Souvent fustigé pour son inconstance et ses absences, Marco Verratti semble déjà manquer terriblement au PSG. La victoire du milieu parisien avec la Nazionale lors de l’Euro n’a fait que renforcer encore son statut de joueur indispensable.
Depuis qu’il est arrivé de Pescara au PSG en juillet 2012, de Marco Verratti, on a tout dit et tout écrit. Mais bien souvent ceux qui ont tant critiqué son rendement ont été les mêmes à déplorer certaines de ses absences. Pourquoi ?
Car c’est un joueur majeur du club de la Capitale. Quand le natif des Abruzzes est en jambes, le jeu du PSG s’en ressent. La fluidité est de mise. Quand il est absent ou moins en forme, cette même fluidité est fortement amoindrie. Pendant l’Euro, Marco Verratti a remis certaines pendules à l’heure. De l’autre côté des Alpes, annoncé pendant longtemps comme le « nouveau Pirlo », il tardait à confirmer avec la Squadra Azzurra.
Dans la Péninsule, ces deux dernières années on s’impatientait vraiment, au point de vivement le critiquer. Mais lors du Italie-Belgique (2-1) en quarts de finale de l’Euro, la presse italienne l’a couvert d’éloges :
« Un match à la Verratti. Tout en une touche, rapide, créatif, imprenable. Il est au centre de toutes les initiatives. Un spectacle » notait même la Gazzetta dello Sport. Finalement, le n°6 du PSG a porté ses compatriotes jusqu’au bout de la compétition.
Il a été ce maître à jouer magnifique, valeureux, créatif, combatif, comme avaient su l’être avant lui Roberto Baggio et Andrea Pirlo. Verratti a (enfin) remporté son premier grand titre avec sa sélection à 28 ans. Pourtant, le pire était à craindre pour lui à un mois du début de l’Euro.
« On veut enfin voir un très grand Verratti avec le club »
C’est une question d’équilibre, de bien se situer sur le terrain. A lui de confirmer ce Championnat d’Europe désormais avec le PSG. On veut enfin voir un très grand Verratti avec le club ».
Ancien gardien du PSG, Jérôme Alonzo explique ensuite la raison essentielle pour laquelle le Transalpin ne tourne pas toujours à pleine carburation :
« J’ai toujours beaucoup apprécié Marco Verratti. C’est un joueur qui a toujours eu confiance en lui. C’est un footballeur spécial. Verrati, c‘est pour cela qu’on l’aime, qu’on a des centaines de débats sur lui chaque année. On a envie de l’apprécier car il est devenu un taulier du PSG. Je respecte beaucoup que ce soit un ancien du club.
Un joueur avec un caractère bien trempé comme le sien, auréolé d’un titre de Champion d’Europe où il a eu un rôle important à jouer cela peut être un plus indéniable pour lui pour la suite de sa carrière et pour le PSG. Marco n’a pas commencé l’Euro.
On lui promettait une concurrence féroce. Ses remplaçants avaient, eux, très bien débuté la compétition. Il s’est ensuite imposé en patron avec la confiance inébranlable de Mancini.
On va récupérer un joueur en pleine confiance, armé mentalement car il va se sentir encore plus fort. La seule interrogation concernant Marco est la même
depuis trois, quatre ou cinq ans : c’est son physique ! Le seul frein, c’est celui-là. Ce qui n’en fait pas aujourd’hui un top 10 mondial des joueurs de champ. Car dans l’intelligence tactique, dans la sortie de balle, dans la percussion, dans la lecture, dans le pressing et le contre-pressing, il est par contre un des meilleurs au monde. Malheureusement, la constance physique lui fait parfois défaut ».
Jérôme Alonzo agacé par les polémiques sur l’hygiène de Verrati
L’ancien gardien du PSG s’agace quand certains avancent la problématique de l’hygiène de vie douteuse du joueur :
« J’ai entendu tout et n’importe quoi concernant ce joueur. Il est devenu une légende. A commencer par son hygiène de vie. Mais qu’en sait-on vraiment ? Arrêtons de fantasmer là-dessus. Je n’ai pas de dossier sur lui. J’ai croisé deux fois Marco à Paris dans un restaurant, il mangeait une salade et prenait de l’eau pétillante.
Après, j’en ai connu beaucoup comme cela, il est possible qu’il ait une fragilité chronique musculaire, lombalgique, etc. Cela arrive aussi. Il n’y a pas de fatalité non plus. Il y a eu un souci quelque part : problème de récupération, soit il est revenu trop tôt au jeu. Avec 90 minutes dans les jambes au lieu de 70, il serait incontestablement parmi les plus forts. On n’est pas tous égaux devant le physique.
Je menais une vie me semble-t-il sérieuse mais, les années aidant, je commençais à péter à droite, à gauche. Ensuite, quand tu te blesses, tu as peur que cela arrive à nouveau. C’est pire. Le physique de Verratti lui appartient, mais aussi beaucoup au staff médical du PSG. En prenant de la bouteille, il va devoir de plus en plus faire attention.
Cette problématique ne risque pas de s’arranger avec le temps. C’est un joueur qui va passer peut-être de 45 matches par saison à 35. Mais, si ses 35 matches sont de la qualité de la fin de son Euro, il faut prendre tous les jours ! ».
Et le grand Safet Susic de terminer : « Marco Verratti est tout de même là depuis des années maintenant. Il est indiscutable au PSG. Il est titulaire en sélection italienne. C’est un excellent joueur.
Il risque vraiment d’y avoir une belle concurrence. Cela ne va pas être si facile de se faire sa place et de la gagner au milieu de terrain. On en est même à se demander si Di Maria aura la sienne dans cette équipe. C’est pour dire !
On verra quel système le meilleur Pochettino trouvera pour que cela fonctionne ». Si Verratti garde son niveau de l’Euro, les feuilles de matches devraient s’accumuler. Les supporteurs eux croisent les doigts…