sportives… Le RC Lens fait du bien à la Ligue 1 et il n’y a pas de raisons pour que cela s’arrête.
Solidement accroché à sa deuxième place, le RC Lens apporte un vent de fraîcheur sur la Ligue 1. Les hommes de Franck Haise véhiculent des valeurs de combattivité et d’abnégation, qui ressemble à la région du nord. Mais si le club en est là, c’est beaucoup grâce à sa capacité à se renouveler et à une philosophie de jeu qui nous régale. Avant de se déplacer à Nice, puis de recevoir le PSG, les Lensois savent désormais qu’ils ont tout pour viser une place en Coupe d’Europe. Et pourquoi pas en Ligue des Champions ?
Les 29 décembre et 1er janvier prochain, le RC Lens sera l’une des principales attractions du “boxing day” à la Française. C’est le prix à payer quand on est devenu un club en vogue. Jeudi 29 décembre (21h), les Sang et Or se déplaceront à Nice, avant de recevoir le PSG, le dimanche (20h45). Quoi qu’il arrive, les hommes de Franck Haise débuteront la nouvelle année à la place de dauphin de l’intouchable PSG.
Après avoir terminé deux fois à la 7ème place, depuis leur retour en Ligue 1 en 2020, les Lensois ont passé la vitesse supérieure et sont devenus des candidats très sérieux à une qualification pour la Ligue des Champions. Les progrès sont énormes. Après 15 journées, Seko Fofana et ses coéquipiers comptent 11 points de plus que la saison dernière au même stade. 9 de plus qu’en novembre 2020. Les deux fois, le club avait déjà concédé 4 défaites, contre une seule cette saison. Cette différence se joue surtout sur l’aspect défensif : les Nordistes concèdent la moitié moins de buts cette saison que les deux précédentes (20 et 21).
La star du RC Lens, c’est l’équipe
Mais au delà des stats, c’est avant tout l’équipe et la philosophie de jeu qui apporte un vent frais sur la Ligue 1. Magnifiquement dirigé par Franck Haise, qu’on ne présente plus, le Racing presse haut, va vite dans les transitions et s’appuie sur un collectif impressionnant.
Pas de stars dans l’effectif, mais des joueurs qui s’affirment et se font une jolie réputation à force de briller. Qui connaissait Medina, Ganso, Doucouré, Gradit, Pereira Da Costa, Openda ou même Clauss, avant leur passage à Lens ? Seul Seko Fofana, exilé à Udinese où il était très en vue, était un joueur de premier plan avant de venir dans le nord. Non seulement Lens profite d’un modèle économique efficace (Doucouré, formé au club et vendu à Crystal Palace 22,6 millions, Clauss, arrivé gratuitement et revendu 7,5 millions…), mais il défend les valeurs de toute une région, qui ne demande qu’à trouver dans son équipe, le soleil qu’il n’a pas dans le ciel. Le cliché est symbolique, mais tellement vrai. Forgée à l’image de sa région, l’équipe lensoise séduit tout le pays.
Florian Sotoca, le symbole
A l’image de Florian Sotoca, merveilleux porte drapeau du Racing. Nordiste d’adoption (il est né à Narbonne, a débuté à Martigues, puis est passé par Montpellier, Béziers et Grenoble avant de signer à Lens, en Ligue 2, en 2019). Complètement inconnu du grand public il y a deux ans encore, le joueur de 32 ans est devenu un des attaquants les plus efficaces de Ligue 1 (6 buts et 5 passes décisives). Sa hargne, son abnégation et son sens du sacrifice nous ramènent aux valeurs de base du jeu.
Si Lens fait du bien à la Ligue 1, c’est aussi par sa faculté à se réinventer chaque saison. Où plutôt, à se muer, sans pour autant changer. Alors que l’on pouvait craindre le pire après les départs de Doucouré, Clauss, Kalimuendo, Ganago ou Kakuta, mais Abdul Samed, Perreira Da Costa, Openda et Saïd (qui retrouve son meilleur niveau) font mieux que les remplacer.
Alors que le club du nord reste sur une série impressionnante de 5 succès de suite, Franck Haise n’a d’ailleurs pas hésité à afficher les ambitions du club, tout en ciblant la priorité : le travail. “Si on poursuite sur le même rythme, on devrait être européens. Mais le groupe est très focus sur nos performances chaque week-end, on ne part pas sur des projections. Il y a beaucoup d’ambition dans le groupe mais on sait qu’elle passe par le travail.” Commente l’entraîneur des Sang et Or.
La saison dernière, les Lensois avaient terminé les matchs allers avec 27 points et en avaient pris 35 lors de la phase retour. Avec un déplacement à Strasbourg et la réception d’Auxerre pour terminer la phase aller, ils peuvent espérer au minimum 4 points d’ici le 15 janvier. De quoi envisager sérieusement l’Europe, et même la Ligue des Champions, qui s’est joué à 69 points la saison dernière (Monaco, 3ème).