vendredi 13 décembre 2024

Ligue 2 : le Red Star et Martigues, deux salles, deux ambiances…

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Julien Huët
Julien Huët
Journaliste

Les deux promus du National ne viennent pas en L2 avec les mêmes ambitions. Quand le Red Star envisage la saison comme une étape, Martigues ambitionne surtout de se maintenir.

Cinq fois vainqueur de la Coupe de France lors de la première moitié du XXème siècle, c’est un club emblématique dans l’histoire du football français, car l’un des premiers à être professionnel, co-fondé par Jules Rimet à la fin du 19ème siècle (1897). Il n’avait plus goûté au doux parfum de la Ligue 2 depuis la saison 2018/2019. Il y a cinq ans, le club n’était pas parvenu à s’inscrire sur le long terme en L2, terminant lanterne rouge.

La saison d’après, marquée par la Covid (2019/2020), n’a pas non plus aidé les Audoniens à corriger le tir malgré une 4ème place de National d’une saison qui n’était pas allée à son terme. C’est en 2022 que le Red Star FC a connu un tournant important avec le rachat du club par la société 777 Partners.

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Red Star, la Ligue 2 en attendant la Ligue 1

A l’issue de la première saison sous l’ère du nouveau propriétaire américain (2022/2023), le Red Star a terminé à une belle 3ème place du National derrière Dunkerque et Concarneau, ce qui a permis d’entamer une saison 2023/2024 avec des ambitions affirmées.

Elles ont été menées à bien par les hommes d’Habib Beye, sacrés champions du National après avoir dominé toute la saison. Symbole de cette réussite, l’entraîneur Habib Beye a choisi de quitter le club, espérant avoir sa chance dans un club d’un standing supérieur. A l’heure du bouclage de ce numéro, il n’avait pas de banc pour la nouvelle saison… Reste à voir si le Red Star, déjà dans les starting-blocks de la Ligue 2 avec un Mercato qui s’annonce dynamique, redémarrera sur les chapeaux de roues.

Une chose est certaine : ce club n’arrive pas pour faire de la figuration, mais avec des intentions claires de s’installer, une bonne fois pour toute, sur le long terme en 2ème division. Pour ainsi retrouver sa réputation d’antan. Josh Wander, le PDG de 777 Partners, propriétaire du club, a affiché ses ambitions pour le club de Saint-Ouen dans un communiqué :

« Cette montée est une étape importante dans le cadre de notre projet pour l’Etoile Rouge qui a commencé lorsque nous sommes arrivés il y a deux ans. La prochaine étape sera de continuer à investir du temps et des ressources pour stabiliser le club en Ligue 2, et d’obtenir l’accord pour le centre de formation, avant de pouvoir rêver de Ligue 1 sur une vision à long terme. »

Habib Beye quitte le Red Star après des doutes

« La force de notre projet, c’est la force du Red Star : un club qui représente son territoire, un club engagé, populaire et qui soutient l’ascension des jeunes du club vers le haut niveau. C’est l’ADN du Red Star, qui ne peut pas et que nous ne voulons pas changer. »

Pour remplacer Habib Beye, le club a misé sur Grégory Poirier. Débauché de Martigues qu’il a fait monter deux fois lors des trois dernières saisons, l’homme de 42 ans vient d’être nommé au Brevet d’Entraîneur Professionnel de Football (BEFP). Le club le présente comme un « homme de projet et coach de conviction, qui fait partie de la génération montante des entraîneurs français. »

Mais quel sera l’impact sur le Red Star de la tourmente financière et juridique dans laquelle est plongée son propriétaire 777 Partners aux Etats-Unis ? Le fond basé à Miami possède notamment quatre autres clubs de foot : Genoa (Italie), Standard de Liège (Belgique), Vasco de Gama (Brésil), Hertha Berlin (Allemagne). Chez les fans les plus impliqués du Red Star, ce concept de multipropriété passe mal et les relations sont tendues entre les supporteurs et la direction.

Martigues, 22 ans d’attente

Le FC Martigues n’a pas un passé aussi glorieux que celui du Red Star, mais il peut se vanter d’avoir évolué trois ans en D1, entre 1993 et 1996. Au bord de la faillite début des années 2000, devant même repartir depuis le niveau CFA, le club, malgré moultes péripéties, s’est stabilisé durant dix ans en National 2 dans les années 2010.

C’est à l’issue de la saison 2021/2022 que Martigues atteint enfin son objectif de montée en National, sous la houlette d’un nouvel jeune entraîneur Grégory Poirier. Tout proche d’enchaîner dès la saison suivante une seconde ascension d’affilée, Martigues retrouve finalement la Ligue 2 à l’issue du championnat 2023/2024 terminant 2ème à six points derrière le Red Star.

Le départ non souhaité du coach Grégory Poirier au Red Star a plongé le club martégal dans l’embarras. Aux dernières nouvelles, c’est Olivier Guégan, ancien entraîneur de Reims, Grenoble, Valenciennes et Sochaux, qui tenait la corde. Quel que soit son identité, le nouveau technicien martégal aura fort à faire pour permettre à l’équipe de se maintenir puisque le club aura le plus petit budget de la Ligue 2.

Martigues laisse Poirier s’échapper au Red Star

Le directeur sportif Djamal Mohamad s’est déclaré prêt à relever le défi, ambitionnant de réussir des bons coups durant le Mercato afin de renforcer l’équipe sur le plan athlétique. Mais si l’effervescence de jouer en Ligue 2 est grande, il va falloir tempérer et garder les pieds sur terre. Mais surtout trouver des solutions. En cause, le stade Francis-Turcan (8300 places) qui n’est pas homologué pour recevoir des rencontres de l’antichambre de la Ligue 1.

La ville a investi 2 millions d’euros pour effectuer des travaux. En attendant, le club va devoir trouver une terre d’accueil. L’actionnaire-président américain Columbus Morfaw avait été clair dans les colonnes de La Provence :

« Notre stade n’est pas homologué pour de la Ligue 2. Il y a beaucoup de travaux. C’est difficile d’en prévoir la durée mais, plus vite nous pourrons jouer à Turcan, mieux ce sera. » Le FC Martigues devra temporairement élire domicile ailleurs.

Le voisin nîmois ayant fermé la porte, le Vélodrome marseillais tenait la corde pour accueillir le club jusqu’à fin 2024 en attendant l’homologation du stade Turcan. Tant mieux car le club provincial devra sinon sans doute délocaliser ses matches à Gueugnon. Soit à près de 500 kilomètres de Martigues…

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