A l’image de sa carrière, le passage au Real Madrid de Nicolas Anelka a été très frustrant. L’attaquant français avait le potentiel pour devenir une légende du club, mais plusieurs facteurs en ont décidé autrement.
Tout ça pour ça. Après son départ polémique du PSG à Arsenal en 1997, Nicolas Anelka était allé au bras de fer avec le club anglais pour rejoindre le Real Madrid deux ans après. Auteur d’une saison à 17 buts en 35 matches de championnat, il avait été élu meilleur jeune de Premier League, mais avait refusé de revenir à Londres.
Ses qualités de vitesse, de sang-froid face aux gardiens avaient séduit les dirigeants de la Juventus Turin, de la Lazio Rome et de bien d’autres clubs, mais lui ne voulait que Madrid où son association avec Raul était très prometteuse sur le papier :
« Il est arrivé très jeune (20 ans) à Madrid, avec une énorme attente suite à son passage réussi à Arsenal. Et une concurrence tout aussi énorme avec Raul et Morientes. Mais il lui était difficile de dire non au Real Madrid. C’est un garçon et un joueur qui avait beaucoup d’orgueil et il n’est resté qu’un an » analyse Benjamin Da Silva, commentateur de la Liga sur beIN SPORTS.
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« Anelka devenait le transfert le plus cher du Real et le 2ème joueur le plus cher de l’histoire avec 33,5 millions d’euros »
Beaucoup voyaient en lui le successeur de Kopa, mais il s’agace rapidement de son faible temps de jeu et cela ne plait pas aux dirigeants madrilènes. Il a aussi du mal à s’intégrer dans un vestiaire où les deux leaders, Raul et Morientes, sont très amis dans la vie et ses concurrents sur le terrain. En mars, il quitte Madrid.
Après une amende, une mise à pied et des excuses publiques, il revient et réalise une fin de saison en boulet de canon. Titulaire en finale face à Valence (3-0), il remporte la 8ème Coupe d’Europe du Real. Alexandre Ruiz se souvient :
« Ça n’a pas marché, mais il a quand même activement participé à la qualification de l’équipe pour la finale de la Ligue des Champions avec deux buts en demi-finale face au Bayern Munich. Nicolas Anelka s’est retrouvé dans une situation particulière. »
« Ce n’est pas simple d’arriver à 20 ans, de l’étranger, dans une équipe très forte comme l’était Madrid à l’époque. A ce moment-là, le Real ne se tournait pas trop vers les Français. Avant Anelka, le précédent était Christian Karembeu en 1997. »
« En plus, il devenait le transfert le plus cher du Real et le 2ème joueur le plus cher de l’histoire avec 33,5 millions d’euros dépensés par le club. Il était international français, Vincente Del Bosque était le patron d’un vestiaire dirigé par Raul and Co, rien n’était facile. Comme dans tous les clubs, on laisse souvent plus de temps aux joueurs d’autres secteurs, les attaquants sont immédiatement jugés et doivent prouver tout de suite. S’ils ne sont pas efficaces, on les critique. »
Même si les dirigeants madrilènes n’étaient plus aussi enclins à s’en séparer, Nicolas Anelka quitte le club en fin de saison sur cette Ligue des Champions et revient dans son club de cœur, le PSG. Malgré la concurrence de la Juventus Turin qui le veut toujours, il choisit le PSG qui débourse 34 millions d’euros pour faire revenir l’enfant du club et avoir un attaquant très fort pour la Ligue des Champions.
En une saison au Real, il n’a marqué que 7 buts en 33 rencontres et a remporté un seul trophée, mais le plus beau de tous, celui de la Ligue des Champions. Malgré ce titre, son passage en Liga restera comme très décevant, il était programmé pour marquer l’histoire du Real Madrid, mais les circonstances et peut-être son jeune âge ne l’ont pas permis. Il est, peut-être, arrivé trop tôt dans l’un des plus grands clubs du monde.