
A 36 ans, Nicolas Batum, l’ailier des Clippers occupe un rôle bien défini dans la franchise de Los Angeles. Un rôle précieux, mais dans l’ombre, que son absence de bague après 17 saisons en NBA ne met pas assez en exergue.
En septembre, Nicolas Batum a fermé définitivement le chapitre équipe de France. Le natif de Lisieux aura cumulé 177 sélections avec les Bleus. Sa dernière cape avec l’équipe de France se sera soldée par une défaite en finale des Jeux Olympiques de Paris contre les Etats-Unis (87-98). Une longue histoire internationale débutée un 24 juillet 2009 contre l’Autriche, avec de nombreux succès, mais aussi un sens du collectif lui collant à la peau, en club et en sélection.
« Nicolas Batum occupe un rôle de grand frère. C’est ce qu’il a fait avec beaucoup d’efficacité sur les Jeux Olympiques de Paris, souligne George Eddy. Il était le mentor de la génération Wembanyama. Les Clippers sont très contents de l’avoir. Sur le terrain, mais aussi dans les vestiaires. Il est un peu le pendant du coach pour faire le sale boulot, pour défendre, pour faire des passes, pour plonger sur les ballons, pour donner l’exemple. Il a fait toute sa carrière à l’image de Boris Diaw. »
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Boris Diaw rend hommage à Nicolas batum
« C’est le Boris Diaw moderne qui joue pour l’équipe, qui a un discours très altruiste et un comportement exemplaire. Sa femme et ses enfants étaient restés à Los Angeles. Cela l’arrange d’être revenu dans une franchise qu’il connaît bien et qu’il apprécie (il est revenu après une seule saison aux Sixers, Ndlr). Il évolue dans des conditions parfaites avec un très bon coach (Tyronn Lue, Ndlr). »
« Ce dernier respecte Nicolas Batum. Il le fait jouer suffisamment pour que cela soit intéressant, mais pas pour le casser. Nicolas Batum n’est pas le joueur qui parle le plus, mais il le fait à bon escient. Et il n’a pas peur de mettre ses coéquipiers devant leurs responsabilités. En cela, il est un vrai leader. Il n’est pas là pour se montrer, mais pour rendre l’équipe meilleure. Son comportement altruiste a fait que sa voix avait une portée même auprès des stars. A mon avis quand Nicolas Batum parlait à Joel Embiid l’année dernière, Embiid devait écouter... Il faut quand mê-me se souvenir que Batum a commencé à 18 ans comme LeBron James... ».
« Batum a commencé à 18 ans comme LeBron James »
En juillet, il est revenu chez les Clippers pour un contrat de deux ans et 9,6 millions de dollars. Adoré du public lors de son précédent passage, le natif du Calvados ne se voit pas aller au-delà de 2026 lui qui dispute sa 17ème saison NBA. 17 ans de carrière NBA, c’est long. Mais est-il vraiment reconnu à sa juste valeur ?
« Cela dépend qui juge, nuance la voix du basket sur Canal. Après Tony Parker voire Boris Diaw, c’est le Français qui a fait la plus belle et la plus longue carrière NBA. Rudy Gobert a été plus haut que Batum, mais sans être performant en attaque. Il a été plus ce joueur unidimensionnel que pour la défense, un domaine dans lequel il a excellé, mais il n’a jamais été très fort en attaque et surtout il ne l’a pas fait pendant 17 ans. »
« A la limite, on peut se demander si, après Tony Parker, ce n’est pas Batum qui a fait la plus belle carrière en NBA, devant Boris Diaw, Joachim Noah et Rudy Gobert. Un peu à l’image de LeBron James, Nicolas Batum est un modèle de longévité pour les joueurs français. C’est quand même fabuleux de le voir encore aussi performant à son âge. Pour moi, encore une fois, il n’est pas loin d’être le 2ème meilleur Français de l’histoire derrière Tony Parker. En attendant Wembanyama... ».
Petite ombre au tableau, il manque au palmarès la fameuse bague pour « Batman »... « C’est lié aux équipes pour lesquelles il a joué. Il a évolué dans une très bonne équipe à Portland où il faisait les playoffs tous les ans. Après Charlotte, c’était faible. Il était le meilleur joueur dans une équipe faible avec une pression qui ne lui convenait pas. Aux Clippers, il a fait les play-offs aussi. Tout comme avec Philadelphie. »
« Bref, il a toujours évolué dans une franchise qui jouait les play-offs en dehors de Charlotte. Effectivement, il n’a pas de titre. Pour cela, il aurait fallu qu’il évolue aux côtés de Jokic à Denver ou alors avec Curry à Golden State, il aurait alors remporté quelques titres ». Un point reste certain. Pour son dernier contrat en NBA, Nicolas Batum va faire ce qu’il sait faire de mieux : se mettre au service des autres.
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