Depuis deux ans et demi, Jean-Michel Aulas enchaine les mauvaises décisions et faiblit dans sa communication. Le président de l’OL est-il fini ?
26 mai 2019. Jean-Michel Aulas pose fièrement avec Juninho à l’aéroport Saint-Exupéry de Lyon. Après quatre ans d’efforts, le prédisent de l’OL a enfin réussi son coup : Juninho, l’idole des Gones, dont il a porté le maillot entre 2001 et 2009, est revenu.
En 2015 déjà, au cœur d’une crise sportive qui ébranlait la maison lyonnaise, le président Aulas avait déjà tenté de faire revenir le Brésilien aux sept titres de champions avec l’OL, en vain.
Ce printemps 2019 sera un tournant. Pour la première fois depuis qu’il a pris la tête du club, en 1987, Aulas accorde davantage de place aux sentiments qu’au professionnalisme.
Choisir Juninho, la première grosse erreur de Jean-Michel Aulas
Après avoir offert la tête de Bruno Génésio aux supporters, le patron de l’OL confie le rôle de directeur sportif de son club a un novice. Ce sera une grosse erreur.
Prêt à tout pour convaincre l’enfant chéri de l’OL de revenir, Aulas accepte sa première grosse demande : choisir l’entraîneur qui succèdera à Génésio.
Juninho n’a pas encore posé les pieds à Lyon, qu’il commet sa première erreur en choisissant un entraîneur inexpérimenté. S’il a déjà beaucoup voyagé (Cruzeiro, Corinthians, Inter Milan, sélection du Brésil…), c’était en tant qu’adjoint.
A Lyon, l’ancien joueur de Manchester City, découvre le rôle de numéro un. L’OL ne se remettra jamais de son début de saison 2019/2020. Dès le mois d’octobre, Sylvinho est débarqué, faute de résultats.
Le final 8 de Lisbonne, une parenthèse enchantée…
Dans la foulée, Rudi Garcia est choisi pour le remplacer, sans que l’on sache précisément qui l’a choisi. Le tandem Aulas – Houiller ou Juninho ? JMA ne cessera d’affirmer que c’est bien le directeur sportif qui a pris la décision de confier les reines de l’équipe à l’ancien entraîneur… de l’OM.
Plombé par son début de saison, mais aussi un parcours catastrophique à domicile (20 points de perdus) et une fin de saison tronquée, l’OL termine seulement 7ème et ne jouera aucune compétition européenne, la saison suivante.
Pendant l’été, l’épisode de Lisbonne ne sera qu’une parenthèse enchantée. Très vite, l’OL est rattrapé par ses démons.
Ni Juninho, ni Aulas ne mettent un terme aux dissensions internes
C’est d’abord le mercato, allongé jusqu’au 5 octobre, en raison de la pandémie, qui va plomber (encore) le début de saison. Des joueurs aux envies de départ (Depay, Aouar..), un recrutement repoussé (Paqueta arrivera début octobre)… Lyon démarre véritablement sa saison début octobre.
Et surtout, la termine très mal. Alors qu’il suffisait de battre Nice (9ème) pour envoyer les Gones en Ligue des Champions, ils perdent au Groupama Stadium lors de la dernière journée et doivent se contenter de la 4ème place derrière Lille, le PSG et Monaco.
Mais le mal est plus profond. Et ce que l’on soupçonnait apparaît au grand jour qulques semaines plus tard : les relations Garcia – Juninho ont plombé la fin de saison. Le premier accusant le second de lui mettre des bâtons dans les roues…
Si les dissensions internes n’ont pas été balayées plus tôt, c’est parce que Juninho, mais aussi Aulas, n’ont pas pris les bonnes décisions. Résultat : une deuxième saison sans C1 pour l’OL, et un manque à gagner considérable.
Galtier dit non : un cuisant échec pour Juninho et Aulas
Les ennuis ne sont pas finis pour le tandem Juninho – Aulas. Ils veulent Christophe Galtier pour replacer Rudi Garcia, mais ne l’auront pas. Finalement, c’est vers le plan B que se tourne l’OL : Peter Bosz.
Le technicien néerlandais est libre. Il a fait de belles choses avec l’Ajax et le Bayer Leverkusen, mais ses aventures se sont rarement bien terminées. Les débuts sont difficiles.
Les résultats sportifs décevants créent des nouvelles dissensions en interne. Juninho se sent de moins en moins bien dans un système de gouvernance au sein duquel Jean-Michel Aulas a repris sa place, après l’épisode Sylvinho.
On en arrive à la fameuse interview sur RMC, le 18 novembre dernier, dans laquelle Juninho explique qu’il partira en fin de saison. Une décision qui tombe au moment que des discussions en interne portent sur une réorganisation de la structure sportive.
L’appel du 18 novembre, la trahison de Juninho
Et surtout, une intention perçue comme un véritable coup de couteau par Jean-Michel Aulas, qui n’apprécie pas qu’on le quitte. Peter Bosz aussi, est déstabilisé. Le départ de celui qui l’a recruté est vécu comme une petite trahison.
Depuis, c’est l’incompréhension chez les supporters comme chez les observateurs. Et cette question : Juninho doit-il quitter l’OL dès cet hiver et laisser à son successeur le soin de préparer l’avenir dès le mercato du mois de janvier ?
Plusieurs dossiers chauds s’amoncellent déjà sur son bureau : de la prolongation de Jason Denayer à l’avenir d’Houssem Aouar et Moussa Dembélé, en passant par la situation de plus en plus problématique de Xherdan Shaqiri.
Jean-Michel Aulas dans le déni…
Sans parler de la possibilité de plus en plus persistante de voir l’Olympique Lyonnais enchainer une troisième saison sans participer la Ligue des Champions. Le tout, en mettant de côté les conséquences désastreuses des incidents de l’Olympico…
Jean-Michel Aulas semble plus que jamais dépassé par une situation qu’il contrôle de moins en moins.
Déjà très occupé par les problèmes de sécurité et son combat pour éviter au club d’être sévèrement sanctionné, JMA minimise la situation sportive.
« L’OL avec Peter Bosz sera au rendez-vous », répond dans un tweet le président de l’OL à nos confrères de l’Equipe qui dressaient le bilan peu à son avantage du technicien néerlandais, rappelant les résultats du club en Ligue Europa. L’arbre qui cache la forêt ?