Jean-Michel Aulas parle, pour dire qu’il ne parle pas. Il fallait s’y attendre : la victoire de l’OL mardi soir contre l’OM a revigoré le président lyonnais, qui a profité de la présentation de Tanguy Ndombélé pour tenter de redonner son image et celle de son club, sérieusement égratignées depuis le début de la saison. Une sortie médiatique préparée et maitrisé que nous avons décrypté.
Le transfert de Bruno Guimaraes
Attaqué de toutes parts dès l’annonce du probable départ du Brésilien pour Newcastle, Jean-Michel Aulas a cherché à retourner la situation en sa faveur. « On a transformé une faiblesse en opportunité », n’a pas hésité à affirmer JMA, qui s’est même dressé ses propres lauriers. « La première demande de Newcastle pour Bruno, on l’a refusée, ça nous paraissait logique. Les événements nous ont fait réfléchir différemment, ensuite. L’opération nous a apporté des satisfactions importantes ».
La polémique OL/OM
« Il y a eu des interprétations, des condamnations, des décisions injustes ». JMA a rappelé que la victoire de l’OL n’avait pas atténué sa colère. Le président lyonnais ne digère toujours pas le point enlevé à son équipe, après l’incident de la bouteille d’eau lancée sur Dimitri Payet. « Comment peut-on condamner un club en lui faisant perdre un point alors que la justice a jugé différemment ? » s’est interrogé (une dernière foi ?) Aulas. « Des déclarations n’ont pas été bonnes ». En bref : il a raison et tous les autres ont tort.
Au passage, le patron de l’OL a insisté sur sa volonté d’instaurer de nouveau une relation saine avec l’OM. « Je voudrais quand même souligner que nous avons tenu à inviter Pablo (Longoria) et ses adjoints, mardi soir, avec un calumet de la paix. À la fin du match, Pablo est venu nous remercier. Parfois, il y a de belles histoires qu’on n’imagine pas… »
Le passage de Juninho
Un fois de plus, le président de l’OL a tiré à boulets rouges sur le Brésilien, affirmant que la séparation brutale était de son fait. « Un : cela s’est mal passé, contre notre gré. Deux : il a pris la décision de s’en aller sans nous en informer. Cela a créé des turbulences difficiles à absorber. J’en suis le premier désolé. C’est une déception. »
Continuer à mettre la faute sur son ancien directeur sportif, en lui attribuant une attitude déloyale, fait partie de la stratégie du patron de l’OL. Aulas souffre d’un déficit d’image par rapport au Brésilien, véritable idole des supporter. Dénigrer perpétuellement Juninho est une façon de reprendre la main, tout en s’exonérant des erreur du passé récent.
L’avenir de Peter Bosz
Ce que JMA a dit : « Il n’y a pas d’ultimatum. C’est un bon coach et c’est quelqu’un de bien. On fera un point fin février parce qu’il le faut. J’espère que l’on va bien continuer et que les choses se poursuivront comme elles sont lancées. »
En clair, il n’y a plus d’ultimatum, mais il y a toujours un ultimatum. La différence, c’est que le président de l’OL le présente comme un simple « point », avec son entraîneur. Malgré les trois victoires de rang, qui semblent avoir relancé la dynamique, si l’OL n’a pas redressé la barre d’ici fin février, on voit mal le Néerlandais rester.