Limoges a signé une recrue essentielle pour diriger un groupe prêt pour une nouvelle page en StarLigue.
Très expérimenté, il n’a pas fallu pousser Alberto Entrerrios dans ses retranchements pour accepter de relever le challenge limougeaud : « Le projet m’a paru très attractif. Après mon passage à Nantes, j’avais envie de voir un peu ailleurs, de travailler sur des objectifs différents. Je voyais en Limoges un club montant en puissance avec un effectif de qualité, mais qu’il lui était possible de passer encore un cap. Ma venue était aussi liée à mon début de saison passée à Nantes qui ne se déroulait pas très bien. Je ne regrette vraiment pas mon choix d’après ce que j’en vois ».
Limoges ouvre une nouvelle page de son histoire
Quand on débarque du H, le risque de tomber de haut n’est-il pas immense ? « Quand on fait un sport professionnel, on a la pression du résultat et cette volonté de performer en permanence, admet l’ancien arrière gauche international espagnol aux 240 sélections. Cela s’appelle de l’exigence. C’est une bonne pression. On a beaucoup de choses à gagner et peu à perdre. L’histoire du club ne nous oblige pas à jouer une place européenne à tout prix. On construit davantage un projet à moyen terme. »
« Cela prendra un certain temps pour avoir une équipe compétitive avec autant de changements. Il y a aussi un nouveau système à mettre en place, Des relations à instaurer, des repères à prendre. Cela ne se construit pas en trois mois. Cela ne signifie pas non plus qu’on n’assume pas la pression. Je suis bien venu pour avoir des résultats. Je vais travailler pour cela. Je serais très déçu si je ne réussissais pas. On va travailler pour passer un nouveau palier. Je suis confiant. De l’extérieur, je voyais une équipe avec du talent individuellement, mais il leur manquait un peu de sérénité. »
« Beaucoup de choses à gagner et peu à perdre »
Alors justement qu’attendre du championnat ? « Il existe beaucoup d’incertitudes pour beaucoup de clubs. Il y a beaucoup de changements, des nouveaux coachs un peu partout, de nouveaux projets, des fins de cycles, des débuts d’autres… La lutte promet d’être serrée partout entre les équipes de milieu de tableau, et celles qui voudront accrocher une place européenne. Les trois, quatre premières places semblent assez claires à déchiffrer. Pour le reste, il y a toujours des surprises. Il faut donc surtout se concentrer sur nous-mêmes ».
Limoges a été 9ème en 2020/2021. Quand on demande au coach natif de Gijon s’il signe pour pareille place en fin d’exercice, on sent qu’il ne veut vraiment pas s’en satisfaire :
« Je ne signe pas pour une 9ème place. J’ai une équipe ambitieuse. On a envie de faire une très bonne saison. Finir 9ème, donc dans le top 10, rentrerait probablement dans les objectifs du club. Ce serait alors une saison correcte. Si on faisait une très bonne saison, on s’approcherait alors du top 6. Je souhaite faire une très bonne saison plutôt qu’une bonne saison (sic) ».
On comprend mieux le recrutement. « On a voulu faire venir des joueurs à fort potentiel pour gagner en densité collective et améliorer nos points faibles. En faisant venir Angel Fernandez (l’ailier gauche de Barcelone, Ndlr) on a fait signer un joueur de top niveau. Plus globalement, on a voulu équilibrer l’équipe. Il y avait déjà des joueurs de qualité avec cette nécessité de construire autour d’eux. »
« Tout en essayant de combler quelques carences en renforçant certains postes. On a aussi voulu gagner en profondeur de banc pour avoir un effectif complet. Cela nous permettra mieux de faire face à n’importe quelle blessure et baisse de forme. Cet effectif doit être en mesure de jouer 60 minutes à un rythme élevé. C’est capital. On veut performer dès cette année tout en s’appuyant aussi sur trois, quatre éléments d’avenir ».
Les anciens tauliers Dragan Gajic et Jure Dolenec ne vont pas se sentir seuls avec cet effectif en devenir :
« L’équipe est vraiment bien armée. J’espère qu’on va bien débuter, qu’on aura de bons résultats et qu’on sera dans la sérénité. Si ce n’est pas le cas, on ne paniquera pas. Je pense qu’on m’a fait venir aussi pour cela, pour ne pas paniquer. Tout en conservant une ligne indépendamment des résultats ». De la sagesse (mais aussi de l’ambition) Limoges va en avoir besoin pour retrouver un rang plus conforme à ses ambitions.
La recrue : Genty pour passer un cap
Le gardien international français du PSG Yann Genty (40 ans) a été la première recrue de Limoges. Il a passé ces deux dernières saisons dans le club de la capitale. Avant cela, il avait passé six ans à Chambéry (entre 2014 et 2020). En 2015 et 2019, il a été élu meilleur gardien du championnat de France (déjà nommé en 2010).
Champion olympique à Tokyo, il a été sélectionné à près de 30 reprises avec l’équipe de France. Bref, un CV à faire peur à n’importe quel attaquant : « On ne le présente plus. Il vient pour faire passer un cap à cette équipe. Il a le potentiel et l’expérience. Il constitue un gros renfort qui doit être performant de suite. Il connaît très bien les adversaires. On est heureux d’avoir mis la main sur un joueur de ce niveau ».