Depuis son départ de Kielce en février, Nedim Remili fait le bonheur de Veszprém depuis son retour des Mondiaux. A l’entame d’une nouvelle saison en Hongrie, Remili se livre en toute sincérité.
Comment s’est passée la transition entre Kielce et Veszprém ?
Tout s’est fait lentement. Le fait d’attendre un mois sans Ligue des Champions m’a obligé à être patient, mais cela m’a aussi permis de m’adapter au championnat hongrois qui n’est pas de tout repos. Ça m’a permis de m’adapter à mes coéquipiers et de travailler en conséquence. C’était important.
Le bilan de la découverte est-il positif ?
Je savais où je mettais les pieds. Je suis également content car on a pu aller loin en Ligue des Champions. C’était ce que je voulais. Et, dans le futur, avec les recrues, ça va être plaisant d’être compétitif chaque année.
Comment avez-vous vécu vos retrouvailles en Ligue des Champions face à Kielce ?
C’était particulier de voir que j’avais une chance de les affronter rapidement. Maintenant, j’ai pris le temps de me faire à l’idée. On s’est préparé gentiment à cette rencontre particulière. Mais j’étais prêt à en découdre avec mes anciens coéquipiers. Même si ce sont des personnes avec qui je m’entends très bien et que j’étais fier d’avoir évolué à leurs côtés. Pendant six mois, j’ai pensé et espéré avec eux. Mais c’est comme adversaire qu’on a dû avancer. C’est comme rencontrer ses coéquipiers de club en sélection nationale. A la fin, on veut tout faire pour gagner sur le terrain.
Etait-ce un bon début de gagner la Coupe de Hongrie et de valider ce premier trophée avec Veszprém ?
(Sourire) D’autant plus que c’était face à Szeged, le rival (35-32). En demi-finale, on avait dû sortir une belle équipe de Tatabaya (26-22). Une superbe formation, pas simple à manœuvrer. Je suis fier d’avoir pu apporter ce premier trophée. C’est toujours important quand on découvre une nouvelle équipe. J’espère que ce sera le premier d’une longue série…
« Une belle page à écrire a Veszprém »
Comment vivez-vous le fait de batailler durant un mois pour des objectifs d’une saison ?
C’est tout le paradoxe du handball. On nous juge sur toute une saison, mais tout se passe pendant ces deux derniers mois. C’est le jeu. On sait ce qu’il en est. C’est le moment de la saison où tu vas savoir. A des moments, il faut se motiver pour aller à l’entraînement mais, durant ces derniers mois, ce n’est pas le cas. On sait pourquoi on y va. De fin avril à mi-juin, c’est une excitation pour tout joueur de handball. On veut la vivre à fond. En Ligue des Champions, on n’est pas nombreux à pouvoir y prétendre.
Sentez-vous que Veszprém traverse une période charnière de son histoire avec l’arrivée de nouveaux joueurs et notamment des Français comme Hugo Descat et Ludovic Fabregas ?
C’est l’une des raisons de ma venue. Mais ils ne sont pas les seuls. Les arrivées de Kosorotov (Plock), Casado (Melsungen) et Sandell (Aalborg), sans oublier le retour de blessure de Yahia Omar, avec qui je n’ai pas eu la chance de jouer, c’est incroyable de voir la qualité de l’effectif. Pour les Français, on va avoir l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur ailier gauche au monde. Il fait partie du Top 4 mondial. Et la recrue phare, Ludovic Fabregas, le meilleur pivot du monde et l’un des meilleurs joueurs. Ce n’est que du positif. Il y a une belle page à écrire.
En quittant Paris, auriez-vous imaginé vivre une année aussi riche en émotions ?
Elle a été lourde et riche mentalement. Elle a été intense pour ma famille et moi. C’est ce qu’on aime. Ma famille connaît le sport et elle a été avec moi tout le long. On ne sait jamais de quoi notre avenir sera fait. Tout peut arriver pour tout le monde. J’espère maintenant une belle fin. Mais la saison a été riche et émouvante. Possible que je lâche une petite larme à la fin (sourire).
Le hongrois est-il plus simple que le polonais à apprendre ?
Pas vraiment. J’étais plus doué en polonais. Je pouvais m’exprimer pleinement sur le terrain. Le hongrois, c’est une mission. Je vais essayer d’apprendre les bases, par respect. D’autant plus que je suis reconnu ici. Mais je n’y crois pas vraiment. C’est une langue très compliquée. Elle est dans le Top 5 des langues les plus dures à apprendre. Pourtant Kentin (Mahé) et Rodrigo (Corrales) sont bons dans les langues, mais même eux ils ont du mal.