vendredi 19 avril 2024

Marion Rousse : « Il faut que l’on s’inspire du Tour de France masculin »

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Consultante, directrice adjointe du Tour de Provence, Marion Rousse était déjà sur tous les fronts. En prenant en charge la direction du Tour de France féminin avec Zwift elle ajoute une corde à son arc. Entretien pour Le Quotidien du Sport et Cyclisme magazine.

Comment s’est passée votre arrivée au poste de directrice du Tour de France féminin avec Zwift ?

Dans le milieu, on parlait de ce projet depuis deux, trois ans. L’an dernier, Christian Prudhomme m’a dit qu’il pensait à moi. Au début, j’étais un peu stressée, mais Christian m’a dit qu’il m’aiderait comme Jean-Marie Leblanc l’avait aidé à ses débuts.

En quoi votre rôle de directrice adjointe du Tour de Provence va-t-il vous servir ?

Pour un tel poste, il était primordial d’avoir une expérience. Avec le Tour de Provence, j’ai appris à gérer un budget, à chercher des partenaires, des choses que je n’avais jamais faites. Là, je suis en première ligne, mais je maîtrise certains aspects de l’organisation grâce à mon travail sur le Tour de Provence.

Marion Rousse sera la pionnière du Tour féminin

Il y a eu plusieurs tentatives vaines pour pérenniser un Tour de France féminin. Que manque-t-il pour installer une telle course ?

Je pense en toute sincérité que c’est la bonne période car le cyclisme féminin commence à être reconnu. Les équipes masculines ont désormais des équipes féminines qui ont des structures de plus en plus intéressantes. Il y a un Paris-Roubaix féminin. Il manquait une course de référence. Le cyclisme féminin intéresse de plus en plus les sponsors et le public.

Le Giro possède déjà son épreuve féminine. Comptez-vous vous inspirer de ce qui se fait en Italie ?

Non, ce n’est pas le même traitement. Il faut que l’on s’inspire du Tour de France masculin en construisant un système économique solide. Cela prend du temps. Zwift a voulu investir à partir de cette année, c’est génial et ce n’est que le début j’espère. La course va être télévisée sur France Télévisions, elle sera accessible au plus grand nombre.

« Le cyclisme féminin  intéresse de plus en plus les sponsors et le public »

A l’issue de votre carrière, vous êtes rapidement devenue consultante. A-t-il été facile de vous imposer ?

J’ai eu de la chance, j’ai eu des petites réflexions. J’ai commencé à Eurosport, j’étais la première femme consultante, j’ai eu la chance d’être entourée de personnes bienveillantes, Guillaume Di Grazia et Alexandre Pasteur. Mais quand on est une femme, on sent toujours qu’il faut que l’on fasse ses preuves, je voulais montrer que j’étais légitime dans un milieu masculin.

Vous êtes en couple avec Julian Alaphilippe. Est-ce facile de commenter une course de son compagnon ?

J’arrive à prendre du recul. Le téléspectateur s’en fout de savoir avec qui je partage ma vie, il veut suivre la course, apprendre des choses, connaître un peu les à-côtés des courses. J’ai en toute circonstance un œil impartial. Après, je ne vous cache pas que lorsqu’il y a une chute je peux être un peu tendue. Mais je n’ai pas à mettre mes émotions en avant.

Le clan Alaphilippe ému lors du titre de Champion du Monde

Comme lorsqu’il est devenu champion du monde pour la première fois en 2020…

Tout le monde était ému dans la cabine, même Laurent Jalabert et Alexandre Pasteur. Je pense que l’on a bien géré ce moment, je n’arrivais plus trop à parler sur la fin (rires).

Toute la journée avait été géniale, on avait préparé les commentaires, plaisanté avec d’autres journalistes français et consultants qui étaient sur place car c’est comme une petite famille. On avait l’impression d’être dans une bulle toute la journée. L’apothéose a été géniale, au-delà de nos espérances.

Avec ce nouveau poste de directrice, vous avez un emploi du temps bien chargé. Allez-vous mettre un terme à d’autres collaborations ?

Non, je reste dans l’équipe d’organisation du Tour de Provence et je continuerai à être consultante pour France Télévisions. Ce n’est pas évident, mais tout est une question d’organisation.

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