samedi 23 septembre 2023

Mattias Skjelmose (Lidl-Trek) l’effet Vingegaard ?

À lire

Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Dans le sillage de l’épouvantail Jonas Vingegaard, un autre Danois de 22 ans, Mattias Skjelmose fait parler de plus en plus de lui !

En 2021, sur les routes du Tour de France, le public découvrait Jonas Vingegaard (il avait terminé 2ème de l’épreuve). Depuis, le coureur de la Jumbo-Visma a radicalement changé de braquet en remportant deux fois la Grande Boucle (2022 et 2023). Mais cette année, un autre Danois a également pointé le bout de son nez : Mattias Skjelmose.

À LIRE AUSSI : toute l’actu du cyclisme dans votre mag spécial

Avant de prendre part à son premier Tour de France, le natif de Copenhague a signé quelques victoires significatives comme le Tour de Suisse, et des étapes sur l’Etoile de Bessèges, ou sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Le champion du Danemark sur route en titre a été également un très beau 2ème de la Flèche Wallonne, 8ème de l’Amstel Gold Race, 9ème de Liège-Bastogne-Liège.

Si son équipe Lidl-Trek a continué à croire et à faire confiance à ses jeunes talents, ce n’est pas pour rien que Mattias Skjelmose a été recruté en 2021. En 2018, il est déjà un junior de niveau mondial en gagnant le Tour du Pays de Vaud, ou en finissant 3ème de Paris-Roubaix juniors.

« Il peut remporter n’importe quelle classique ardennaise »

En 2022, ses résultats ont commencé à intriguer la planète cycliste. Cette année, le jeune Danois les a pleinement confirmés. Pour sa découverte du Tour de France, il a même signé plusieurs top 10 étonnants (à Bilbao, à Laruns, à Issoire, à Saint-Gervais Mont Blanc, à Combloux), annonciateurs de très grandes choses dans le futur :

« Tout s’est beaucoup accéléré pour lui ces deux derniers mois, explique Kim Andersen le directeur sportif danois de l’équipe. La première grande tendance était déjà qu’il découvre le Tour de France pour apprendre. Il l’a fait après avoir effectué une reconnaissance sérieuse de cette épreuve dans les Alpes. Sa progression est naturelle et graduelle. Avant de s’engager dans l’équipe, on savait tous qu’il n’avait pas couru depuis un certain temps. »

« Mais il a progressé dès son premier jour passé avec nous. Il s’est fixé un premier objectif sur le Giro l’an dernier (il a fini le Tour d’Italie 40ème en 2022, Ndlr). Il a ensuite changé pas mal de choses au niveau de son mode d’entraînement et de sa nutrition. Après sa victoire sur le Tour du Luxembourg (en septembre 2022, Ndlr), les choses se sont bien enchaînées pour lui ».

Un contre-attaquant très difficile à battre

Pour l’ancien vainqueur de la Flèche Wallonne en 1984, les forces de Skjelmose sont clairement identifiées : « On peut catégoriser Mattias comme étant un bon grimpeur/puncheur. C’est une capacité appréciable car il peut bien vivre dans un groupe et même attendre un sprint. Pour gagner des courses, il n’a donc pas forcément besoin d’arriver seul. Quand on a de telles dispositions de grimpeur comme c’est son cas, c’est excellent d’avoir ce genre de qualités différentes à disposition. »

« C’est un coureur qui peut parfaitement bien s’illustrer sur des classiques, notamment sur les classiques ardennaises. Il demeure toujours dans un processus d’apprentissage. Il est encore très jeune (22 ans, Ndlr). Sa marge de progression reste importante. Forcément, il doit encore apprendre certaines choses, ce qui est normal à son âge. Tout ne fonctionne pas dès une première année. Chaque coureur réagit de manière diverse ».

Skjelmose, le double de Vingegaard

Alors Skjelmose le nouveau Vingegaard ? « Vingegaard est évidemment un très grand nom du cyclisme. On ne peut pas comparer les coureurs non plus. Mais je suis convaincu que dans les années à venir, Mattias Skjelmose pourra se battre pour une belle place dans les grands Tours. Mais aussi sur des courses d’une semaine. Il peut aussi remporter n’importe quelle classique ardennaise. Ajouté à cela, il a une âme de leader naturelle bien qu’il n’ait que 22 ans. Dans l’équipe, tout le monde le respecte déjà énormément. Ses équipiers apprécient aussi beaucoup son état d’esprit et aiment courir à ses côtés ».

Quel redressement spectaculaire pour ce coureur ! Rappelons qu’à seulement 17 ans, le 26 mai 2018, il est contrôlé positif lors du Tour du Pays de Vaud à la Méthylhexanamine, une substance interdite. Il est suspendu pour une durée de dix mois entre le 7 juillet 2018 et le 6 mai 2019. Il en prend aussi pour 14 jours par sa fédération, à compter du 28 juin 2018, pour avoir frappé un autre coureur lors de la Demin Cup :

« Après ce qui s’est passé, il a pris encore plus de plaisir à faire ce qu’il faisait. Skeljmose s’est donné à 200% car il s’est vu octroyer une seconde chance. Il a les pieds sur terre. Il est très impliqué dans ce qu’il fait. C’est un plaisir que de travailler avec un coureur comme lui. Il n’oublie jamais de dire merci ». Ses adversaires, eux, ne le remercient pas…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi