dimanche 15 septembre 2024

Michaël Guigou : « Ce championnat va être très excitant ! »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Michaël Guigou est une légende du handball français. Le tout jeune retraité livre avec malice et expérience son analyse sur le championnat et les bleus. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et Handball magazine.

Comment vivez-vous vos premières semaines de retraité ?

Cela a été chargé pendant les vacances. J’étais à Apt, mon ancien club pour le jubilé, puis au Grau du Roi. Il y a eu aussi la mise en place de la nouvelle saison avec mes nouvelles fonctions. Je ne redoutais pas ce moment.

Je reste dans le même domaine d’activité. Je ne suis donc pas perdu. Je suis très heureux de découvrir autre chose, l’envers du décors que je connais un peu aussi. Mais je vais réfléchir autrement. Cela va être très enrichissant.

Pouvez-vous nous parler de vos nouvelles occupations ?

Je vais être ambassadeur de Nîmes et conseiller du président, David Tebib. Je vais occuper aussi un rôle de coordinateur sportif pour faire le lien entre le secteur professionnel et la formation. Je vais entraîner également les jeunes pépites du club qu’on a identifiées en U18.

Michaël Guigou endosse de nouvelles fonctions à Nîmes

Cela ne vous aurait pas plu de réaliser cela à Montpellier ?

Aujourd’hui, c’est le passé. Cela ne sert à rien de revenir là-dessus. Je suis très heureux par rapport à ce que je vais devoir faire maintenant. Mon présent, c’est un beau projet à Nîmes, avec certaines interventions aussi auprès de la Fédération de handball pour continuer à collaborer différemment. Je m’organise également pour mettre sur pied des interventions en entreprises. Je suis en train de monter ma société.

Parlons de Nîmes. Le club gardois peut-il devenir champion de France à moyen terme ?

Je ne sais pas. Mais on travaille pour progresser chaque année. Pour compter dans le championnat de France un des meilleurs d’Europe qui n’a rien à envier au championnat allemand et c’est le cas. A Nîmes, on veut aussi compter au niveau européen. Mais dans un championnat très compliqué, avec seulement cinq places, c’est très dur de se qualifier en Coupe d’Europe. A l’USAM, un gros travail est fourni et un recrutement est opéré en ce sens. J’espère qu’on reviendra dès la saison prochaine sur la scène européenne.

« On va voir comment le PSG gère les départs de Hansen, Remili et Gérard, des pièces importantes »

Quand un club à la puissance financière du PSG domine autant les débats à l’échelle nationale, cela ne risque-t-il pas de devenir lassant ?

Il existe une réalité économique surtout depuis que les Qataris sont là. Dans les sports collectifs, bien souvent, mais pas tout le temps, le plus riche arrive à ses fins. On sait aussi qu’on doit développer certaines choses si on veut finir dans le top 3 de manière régulière. Il faut fatale

ment un peu plus d’argent pour garder ses meilleurs joueurs, pour en attirer d’autres plus expérimentés. Avec la venue de Ljubomir Vranjes, on a un entraîneur confirmé, expérimenté et qui sait gagner. Il apporte déjà une belle dynamique. Chez les jeunes aussi il y a Grégory Arrivet qui débarque dans le staff au niveau des jeunes du centre de formation. On a vraiment un top encadrement.

On attend aussi impatiemment la rénovation du Parnasse. C’est en projet. Il permettra au club de continuer à se développer pour l’accueil des sponsors et du public. Il faut se mettre au niveau des autres clubs qui se développent également, rénovent et avancent. On le voit avec Limoges, Cesson, Aix. Ces clubs sont des concurrents et tant mieux pour le handball français.

A quel type de championnat vous attendez-vous cette saison ?

On devrait assister à une compétition très excitante. On a eu un premier aperçu l’année dernière. Personne n’était à l’abri contre qui que ce soit. On va voir ce que cela va donner au PSG. Ce club enregistre pas mal de changements. A voir comment ils vont gérer les départs de Hansen, Remili et Gérard. Ils étaient des pièces importantes de leur collectif. Un club comme Limoges va être dans une autre dynamique.

Cette équipe s’est renforcée, mais était passée au travers de sa saison. Leur entraîneur expérimenté (Alberto Entrerrios, Ndlr) va amener beaucoup de choses. Nantes est toujours là. Aix confirme année après année qu’ils sont une équipe forte de ce championnat. Ivry monte et a fait une belle saison en deuxième division. Ce n’est jamais simple d’aller gagner là-bas. Maintenant, rien que pour ne pas descendre, il faut monter une belle équipe. Une équipe se doit d’être solide dans tous les compartiments.

Guigou un amoureux de la Ligue des Champions

De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière ?

J’ai été très fier d’avoir amené les deux seules Ligues des Champions françaises à mon pays. Montpellier l’a fait deux fois (en 2003 et 2018, Ndlr) et j’ai été le capitaine lors de la deuxième. J’ai gardé cette fierté d’avoir oeuvré pour la France et le championnat.

Ne jamais partir à l’étranger ne vous a donc jamais manqué ?

C’est toujours la question qu’on me pose. Dans la vie, on ne peut pas tout avoir. A un moment donné, j’aurais pu partir à Barcelone, Pampelune, Kiel, Hambourg… J’aurais peut-être gagné d’autres Ligues des Champions. Cependant, dans une existence on n’est pas sur le terrain tout le temps. On a aussi une famille, des amis. J’ai aussi beaucoup privilégié ces aspects-là. J’ai fait ces choix. Ils me laissent sans trop de regrets.

Pour finir, comment évaluez-vous la marge de progression des Bleus ?

Parmi tous les joueurs qui vont participer au prochain Mondial (du 11 au 29 janvier en Pologne et en Suède, Ndlr), il y a 90% de champions olympiques en titre. La France est une équipe qui sait gagner avec son staff. Il y a aussi de très bons Barcelonais (Melvyn Richardson, Dika Mem, Timothey NGuessan, Ludovic Fabregas). Ils ont gagné la Ligue des Champions.

On a des gamins qui savent remporter des titres. Le dernier Euro, cela a été assez dur à analyser car il y a eu la Covid. Cela a perturbé bon nombre d’équipes. La France fera toujours partie des favoris. Mais attention à des nations pleines de vie et de qualité. Certaines ne sont pas évidentes à croiser dans des matches à élimination directe. Il y a la Suède bien entendu qui a gagné à nouveau.

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