lundi 16 septembre 2024

L’incroyable destin de Yahia Fofana (Angers)

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GRENOBLE – ANGERS (LUNDI, 20H45)

Ses six semaines d’absence pour cause de CAN ont certainement changé sa vie. De son quotidien de L2 au sommet d’une finale gagnée face au Nigeria d’Osimhen, l’ancien Bleuet Yahia Fofana a changé de dimension.

Appelé pour la première fois en sélection en début de saison, Yahia Fofana n’a pas perdu de temps pour marquer les esprits et offrir à la Côte d’Ivoire un grand moment de bonheur partagé. Vainqueur d’une CAN organisée à domicile, le gardien du SCO Angers formé au Havre et passé par toutes les sélections de jeunes en France, jusqu’aux Espoirs, a été la pièce qui manquait aux Eléphants, orphelins de l’expérimenté Sylvain Gbohouo, suspendu après avoir été contrôlé positif à un produit interdit.

C’est en allant chercher le jeune angevin de 23 ans, que Jean-Louis Gasset a jeté la première pierre du succès qui attendait… son successeur, Emerse Faé. En préférant se tourner vers la Côte d’Ivoire que vers l’équipe de France Espoirs, participer à la CAN cet hiver plutôt qu’à l’Euro l’été dernier, l’ancien licencié de l’Espérance Paris, où il a côtoyé Moussa Diaby et Youssouf Fofana, a fait un choix judicieux.

Et risqué également car, malgré un potentiel évident, ses prestations laissaient encore planer un doute sur sa capacité à gérer la pression. Au pays, l’annonce de sa nomination en tant que gardien n°1 des Eléphants avait suscité pas mal de scepticisme.

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« En début de saison, j’avais deux objectifs : être champion d’Afrique et monter en L1 »

Sa boulette face à Strasbourg lors de la 10ème journée de Ligue 1 pour sa première, et seule, saison de L1, qui faisait échos à celle d’un de ses prédécesseurs, Ali Sangaré lors de la dernière CAN face à la Sierra Leone, était encore dans toutes les têtes…

Mais apparemment plus dans la sienne quand il a rejoint la Selefanto pour la première fois en septembre dernier face au Lesotho. « Je prends confiance avec la sélection parce que je m’entraîne avec de grands joueurs et quand je rentre en club, ça me permet de garder le même niveau » disait-il avant d’être retenu pour la CAN en fin d’année.

Quatorze sélections, un penalty arrêté face au Sénégal en 8èmes, un arrêt décisif face au Mali en quarts et une CAN remportée plus tard… c’est un autre joueur qui est rentré en Anjou mi-février pour mettre sa toute neuve expérience internationale au service du SCO.

« En début de saison, j’avais deux objectifs : être champion d’Afrique et monter en L1. Pour l’instant, j’ai fait la moitié, j’espère atteindre le deuxième objectif, ce serait une saison parfaite » s’empressait-il de déclarer au média local, Oxygène radio. Car, depuis, le staff, conscient de la charge émotionnelle qui a accompagné sa montée en puissance ivoirienne, l’éloigne de toute sollicitation médiatique. Sous contrat jusqu’en 2026, arrivé libre à Angers en 2022 après quatre ans au Havre (2015-2019), sa valeur a grimpé autour de 5 M€.

Dans un club qui cherche à rebondir après sa relégation, il est devenu un vrai enjeu économique, un actif à protéger. Sans lui en tout cas, les Angevins ont largement déjoué (3 défaites en 5 matches) et si son retour n’a pas suffi pour enrayer la mauvaise dynamique, sa présence rassure une défense qui peut s’appuyer sur un champion d’Afrique.

Avant d’espérer entrer dans l’histoire de son club, à 23 ans, il est déjà entré dans la légende des Eléphants, juste derrière les deux monstres, Alain Gouaméné et Boubacar Copa Barry, vainqueurs des deux premières CAN en 1992 et 2015, deux autres gardiens passés par la France, Toulouse et Rennes. Mais eux évoluaient en L1. En L2, c’est plus rare.

Tom Boissy

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