jeudi 25 avril 2024

OM : Gerson, vrai ou faux problème ?

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Six mois après son arrivée, le milieu de terrain brésilien de 24 ans n’a pas encore réussi à s’imposer. Le meilleur, ou le pire, est-il à venir ? Analyse.

Gerson marche-t-il sur les traces de Lucho Gonzalez ou de Kevin Strootman ? S’il a davantage le profil de l’ancien milieu argentin, qui parviendra à devenir l’homme de base du titre de 2010 après avoir également suscité énormément d’interrogations, ses premières prestations, trop neutres et décevantes, le positionnaient plutôt vers une trajectoire à la Strootman, le Néerlandais tant désiré par Rudi Garcia. L’ancien coach olympien, Rolland Courbis (1997-1999) n’est pas le seul à se montrer inquiet :

« On est prêt à applaudir Longoria pour son Mercato cet été parce qu’il le mérite, mais la recrue Gerson m’inquiète un petit peu, pas parce que c’est un mauvais joueur, mais plus sur le fait que j’attendais beaucoup plus de lui. Je m’attendais à voir un Paqueta, un Luiz Gustavo… au final je suis un peu déçu même s’il a le droit de prendre son temps. Je ne connais pas son meilleur poste, je sais juste qu’il a coûté cher… »  

Au Brésil, Gerson interroge aussi

Arrivé sans aucune transition de sa saison avec Flamengo (57 matches pour la seule année 2020 !) à la reprise avec l’OM, l’international brésilien n’en est pas à son coup d’essai en Europe. Déjà passé par l’AS Roma (2016-2018) puis la Fiorentina (2018-2019) sans plus de réussite, il était dans les petits papiers de Sampaoli depuis déjà longtemps. Le coach argentin l’a voulu. Il l’a eu. Il est donc logique qu’il le fasse jouer énormément, mais tout aussi logique qu’il en attende bien davantage.

« Le débat me fait effectivement penser à celui qui entourait Lucho Gonzalez à ses débuts, poursuit Courbis. On le trouvait trop lent, pas assez décisif. Il fait partie de ces joueurs qui ont besoin des autres pour être bon, d’un collectif dans lequel ils peuvent apporter leur sens du jeu. Deschamps avait fait preuve de patience avec Lucho, et avait été récompensé. La trajectoire de Gerson sera peutêtre la même car le joueur ne manque pas de qualités. »  

Au Brésil, en tout cas, personne ne semble douter du talent d’un joueur qui est devenu international en septembre, faisant ses grands débuts avec la Seleçao aux côtés de Neymar.

Ce n’était évidemment pas anodin, mais ça ne lui permettait pas encore de légitimer les 24 M€ de son transfert. Si sa capacité à conserver le ballon, sa fluidité technique et son sens du jeu ne sont pas remis en cause en interne, son efficacité, sa capacité à être un leader de jeu à la hauteur des attentes de son coach, Sampaoli, restaient encore deux énormes points d’interrogation au moment de boucler la première partie de la saison. Son apparente nonchalance avait été mal perçue à plusieurs reprises, à l’entraînement comme en match, exacerbée par l’impression d’être le « fils du coach ».

Gerson ce n’est pas Lucas Paqueta

Son altercation avec un Guendouzi lui reprochant sons manque d’engagement lors de la défaite face à Lens au Vélodrome en septembre a beaucoup fait parler. Sans conséquence, elle est tout de même révélatrice d’une réelle frustration à ne pas le voir prendre une autre dimension.

Avec le Brésil, s’il avait été appelé lors des derniers matches de qualification pour la Coupe du Monde 2022, ce n’était que pour rester sur le banc, le sélectionneur lui préférant Matheus Cunha, Everton Ribeiro ou Fabinho pour remplacer Lucas Paqueta et Fred à l’impact physique plus important. Sa dernière apparition remontait au 8 octobre, pour une titularisation et 90 minutes de bonne facture au Venezuela (3-1).

Un mois après sa première titularisation face au Pérou, Gerson n’a pas vraiment convaincu Tite qu’il avait l’étoffe d’un cadre en puissance, ses dernières apparitions avec l’OM ne risquant pas de remettre en cause son jugement. A 24 ans, le principal intéressé est conscient de la situation.

« Je viens d’une culture et d’un style de jeu différents, disait-il face à la presse en novembre. Je travaille dur et je fais le maximum pour répondre aux attentes. Je suis un peu trop bloqué, il faut que j’essaie de me libérer pour montrer qui est le vrai Gerson. »

Une saison test pour le brésilien 

Celui de Flamengo, leader technique et de jeu d’une équipe avec laquelle il a gagné la Copa Libertadores en 2019 et le championnat du Brésil en 2019 et 2020, chaque fois nommé dans l’équipe type de la saison. Le chouchou des supporteurs carioca, surnommé « Coringa »  (le joker) et source d’inspiration pour des rappeurs à la mode qui n’hésitaient pas à le citer dans leurs textes. Une vraie star à domicile. Son compatriote, Luan Peres, qui le connait bien pour l’avoir croisé souvent au Brésil, vient au soutien :

« Il doit s’adapter à la L1 et à des postes différents. Il prend ses marques, mais il va bientôt retourner la situation pour montrer son vrai visage. Son passage avec la sélection va lui faire du bien et lui permettre de revenir en confiance. »  

Au Brésil, personne ne comprend les doutes sur Gerson sinon ceux qui ciblent des qualités pas forcément compatibles avec la spécificité de la Ligue 1, et de renvoyer à son premier passage européen aussi peu convaincant en Serie A. Sauf que depuis, le joueur a mûri, a tiré des leçons aidé par son agent de père toujours à ses côtés.

Il prend des cours de français et retrouve à Marseille une atmosphère qui lui rappelle Rio de Janeiro… où tous les habitués du Maracana n’attendent qu’une chose ; le voir revenir au plus vite ! Si leur idole ne parvient pas à sortir de sa léthargie, leur voeu pourrait être exaucé plus vite que prévu…

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