lundi 14 octobre 2024

Mathis Castro Ferreira (Toulouse) : « On me surnomme Beethoven »

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Avec 17 essais en 24 matches la saison dernière, Mathis Castro Ferreira (20 ans) a été efficace. Il n’est pourtant pas trois-quarts, mais 3ème ligne. Révélation de la saison, on connaît encore peu le jeune toulousain. Ce dernier a accepté pour Rugby magazine et Le Quotidien du sport de revenir sur sa carrière.

Premier sport

« Le rugby. J’ai débuté vers 3-4 ans. A l’âge de 10 ans, j’ai fait un peu de lutte. Ça m’a permis de bosser mes attitudes au sol. Mais je baignais dans une ambiance rugby, mon père, ma cousine, mes oncles, mes cousins, mon grand-père, tout le monde pratiquait le rugby. »

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Premier club

« Maubourguet, l’équipe de mon village natal. Mon père m’entraînait. En minimes, j’avais une double licence Maubourguet-Stade Toulousain. Quand on joue à Maubourget, à la campagne, à 1h50 de Toulouse, la logique veut qu’on parte à Tarbes ou à Pau, les clubs proches, mais le Stade Toulousain fait rêver tout jeune rugbyman, un club qui gagne des titres tous les ans. Le jour où j’ai eu la chance de faire un stage performance l’été au Stade, c’était magique. »

Premier poste

« 3ème ligne. J’ai joué un peu partout étant jeunes puis je me suis fixé en 3ème ligne. C’est un poste que j’aime bien car il est important, il fait le lien entre les avants et les ¾. C’est un poste à responsabilités. »

Premier entraîneur

« Patrick Thouvenin dans les catégories de jeunes de Maubourguet. Il m’a appris le rugby, il m’a guidé alors que je n’étais pas forcément facile à gérer (rires). Je voulais tout faire. Il me poussait à faire des passes plutôt que de jouer sur mon physique. Il me faisait travailler les aspects collectifs et tactiques, la maîtrise du ballon, la passe. »

Première idole

« J’en ai eu plusieurs, Thierry Dusautoir, Jérôme Kaino, mon président Didier Lacroix, Jean Bouilhou, Louis Picamoles. J’en ai une qui n’évoluait pas vraiment à mon poste ; Luke McAlister. C’est irréel de les côtoyer aujourd’hui et même d’être entraîné par eux, de côtoyer des joueurs qui ont marqué l’histoire du club. »

Premier souvenir rugby

« La finale de Top 14 entre Toulouse et Toulon en 2012. C’est ce jour-là que j’ai véritablement découvert que j’étais amoureux de ce club. J’étais comme un fou devant la télé, je sautais partout dans la maison. Mes parents devaient me calmer. »

Premier match en professionnels

« Le déplacement à Oyonnax la saison dernière (le 2 septembre 2023, Ndlr). C’était un beau match sur un terrain synthétique, sous un beau temps. Je suis entré en fin de match, je n’étais pas encore entré sur la pelouse que je me suis dit : « waouh ça y est je joue mon premier match de Top 14. C’est incroyable. » Quand j’avais 8-10 ans sur les terrains de Maubourguet je n’aurais jamais pensé vivre ça. Je tremblais un peu, je découvrais le milieu professionnel. »

Premier match en Champions Cup

« Le 8ème de finale face au Racing 92 à domicile (le 7 avril 2024, Ndlr), sous le regard de ma famille. L’ambiance, l’arrivée au stade, c’était fou. Les phases de finale, c’est toujours particulier. Quand j’ai croisé Siya Kolisi à l’échauffement, j’avais les yeux d’un enfant. Je ne l’ai pas affronté car il s’est blessé rapidement et moi je suis entré en cours de match, mais croiser un tel joueur c’est particulier. »

Premier essai

« Lors du match à Clermont la saison passée (le 25 février 2024, Ndlr), un match de doublon avec beaucoup de jeunes. On a fait un super match dans le combat. Malia franchit la défense, Ainu’u récupère le ballon. Sur un pick and go, un ruck, je ramasse le ballon et j’aplatis. »

Premier carton rouge

« En professionnels, je n’en ai pas pris. En Crabos, j’en avais eu un, après une faute dans le jeu, mais je me souviens plus trop ce qui s’était passé. »

Premier titre

« En cadets Gauderman pour ma première année pleine au Stade. J’étais arrivé l’année d’avant. Ensuite, on a gagné en Crabos et en Espoirs. »

Première blessure

« En minimes, je me suis fait une fracture de la clavicule. Ensuite, en Crabos, j’ai eu une opération de la cheville gauche avec déchirure des ligaments et trois ou quatre mois d’arrêt derrière. »

Première interview

« Lors du 6 Nations en moins de 20 ans il y a deux ans. Les débuts étaient un peu compliqués, on découvre, on ne sait pas trop quoi dire. En plus, c’était une interview d’après match, on est fatigué, on a le souffle coupé et il faut en même temps se concentrer sur les questions. »

Premier autographe

« C’est collectif. Lors d’un match des moins de 20 ans entre l’Angleterre et l’Irlande au stade Maurice Trélut à Tarbes. J’en avais fait signer plusieurs lors du tour d’honneur. Le premier que j’ai donné, c’était en Afrique du Sud l’année dernière lors du Mondial U20. Des jeunes étaient en bord de terrain pour venir nous voir. »

« Ma première rencontre avec Antoine Dupont ? Je lui ai demandé une photo. J’étais tellement stressé que je n’arrivais pas à appuyer sur le bouton »

Premier transfert

« Mon passage de Maubourguet à Toulouse. J’arrivais, je découvrais la grande ville, à la campagne je ne voyais que des tracteurs, là il y avait le métro, le tram. Heureusemen,t j’étais dans une famille d’accueil chez un copain qui jouait au Stade aussi. Il m’a fait découvrir la ville petit à petit. »

Premier ami dans le rugby

« Dorian Bournazel, mon coéquipier à Maubourguet. On a fait toutes nos classes en école de rugby ensemble. J’ai gardé ma bande de copains à Maubourguet que j’essaie de voir le plus souvent possible. »

Premier surnom

« On m’appelait plus Castro que Mathis. Ça venait du fait qu’on appelait mon père et mon grand-père comme ça. Puis j’ai hérité du surnom de Beethoven. Lors d’un stage avec des collégiens de Maubourguet dans un camp de vacances dirigé par Marc Dantin pendant des activités, sans le vouloir, j’ai imité le chien qui est dans le film Beethoven (rires). »

Premier salaire

« L’indemnité de formation du Stade Toulousain. Elle m’a permis de payer le loyer notamment et diverses dépenses. »

Premier tatouage

« J’en ai un sur le bras droit en hommage à mon arrière-grand-père. Il était toujours là pour me soutenir, il regardait tout, les journaux, les matches, l’actualité sportive. Quand j’ai signé au Stade Toulousain, il m’a dit : « Je ne serai pas là pour te voir jouer ». Je lui ai répondu : « Oui tu seras là ». Finalement, il est parti, je me suis fait tatouer un petit garçon qui tient un ballon dans sa main et l’autre main pointe du doigt les étoiles dans le ciel. »

Première sélection

« J’en ai eu avec la sélection des Hautes-Pyrénées en catégorie minimes puis avec France U18. C’était un grand moment d’émotion de représenter son pays, de se dire que les sélectionneurs ont pensé que vous faisiez partie des meilleurs joueurs du pays. J’étais titulaire en 8, pour un match du Tournoi à Saint-Raphaël, contre l’Angleterre en plus. Démarrer par un Crunch, c’est toujours particulier. »

Premier joueur qui l’a impressionné

« Clément Sentubery. Avant de le côtoyer au Stade Toulousain, je l’ai bien connu car il venait de Pouyastruc, on s’affrontait souvent, je ne l’ai pas battu souvent. Il était très dur à jouer, il avait un physique impressionnant pour notre âge, une belle technique individuelle aussi. Le dernier qui m’a impressionné, c’est Henry Pollock, le 3ème ligne anglais. Un joueur assez impressionnant, pas très grand, mais explosif, costaud et dur au contact. »

Première bagarre

« Lors d’une finale en Gauderman, c’était face à Brive. Mais c’était un petit accrochage, rien de grave. »

Première 3ème mi-temps

« En jeunes, on n’en faisait pas car mes parents venaient me chercher après le match. En Espoirs, après les matches, on restait au stade, on prenait un verre à la buvette. »

Première rencontre avec Antoine Dupont

« Lors d’un stage d’observation en classe de 3ème que je faisais au centre de formation du Stade Toulousain. Je l’ai croisé entre deux entraînements. J’étais tellement stressé que je n’arrivais pas à appuyer sur le bouton (rires). Ça a duré très très longtemps avant que je réussisse à prendre la photo. Et dire qu’aujourd’hui je le côtoie au quotidien ! »

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