Tout juste remis d’une blessure à la cheville, l’arrière de l’ASVEL Nando De Colo ne cache pas ses ambitions pour sa dernière grande compétition internationale.
Comment vous sentez-vous ?
Ça va. Ça fait un moment que j’ai pu récupérer. Tout n’est pas encore parfait, une cheville, ça prend du temps, mais ça ne m’empêche pas de jouer.
Comment abordez-vous ce tournoi olympique qui est peut-être l’un des derniers de votre carrière ?
Ce sera le dernier, je l’ai déjà dit. J’essaie de laisser ce paramètre de côté pour me consacrer à l’échéance à venir. C’est forcément quelque chose d’unique que ce soit pour moi ou pour n’importe quel joueur qui fera partie de l’équipe. On sait à quel point les Jeux Olympiques sont une compétition bien à part encore plus quand cela se passe en France. On ne se rend pas encore compte de l’engouement qu’il peut y avoir, on est à l’écart de ce qui peut se passer. On le sera aussi à Lille, mais on aura un public derrière nous. Ça va être une expérience unique et on va faire le maximum pour aller le plus loin possible. Ça va davantage ressembler à un championnat d’Europe ou un championnat du monde qu’aux Jeux Olympiques. Mais il y aura tout un engouement autour. Il va falloir faire attention à ne pas s’éparpiller.
Vous êtes en équipe de France depuis longtemps. Cette équipe de France est-elle la plus forte dans laquelle vous avez joué ?
La plus forte, on verra. Il n’y a que le résultat final qui va compter. La plus complète sûrement. C’est pour cela que le staff a mis en place ce système de sélection. On a les qualités, même peut-être un peu trop, il faudra le gérer. Mais on fera le maximum pour ne pas réitérer les performances de l’été dernier.
« Le fait d’avoir dans le staff une culture différente apporte du sang neuf »
On parle beaucoup du jeu intérieur de l’équipe de France avec Wembanyama et Rudy Gobert. Les lignes arrières sont-elles notre point faible ?
Point faible, c’est un peu fort. Le fait que Victor (Wembanyama) soit dans l’équipe nous permet de plus axer le jeu sur lui, ce qui est normal. Il prendra de la place sur le terrain et en dehors. C’est un collectif qui doit se créer. On a les capacités à l’extérieur de créer du danger. On a des joueurs qui sont très talentueux. Le plus important, ça va être de trouver cette alternance. Même si on sait qu’il y a un jeu qui va être plus axé vers le jeu intérieur.
Vincent (Collet) et le staff essaient-ils de mettre en place des choses un peu différentes ?
On est toujours dans cette logique d’agressivité défensive que l’on veut retrouver. En attaque, on veut davantage faire bouger le ballon sans reprendre forcément des systèmes prédéfinis. On a eu une très bonne communication lors de l’été 2019, 2021. On avait perdu cela ces dernières années. Il faut le retrouver pour pouvoir avancer de la meilleure des façons.
Comment vous sentez-vous mentalement après une saison où vous avez eu pas mal de blessures ?
Il faut essayer de faire le switch. On essaie de laisser la saison écoulée derrière nous. On se retrouve dans un nouvel environnement, un nouveau staff, une nouvelle équipe. Il faut se concentrer sur ce qui arrive pour aller de l’avant.
Qu’apporte Kenny Atkinson ?
C’est intéressant d’avoir un œil extérieur. Avant, on avait des coachs et des assistants centrés sur ce qui se passait en France. Le fait d’avoir dans le staff une culture différente apporte du sang neuf. Kenny Atkinson est plus vocal et il s’attarde sur des points spécifiques.
Avez-vous statut différent des autres vue votre expérience ?
Le coach recherche un effectif qui sera complémentaire avec pas forcément les 12 meilleurs joueurs. Le plus important, c’est de me concentrer sur ce qu’on le peut me demander sur le terrain et essayer de faire le maximum pour aider l’équipe. C’est important en tant que joueur expérimenté de pouvoir prendre la parole sur certains moments. La jeune génération qui arrive comprend des joueurs qui ont des responsabilités dans leurs équipes respectives. La communication entre nous ne sera pas un problème. Elle devra être bénéfique à l’équipe.
Propos recueillis par Yohan Mouchon