Pour enrichir son centre de formation de nouvelles pépites, l’OL a tissé des liens précieux avec plusieurs clubs de la régions et observe de nombreux jeunes.
Avec le FC Villefranche-Beaujolais maintenu en National, le GOAL FC (Grand Ouest Association Lyonnaise Football Club) qui va y accéder pour la première fois de son existence, mais aussi l’AS Lyon-Duchère et Bourg-Péronnas en National 2, le FC Vaulx-en-Velin, le FC Limonest Dardilly Saint-Didier, Ain Sud et l’AS Saint-Priest en National 3, la grande région lyonnaise est peuplée de clubs qui évoluent à de très bons niveaux.
L’OL aurait-il dès lors intérêt à se pencher plus sérieusement sur les meilleurs joueurs de ces différentes équipes afin de leur offrir l’opportunité de passer un palier ? Certains exemples sont célèbres, comme Franck Ribéry et Mathieu Valbuena qui ont quitté le football amateur à respectivement 20 et 22 ans avant de devenir des joueurs internationaux. Ghislain Anselmini, ancien joueur de l’OL (1991-1998) et très impliqué dans le football amateur de la région (il était cette saison entraîneur-adjoint en National 2 à l’AS Lyon-Duchère), connaît très bien le sujet.
Lyon a beaucoup de jeunes joueurs en observation
Il nous éclaire : « On peut aussi citer l’exemple de Benjamin Corgnet. Je l’avais repéré quand je finissais ma carrière à Chasselay (aujourd’hui GOAL FC, Ndlr). Je l’avais proposé à l’OL, mais c’était compliqué pour le club de le prendre. L’OL est tellement gros et puissant qu’il est compliqué d’aller chercher des très bons joueurs régionaux. »
« C’est un pari osé et risqué. Pour moi, l’OL est trop gros. Pour revenir à l’exemple de Corgnet, Patrice Carteron, alors entraîneur de Dijon, l’avait engagé au bout d’un jour et demi d’entraînement. Pour un club comme Dijon, il n’y a aucun risque, ni financier, ni en termes d’image. »
L’ancien latéral rappelle d’ailleurs à notre mémoire que l’OL avait tenté ce genre de pari en recrutant Boubacar Fofana, alors âgé de 20 ans, à l’AS Saint-Priest en 2019. Quatre ans après, le milieu offensif évolue en Suisse, au Servette FC. Même s’il avait marqué en amical avec l’OL au début de l’ère Sylvinho, il n’avait jamais joué en pro avec Lyon : « L’OL avait misé sur lui, mais cela avait fait un flop », rappelle Anselmini.
L’OL collabore avec une trentaine de clubs régionaux
L’ancien latéral évoque toutefois dans la même conversation un « vivier énorme avec beaucoup de très bons joueurs dans la région ». Premier centre de formation de France, l’Olympique Lyonnais collabore d’ailleurs avec une trentaine de clubs régionaux, via son réseau Sport Excellence et son réseau Sport. Concrètement, comme cela se manifeste-t-il ? Jérémy Berthod, un autre ancien défenseur de l’OL (20032007), entraîneur d’Ain Sud (N3) en 2022/2023, nous l’explique :
« Il y a des échanges avec l’Olympique Lyonnais. Nos éducateurs peuvent profiter de formations dispensées à l’Académie de l’OL. On a aussi des places de matches pour nos jeunes et l’OL vient sur nos tournois. De notre côté, on signale aux éducateurs de l’OL nos jeunes les plus prometteurs. » Mais il est ici question des catégories « U15 voire U13 » : « Au niveau sénior, c’est déjà joué ». Jérémy Berthod résume le dilemme : « Il y a de très bons joueurs de 20-21 ans dans la région. Les faire venir à l’OL, c’est un pari. Mais la question est aussi de savoir s’ils ne barreraient pas alors un joueur du centre de formation ? C’est la question qu’il faut se poser. »