Devenu, depuis cet automne, le nouveau capitaine de l’équipe de France, Michaël Guigou veut profiter du Mondial pour donner un nouvel élan aux Bleus.
Comment se passe cette saison un peu particulière ?
C’est sûr que c’est une année particulière pour tout le monde. On n’est pas les plus à plaindre, mais on continue de pratiquer notre sport dans des conditions spéciales. On aimerait partager cela avec notre public et nos sponsors. On est loin d’eux. On espère que l’on sera proche d’eux bientôt. On a besoin de ce public et de cet échange, de sentir ces vibrations. C’est donnant-donnant. C’est une longue période. Il y a peu de déplacements et de possibilités de voyager. C’est un tout qui fait que ce n’est pas simple. Il y a des joueurs qui sont blessés. Certains sont touchés par la Covid. Il n’y a pas de continuité dans ce que l’on fait depuis le début de saison avec Nîmes ou l’équipe de France. Ce n’est pas simple.
Arrivez-vous à vous projeter sur les échéances à venir ?
Je ne me pose pas la question. On a compris comment les choses se passent et vont se passer en cas de Covid. Par exemple, il a fallu faire un test antigénique à 7h du matin en Slovénie. Dans d’autres pays, il faut porter les masques sur le terrain. Il faut faire preuve de patience. On s’adapte. On n’a pas forcément les mêmes équités partout. On ne peut pas contrôler si la Covid arrive dans une équipe. C’est une saison particulière où l’on peut accepter certaines choses. Mais ça commence à être long. Heureusement, on a l’impression qu’avec les vaccins on va peut-être passer à une étape plus intéressante, celle de vivre tout simplement et de faire notre métier de la façon la plus simple qu’elle soit.
La saison avec Nîmes est-elle à la hauteur de vos attentes ?
On aurait aimé faire mieux, mais c’est quand même bien, voire même très bien, en prenant le contexte de Covid et les blessures que l’on a eues. On n’a quasiment pas eu notre équipe au complet depuis le début. On a quatre blessés en moyenne par match, deux opérés, un début de championnat compliqué. Il y a eu beaucoup de choses qui nous ont empêchés de nous préparer sereinement. Le centre d’entraînement et de formation avait été touché par la Covid. Il a fallu travailler en petits groupes. Ça nous a empêchés d’engranger de la confiance. On a montré que l’on avait d’autres possibilités mais, sans certains éléments importants, ce n’est pas la même limonade. On va essayer d’engranger et de rattraper des points en championnat et en Coupe d’Europe. La saison est encore longue. On va continuer notre marche en avant.
Comment avez-vous vécu ces derniers mois avec l’équipe de France ?
Je ne pense plus à ce qui s’est passé. Je suis tourné vers l’avenir, sur ce qui nous attend, sur comment on va se retrouver, dans quelles conditions, et comment en peu de temps et de jours on va mettre l’équipe de France dans les meilleures dispositions pour aller faire une belle compétition au Mondial et au TQO qui arrive dans la foulée. Je ne pense plus au reste. Les choses et des choix ont été actés. Mon capitanat a été officialisé. On est surtout tourné vers nos échéances qui arrivent rapidement.
« On sera prêt »
Etes-vous heureux de retrouver un rôle de capitaine que vous aviez déjà connu lors du Mondial 2019 ?
Ce n’est pas pareil. J’avais été capitaine pendant que Cédric Sorhaindo avait été blessé, mais il était tout de même resté dans la compétition. Il était auprès de nous. Mon rôle n’avait pas forcément changé. Aujourd’hui, c’est différent. Etre nommé capitaine, c’est autre chose. C’est un rôle qui arrive dans un moment où il y a du changement dans le staff. Il y a Nikola Karabatic qui est blessé. Il y a des objectifs élevés au championnat du monde en Egypte puis une qualification olympique à valider lors du tournoi de qualification en mars prochain. Ce sont deux grosses missions qui nous attendent et que je vais essayer d’accomplir de la meilleure des façons possibles.
> Suivez toute l’actualité du handball avec Handball magazine, en vente chez votre marchand de journaux ou sur la boutique Lafont Presse.
Quelles sont vos attentes sur ces Mondiaux ?
Dès le premier match face à la Norvège, il faudra être présent. Si on devait retenir une leçon du dernier Euro, c’est celle-là (la France avait été battue d’entrée 28-25 par le Portugal, Ndlr). On aura eu peu de matches ensemble pour installer le nouveau projet de jeu. On va défier les Norvégiens qui restent sur une 3ème place à l’Euro. C’est un prétendant au titre comme nous. Ce ne sera pas simple comme mission, mais on va faire ce qu’il faut pour réussir. On sait qu’on a peu de temps pour être prêt, mais il ne faudra pas s’inquiéter, on le sera !
Le fait que votre nouveau président, Philippe Bana, ne souhaite plus voir le handball français dépendre des résultats des équipes de France, est-ce une bonne chose ?
C’est un tout. Quand on est en équipe de France, il faut faire honneur au maillot, mouiller ce maillot, tout donner. C’est un maillot qui représente beaucoup. Il a certes des étoiles sur le torse, mais on se doit d’être un exemple pour le handball amateur qui rêve d’équipe de France et des valeurs à inculquer aux jeunes. On doit montrer une belle image de combativité sur le terrain. Quand on donne tout, il est difficile de se reprocher quoi que ce soit. Il faut partir dans cet état d’esprit de travailler du mieux possible et, une fois sur le terrain, les erreurs sont possibles, mais du moment que l’investissement est là, on n’aura pas de regrets. On repart sur un beau projet avec l’équipe de France. J’ai la force, l’envie et le plaisir d’y participer.
Comment faut-il vous appeler ? Capitaine ? Capi ?
(Sourire) Michaël ou Micka, c’est très bien. Ça ne change rien pour moi.
> Hier la France a mal débuté les qualifications pour l’Euro 2022 en s’inclinant en Serbie (24-27). «L’occasion parfaite pour mettre en lumière les choses à travailler», a commenté Bertrand Gille, le tout nouveau sélectionneur des Bleus, chez nos confrères de l’Equipe. Les deux équipes se retrouvent samedi à Créteil pour le match retour.