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Aussi brillant soit-il dans notre championnat et en Euroligue, le meneur de Monaco de 34 ans, Mike James n’a pas réussi à se faire une place dans la durée en NBA. Pourquoi et pourrait-il encore y parvenir ?
En fin de saison dernière, autour de Mike James, MVP de l’Euroligue, planent des rumeurs de départ. On l’envoie volontiers du côté de l’Olympiakos, surtout. Mais pas que. Il attise alors pas mal de convoitises émanant d’un grand nombre de grosses cylindrées européennes.
Le meilleur marqueur de l’histoire de l’Euroligue a finalement décidé de rester en Betclic Elite, pour trois ans de plus en Principauté, soit jusqu’en 2027 avec un salaire passant de 2 à 3 millions de dollars la saison. Le double champion de France 2023 et 2024 n’en a donc pas fini avec notre championnat.
Une trajectoire qui verrouille aussi toute option d’un éventuel retour aux Etats-Unis (et de réussite !), où ses passages furtifs à Phoenix et la Nouvelle-Orléans en 2017/2018 (32 et 4 matchs), puis Brooklyn en 2020/2021 (13 matchs + 9 de playoffs) se sont soldés par des échecs. Alors pourquoi, le natif de Portland, si talentueux en Euroligue, n’a-til pas réussi dans son pays ?
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Des passages furtifs en NBA
« Tout ne dépend pas uniquement du niveau du joueur estime depuis le Japon Yannis Morin. C’est un ensemble de choses. Il faut prendre en compte les besoins de l’équipe, le rôle, la personnalité et l’image du joueur. En NBA, le joueur seul ne décide pas de sa situation. On peut travailler plus que d’autres, faire des choses meilleures que d’autres, nous ne sommes pas décideurs. Tout ce qu’on peut faire, c’est se donner à fond et ne pas avoir de regrets ». L’ancien choletais est convaincu que, pour James, la donnée purement sportive ne peut être retenue en priorité :
À lireNBA : pourquoi Zaccharie Risacher et Alex Sarr peuvent prétendre au titre de rookie de l’année« Mike James prouve au moins qu’il n’y a pas que la voie de la NBA pour réussir. Il donne beaucoup de rêves aux autres joueurs de pouvoir réussir, de se fixer des objectifs et de progresser malgré tout. Je rejoins totalement les gens qui ont cette idée que Mike James aurait pu s’imposer en NBA. Le fait que des équipes ne se battent pas pour l’avoir aujourd’hui démontre bien que c’est plus une affaire de business qu’autre chose ».
Mike James a le niveau de la NBA
Ancien coéquipier de l’Américain à Monaco en 2023/2024, Jerry Boutsiele estime que le meneur de la Roca Team serait toujours capable de s’imposer dans la Grande Ligue :
« Je ne connais pas vraiment son passif en NBA, mais je pense qu’il y a sa place. On en avait parlé brièvement avec toute l’équipe. Il nous avait dit qu’il n’avait pas eu forcément sa chance. En particulier quand il était à Brooklyn. Après, la NBA, c’est un vaste business. Il faut surtout être là au bon moment au bon endroit. Il y a beaucoup de joueurs en Europe qui ont le niveau pour être en NBA, mais la sélection est tellement sévère même avec les joueurs de très grande qualité… Avec le style de jeu qu’il a, il n’y a aucune raison qu’il ne pourrait pas y jouer ».
Souvent catégorisé comme joueur ingérable, Boutsiele ne pense pas que ce soit un frein : « Il a effectivement son caractère. Mais de là à dire qu’il est ingérable, certainement pas ! Cela s’est bien passé avec Sasa Obradovic. Lui-même lui a rendu hommage. Mike James n’a même jamais eu une relation aussi bonne avec un coach. Quand j’y étais, Mike James était tout sauf ingérable. On remarque bien les résultats de Monaco ces deux dernières années. S’il était aussi ingérable que cela, cette équipe ne pourrait pas être à ce point aussi performante ».
La NBA mis en cause
« Indépendamment des qualités de chacun, il y a aussi des environnements et des structures qui font qu’un joueur réussit ou pas, insiste le coach de Chalon Elric Delord. Je ne crois absolument pas à cette idée qu’un joueur est tellement fort qu’il peut réussir absolument partout. Mike James est un joueur dominant en Europe. Ce serait génial pour lui qu’il parvienne à remporter ce titre en Euroligue. Car tant qu’il n’a pas accompli cela, c’est compliqué de le considérer comme un des plus forts de l’histoire en Euroligue. Il lui manque cela. Les très grands joueurs comme lui doivent amener leur équipe à remporter des titres ».
Pour la voix du basket sur Canal George Eddy, par contre, l’heure de la NBA est passée pour le joueur de Monaco.
À lireIl y a 32 ans jour pour jour, le CSP Limoges marquait l’histoire du sport français« Mike James me semble désormais un peu vieux pour retourner en NBA. Quand il était à Brooklyn, il occupait un poste de joker d’attaque. Il sortait du banc pour inscrire des points sur une période de temps courte. Il n’est pas super grand (1m85, Ndlr). Il est plus un scoreur qu’un meneur classique. Son heure en NBA me semble passée. »
« Par contre, il a fait une superbe carrière en Euroligue. C’est dans cette compétition où il a été le plus à sa place et le plus efficace. Tout simplement car il avait le jeu parfait pour l’Euroligue et beaucoup moins pour la NBA. Dans la Grande Ligue, il aurait dû défendre notamment contre des joueurs du gabarit de Doncic ou de Shai Gilgeous-Alexander. Cela ne peut se faire… ».
Pour le plus grand plaisir du basket français. Mike James restant la tête d’affiche de la Betclic Elite. Comme quoi nul n’est prophète en son pays…
Okada à jamais dans l’histoire !
Le 12 octobre, Taiga Okada a été utilisé 9 minutes contre La Rochelle (victoire de Monaco 82-62). Quand il a marqué son lancer-franc, la toile s’est déchaînée. La vidéo a été vue près de 46 000 fois sur X. Et pour cause car cela a été un moment d’histoire. Taiga Okada (20 ans) a été le premier Japonais à inscrire un point en Betclic Elite !
« C’est une grande étape pour le basket japonais, s’est réjoui son père Takuka, ex-joueur professionnel, dans des propos relayés par le site bebasket.fr. Aucun Japonais n’avait foulé les parquets du championnat de France avant Taiga. Il écrit l’histoire ». Yannis Morin, évoluant désormais au pays du Soleil Levant, à Akita, nous avoue sa grande surprise :
À lireNBA : Nick Smith Jr., héros des Lakers« Je ne le connais pas personnellement. Mes coéquipiers au Japon m’ont interrogé à son sujet. Cela a fait du bruit ! ». Depuis, le Japonais évolue surtout avec les Espoirs monégasques. Fin janvier, il n’avait joué qu’une autre minute en Betclic Elite contre Nancy (7798).
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