samedi 20 avril 2024

Michel Moulin (candidat à la présidence de la FFF) : « Benzema doit jouer l’Euro avec les Bleus ! »

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Deuxième candidat déclaré à la présidence de la FFF, Michel Moulin veut œuvrer pour le foot amateur, mais aussi réintégrer Karim Benzema en Equipe de France en vue de l’Euro !

Après Frédéric Thiriez, Michel Moulin est le deuxième candidat déclaré à la présidence de la Fédération française de football, dont les élections auront lieu le 13 mars. Pour Le Quotidien du Sport, le fondateur de Paru Vendu (et président du club amateur de Blois Foot 41, pensionnaire de National 2) est revenu longuement sur sa candidature et les raisons qui le poussent à vouloir prendre la place de Noël La Graët.

Nous nous étions parlés juste après les fêtes et vous nous aviez dit avoir besoin d’encore un peu de réflexion avant de vous lancer, qu’est-ce qui vous a décidé ?

Je ne voulais pas y aller sans rien avoir à apporter… Pour me présenter, il fallait que je sois vraiment sûr de pouvoir être utile au football français.

Qu’avez-vous envie d’apporter en priorité ?

L’objectif prioritaire est d’aider le football amateur, d’aider les clubs qui sont en perdition, mais aussi de redonner envie aux parents de remettre leurs enfants au football. C’est quelque chose que nous avons perdu. Le football a une mauvaise image…

Comment comptez vous procéder pour l’améliorer ?

En donnant les moyens aux clubs amateur de mieux gérer l’accueil des jeunes. Déjà, en commençant par débloquer de l’argent pour avoir des éducateurs professionnels qui encadrent mieux les bénévoles…

Tout cela passe aussi par une refonte de l’organisation générale. En donnant plus de responsabilités aux Ligues et aux Districts, en les aidant davantage. En aidant les clubs. Par exemple, nous nommerons un responsable administratif par Ligue qui aura comme rôle d’aider les clubs dans leur gestion. Il y beaucoup d’autres idées qui seront dévoilées en même temps que le programme.

« Aider le football amateur à traverser cette crise sans précédent »

Selon vous, le football amateur est délaissé aujourd’hui ?

Ce n’est pas selon moi, c’est une évidence criante, particulièrement en cette période difficile. Je suis président du club de Blois en National 2, c’est le flou total en ce qui concerne la situation. Quand pourrons-nous rejouer ? Dans quelles conditions ? Quelles vont être les aides ? Nous ne savons rien… Aucune nouvelle de la Fédération. Si je suis élu, mon premier chantier sera d’aider les clubs dans cette crise sans précédent, de les aider à traverser cet épisode dramatique pour le football amateur.

De ce que l’on connaît aujourd’hui de votre équipe, on constate que vous êtes entourés de nombreux spécialistes (de la communication, de la sécurité, du monde du sport…) mais finalement pas de footeux…

Parce que vous ne connaissez pas tout le monde… Il est normal de prendre les meilleurs dans les différents secteurs. J’ai toujours procédé ainsi. S’il y a certains domaines que je ne maitrise pas, je m’entoure de gens qui eux les maitrisent. Mais ne vous inquiétez pas. Les postes clés pour diriger la Fédération seront donnés à des footeux. Le directeur général sera quelqu’un qui vient du monde du foot. Contrairement à aujourd’hui où c’est quelqu’un qui n’y connaît rien et qui est très grassement payé. (Ndlr : le poste de directeur général de la Fédération est occupé par Florence Hardouin)

Trop ?

Bien sûr ! Rendez-vous compte que le directeur de la FFF perçoit 600 0000 euros par an ! Et pendant ce temps-là, vous avez des éducateurs qui attendent leurs 300 euros que les clubs ont du mal à verser… Cet argent qui sert à payer grassement les employés de la FFF, il provient aussi du football amateurs, des licences… Aucune entreprise aujourd’hui ne paye autant son directeur général. Et en plus, la Fédération fait appel aux conseils d’une société spécialisée en management !

« Il manque un vrai manager à la tête du football français »

Selon-vous, il manque quoi à la Fédération aujourd’hui ?

Un patron. Un véritable manager qui prenne les choses en main. On le voit, toutes les semaines il y a un nouveau problème. Le dernier en date a été la nomination de Raymond Domenech à Nantes à l’âge de 68 ans. Le même Domenech qui il y a trois ans ne voulait pas homologuer le contrat de Ranieiri à Nantes sous prétexte qu’il avait dépassé la limite d’âge (ndlr : en France, il faut une dérogation de la Ligue pour entraîner au delà de 65 ans). Il y a les problèmes de racisme, d’homophobie, de violence… Dernièrement il y a eu le problème Corinne Diacre, la sélectionneur des féminines, l’affaire Rabiot et depuis trop longtemps, l’affaire Benzema… 

Parlons de Benzema justement. Avec vous, il aurait le droit à une seconde chance en Bleu ?

Tout le monde a droit à une seconde chance. Quand l’affaire de la sextape a éclaté, il avait 25 ans, (ndlr : en octobre 2015, Karim Benzema avait 27 ans en fait) aujourd’hui il a mûri, il a bien droit à une seconde chance, vous ne pensez pas ?

Vous seriez prêt à obliger le sélectionneur à le prendre ?

Ce qui est sûr, c’est que je réunirais Deschamps et Benzema pour crever l’abcès et trouver une solution. Le foot, c’est le spectacle, le beau jeu… et un joueur comme Benzema contribue à ça. Vous allez me dire que la France est championne du monde sans Benzema, oui, mais prenez le Brésil de 1970… Il y avait tellement de talent dans cette équipe qu’elle aurait été championne du monde sans Pelé, mais avec Pelé le Brésil était encore plus spectaculaire et on s’est régalé à voir jouer cette équipe…

Le sélectionneur est avant tout un employé de la Fédération, donc je peux l’obliger à écouter, à rencontrer Benzema. Je ferais tout pour le convaincre, mais après c’est lui qui décide…

Si vous êtes élu président, on pourrait donc voir Karim Benzema à l’Euro l’été prochain ?

Tout à fait. Je pense que le problème est au delà des relations entre Deschamps et Benzema. D’ailleurs, s’il avait eu le soutien de la Fédération, Benzema ne serait pas renvoyé en correctionnelle aujourd’hui… La première question à Benzema sera de lui demander s’il a vraiment envie de rejouer pour l’équipe de France. Si c’est le cas, je ne vois pas ce qui pourrait l’empêcher de jouer l’Euro. Je le répète, le football est un sport de spectacle. Il doit nous procurer du plaisir. Et on prend de moins en moins de plaisir à voir jouer l’équipe de France…

« Je réclame un débat public sur le football français »

Revenons à votre candidature, pour l’instant, vous n’avez qu’un seul adversaire, Frédéric Thiriez, Noël Le Graët a dit qu’il annoncerait sa décision seulement début mars…

Avec ce qui se passe aujourd’hui, je pense qu’il va être obligé de dévoiler ses intentions plus tôt. Quelques jours seulement avant les élections c’est trop juste. Je ne serais pas étonné de le voir communiquer rapidement sur les élections.

Pour mener une campagne, c’est toujours mieux de connaître ses adversaires…

Et je vais même plus loin en réclamant un débat public avec eux pour évoquer l’avenir du football français. 

Comme pour les élections du président de la République en somme…

Ça serait très intéressant en tout cas…

Votre campagne, vous allez la mener contre Noël Le Graët ?

Mais moi je n’ai rien contre M. Le Graët. Il y a huit ans je l’ai soutenu, il m’a d’ailleurs remercié après son élection. Mais huit ans, ça suffit. C’est d’ailleurs un des points de mon programme : limiter la présidence à deux mandats. Après il faut laisser la place à des plus jeunes, des gens qui ont de nouvelles idées, pour apporter du sang neuf.

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