Le All-Star Game aura lieu dans la nuit de dimanche à lundi, à 2 heures du matin. Victor Wembanyama, sélectionné pour la première fois, sera présent à San Francisco. Cet événement historique de NBA est source de vives critiques depuis quelques années, notamment à cause de son manque d’intérêt.
Pour combattre cette chute d’intérêt, la NBA a une nouvelle fois modifié le format, proposant 4 équipes et des petits matchs jusqu’à 40 points. La grande ligue tente sans cesse de se renouveler car, depuis qu’elle a abandonné le projet « Est contre Ouest », malgré le retour de ce format l’année dernière, les audiences et opinions autour du All-Star baissent. Mais Wemby y porte un véritable intérêt et souhaite honorer convenablement l’invitation pour cette 74e édition. Il déclare au San Antonio Express-News : « Si ça se passe comme tous les autres matches de ces dernières années, que c’est lent et que tout le monde ne fait que s’amuser, j’espère que je pourrai apporter ce contraste du gars qui joue à fond, qui plonge sur les balles, qui donnera tout sur chaque action. Je vais à 100% essayer d’amener cette énergie ».
Une mentalité qui rappelle les anciens All-Star Games, avant le copinage… Ce All-Star Week-end a bien évolué en NBA, véritable vecteur commercial de la ligue. Pendant longtemps, c’était une grande date de la saison, un moment à part, réunissant les plus grands talents de la grande ligue américaine pour un match d’anthologie. Des milliers d’enfants et de jeunes adolescents se sont passionnés pour le basket après être tombés sur le match des étoiles ou sur les différents concours mythiques qui régissent cette soirée (concours à 3 points ou le fameux concours de dunk).
Trop de copinage, pas d’intensité
Dans les années Bird, Jordan, Kobe ou Iverson, les mentalités étaient bien différentes, et cet événement était une occasion de montrer que l’on était le meilleur afin d’envoyer un message aux autres concurrents. Maintenant, ce n’est que rigolade, et les joueurs y vont pour honorer l’invitation, mais le côté sportif est complètement délaissé. Avant, certains joueurs se détestaient et jouaient vraiment pour gagner. Ils voulaient marquer leur domination. Il n’y avait aucun cadeau de fait. L’inoubliable All-Star Game 2001, lors du show total d’Allen Iverson, avait donné lieu à une intensité folle, avec des prises à deux, des fautes et une envie de gagner. Le match s’était d’ailleurs soldé par une victoire 111-110 de la conférence Est. Cela veut tout dire quand on sait que l’année dernière, le match a fini sur le score de 211-186…
Maintenant, les All-Star Game sont sans intérêt, sans défense, et ce sont juste des actions spectaculaires, certes agréables, mais sans enjeu et sans envie de gagner. Le concept perd beaucoup de sa teneur. Tout ceci est synthétisé dans la déclaration d’Anthony Edwards, pourtant compétiteur hors pair, mais qui n’est pas dans cet état d’esprit : « Je ne pense pas que je verrai ça d’un œil compétitif un jour. Ça reste un All-Star Game ».
Une peur des blessures
La nomination est toujours aussi prestigieuse, mais le match ne l’est plus, et les joueurs aiment souvent profiter de cette semaine pour se remettre en forme et pouvoir attaquer au mieux la dernière ligne droite avec les 30 derniers matchs de saison régulière, si importants pour la course aux Playoffs. Cela explique en partie les joueurs au ralenti ou ceux qui annulent pour de petits pépins physiques, souvent litigieux quant à leur présence à l’événement. On peut se souvenir du match de Luka Doncic et d’autres, mais lui avait été en ligne de mire et s’était fait vivement critiquer pour son All-Star Game 2024, qu’il avait fait en marchant, sans la moindre intensité.
On ressent aussi cette peur de la blessure au concours de dunk, véritable vitrine de cet événement pendant des années et du basket en général. Les grands joueurs ne participent plus à cela, car il y a trop d’appréhension. Alors que Michael Jordan ou Kobe Bryant ont déjà remporté ce concours, aujourd’hui les stars ne veulent pas y participer. On peut penser à Edwards ou Morant maintenant mais surtout à LeBron James, qui a toujours refusé de le faire. Ces décisions de la part des stars ont impacté très négativement ce concours.
La nouvelle génération, dernière chance ?
Beaucoup de jeunes joueurs comme Wembanyama évidemment, mais aussi Chet Holmgren, Amen Thompson ou Bilal Coulibaly montrent, par leurs attitudes, leur caractère et leur comportement défensif, des éléments qui pourraient nous faire penser que cette génération, s’ils deviennent All-Stars, ce qui devrait arriver, pourraient se donner au maximum pour ce match.
Alors, la NBA doit espérer fortement que la star française commence à relancer ce concept, en diffusant à lui seul une certaine motivation qui, si elle est contagieuse, pourrait obliger certains joueurs à donner le meilleur d’eux-mêmes pour ne pas être ridicules face à un Wembanyama qui jouera de son mieux. Ensuite, c’est un engrenage : tout le monde joue « soft » car c’est ce qui est implicitement décidé par tous. Si un ou deux leaders se mettent à jouer « dur », alors on a des raisons de penser que les autres, qui sont des compétiteurs hors du commun, seront pris par une frénésie de la gagne et de la compétition qui les poussera à se donner à fond.
