C’est l’OL qui a joué à 11 contre 10 pendant 90 minutes, mais dans la dernière demi-heure, c’est l’OM qui a beaucoup mieux maitrisé le match, grâce à des décisions bien mieux réfléchies de son coach. Pierre Sage a été dépassé.
La victoire héroïque de l’OM à Lyon hier soir n’a pas fini de faire couler de l’encre. Alors que Rayan Cherki a été le premier, dès le coup de sifflet final, à pousser un coup de gueule contre la tactique employée par son équipe (« On mène 1-0 et on ne fait que reculer »), on ne peut que constater la grande victoire tactique de Roberto De Zerbi face à Pierre Sage.
Ce sont les changements de Roberto De Zerbi qui font la différence
L’entraîneur italien a en effet fait trois changements décisifs. Après avoir fait immédiatement sortir Amine Harit pour faire entrer Valentin Rongier, dès l’expulsion de Leonardo Balerdi. Pour rééquilibrer son équipe, De Zerbi n’a pas hésité à sortir son avant-centre dès la mi-temps, pour faire entrer un défenseur (Pol Lirola), replaçant ainsi Mason Greenwood en pointe.
Deuxième changement décisif : la sortie d’Ismaël Koné pour faire entrer Ulysse Garcia, afin d’apporter du sang frais et mieux bloquer le côté gauche de son équipe (alors que l’OM perdait 0-1). L’entraîneur italien a ensuite décidé de changer ses deux joueurs offensifs pour le dernier quart d’heure, alors que l’OM était revenu à 1-1. En plaçant des joueurs frais et capables de faire la différence devant (au lieu d’amasser les joueurs défensifs pour tenir le score), De Zerbi a fait preuve d’ambition.
Résultat : ce sont les joueurs entrés en jeu en cours de match, qui ont fait la différence. Pol Riola a égalisé, puis offert la balle du 2-1 à Ulysse Garcia, avant que Jonathan Rowe ne marque le but de la victoire dans les arrêts de jeu, après l’égalisation de Cherki.
A force de manquer d’ambition, l’OL subit le match et fait n’importe quoi
Maintenant, regardons les changements effectués par Pierre Sage. C’est seulement à la 67ème minute, soit 62 minutes après l’expulsion de Balerdi, que l’entraîneur de l’OL fait son premier changement. A cet instant, Sage fait deux changements : à chaque fois du poste pour poste. Georges Mikautadze remplace Alexandre Lacazette et Maxence Caqueret entre à la place de Jordan Veretout. A ce moment là, l’OL mène 1-0 et Pierre Sage décide de ne pas prendre le moindre risque pour mettre son équipe à l’abris. Caqueret est même un profil un peu plus défensif que Veretout.
C’est seulement à un quart d’heure de la fin, alors que l’OM est revenu à 1-1, que l’entraîneur de l’OL décide de redonner un élan plus offensif à son équipe. Il fait entrer en jeu deux ailiers, Malik Fofana et Ernest Nuamah, pour tenter d’arracher la victoire, à la place de Corentin Tolisso et Abdner Vinicius. Deux joueurs habitués à faire des entrées convaincantes, tout particulièrement le jeune Belge. On peut s’étonner de voir le petit ailier belge entrer en jeu si tard.
A cet instant, l’OL est dans l’urgence et regrette déjà de ne pas avoir enfoncé le clou en se montrant plus efficace. Les changements de joueurs se font dans la précipitation, sans véritable aménagement tactique. L’OL se découvre et encaisse le but d’Ulysse Garcia.
Si l’entrée en jeu, très tardive, de Rayan Cherki (qui remplace Matic à la 83ème, juste après le but de l’OM, à la place de Nemanja Matic) va permettre à l’OL d’égaliser, elle finit de désorganiser complètement Lyon. C’est là que le coup de poker de De Zerbi, qui a changé ses deux attaquants, fait effet. Certes, Rowe exploite une grossière erreur de Lucas Perri, mais la suite est magnifique.
