lundi 20 janvier 2025

Marie-Eve Paget (Basket 3×3) : « Le projet m’a beaucoup apporté en tant que joueuse et en tant que femme »

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Comme sept autres joueuses, Marie-Eve Paget a intégré la première équipe professionnelle française féminine de 3×3. Si elle se refuse à faire des pronostics avant les Jeux, l’Annécienne ne regrette absolument pas son choix de rejoindre ce projet innovant.

Comment l’expérience de Tokyo en 2021 peut-elle vous aider pour l’édition de cet été ?

Nous ne sommes que deux avec Laëtitia Guapo à avoir connu les derniers JO. On sait donc à peu près à quoi s’attendre quand on va rentrer sur le terrain, notamment en termes de niveau de jeu, ce qui permet de se préparer en amont et de transmettre notre expérience aux autres joueuses. La finalité, c’est qu’on peut leur raconter tout ce qu’on veut, tant qu’on ne vit pas l’événement, on ne peut pas comprendre. De plus, en 2021, les Jeux étaient entachés par la Covid, donc nous n’avions pas de public, puis ce n’était pas à domicile donc ce sera aussi nouveau pour nous.

Vous n’avez pas de coach à vos côtés lors des matches, les 9 mois de préparation vous aident-ils à être plus soudées et être autonomes sur le terrain ?

Evidemment, puis, le fait de se connaître davantage nous aide à mieux communiquer entre nous. On connaît aussi les forces et les faiblesses de chacune. Ça peut faire la différence dans les moments difficiles. 

Existe-t-il encore des clichés sur le basket 3×3 ?

Généralement, ce sont les gens du 5×5 qui contribuent à cela, car les personnes qui ne connaissent pas la discipline la prennent et l’accueillent sans préjugés. On a toujours le droit au « oui, le basket 3×3, ce n’est pas vraiment du basket, c’est seulement du 1 contre 1, il y a beaucoup de fautes ». Il y a un peu de vérité, mais c’est réducteur. Quand on fait une caresse et que ça siffle, ça va deux minutes (rires). 

« Je ne sais pas si on va remporter une médaille, mais nous n’aurons aucun regret avec ce projet »

Vous prenez des tirs que vous ne pourriez pas prendre à 5, comment se passe la transition entre les deux disciplines ?

Ça passe par beaucoup de communication. Quand on tire au bout de deux secondes et que l’on a dit dix regards qui se tournent vers nous et que la coach te hurle dessus, tu comprends que ce n’était pas le meilleur tir (rires). Quand on arrive du 5×5 et qu’on ne fait pas les bons choix, on se le dit entre nous pour progresser.

Cette année où vous vous êtes consacrée uniquement au 3×3, a-t-elle pu correspondre à vos attentes ?

Oui. Quand on m’a présenté le projet, je n’ai pas hésité. Quand on a un objectif, il est important de mettre toutes les chances de son côté et ce projet a été taillé sur mesure pour que l’on atteigne nos objectifs cet été. On s’aventurait dans quelque chose de nouveau, il y avait des incertitudes sur comment ça allait se dérouler, mais finalement avec du recul sur ce qu’il s’est passé, c’était top de faire ça, car on a pu prendre le temps de se reposer et de se régénérer mentalement pour affronter l’année qui allait arriver. On s’est également bien préparé au niveau musculaire et sur le plan du cardio. Au niveau basket, on a aussi travaillé que ce soit techniquement ou tactiquement, ce qui fait que quand on va sur le terrain, on s’aperçoit des progrès que l’on a fait par rapport aux années précédentes. Je ne sais pas si on va remporter une médaille, mais nous n’aurons aucun regret avec ce projet.

Vous attendiez-vous à autant progresser ?

C’est ce que j’attendais en tout cas. Si je prends une année où je joue moins et que je m’entraîne plus, je m’attends à ce qu’il y ait des progrès surtout au niveau des spécialités du 3×3, que ce soit physiquement, techniquement et tactiquement. Lors des matches, je me sens plus à l’aise. Le projet m’a beaucoup apporté en tant que joueuse et en tant que femme, car l’expérience humaine que l’on partage est assez incroyable.

Cela fait plusieurs années que vous êtes impliquée dans le 3×3, comment s’est manifestée l’évolution de la discipline ?

Ça se voit au niveau de l’engouement, le nombre de personnes qui connaissent maintenant la discipline. Tokyo 2021 a été un point d’étape, nous étions une des disciplines les plus suivies, près de 5 millions de personnes nous ont regardées. Notre discipline a un format télégénique puis les gens se sont pris d’affection pour nous. Ensuite, les résultats des équipes masculines et féminines ont forcément permis de faire parler de nous. Les médias se sont davantage penchés sur la discipline et les matches sont dorénavant diffusés.

Aujourd’hui, vous préférez le 3×3 ou le 5×5 ?

Je n’ai toujours pas tranché cette question, j’aime vraiment la complémentarité des deux disciplines. J’ai une formule : « On mange ensemble au restaurant, j’adore ce qu’il y a dans ton assiette, je le goûterai plus tard mais, pour l’instant, je me contente de mon plat ». Aujourd’hui, le 5×5 ne me manque pas, mais quand j’y retournerai dans quelques semaines, je serai super contente d’y retourner.

Propos recueillis par Jules Lefebvre

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