mercredi 18 septembre 2024

Transferts : quand l’OM prend Gigot, Mbemba et Veretout pour ses esclaves

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Jérémy Kinot
Jérémy Kinot
Journaliste

Mis à l’écart, traité comme des pestiférés et insultés sur les réseaux sociaux, Samuel Gigot, Chancel Mbemba et Jordan Veretout ne méritent pas de terminer leur aventure à l’OM comme ça.

Il y a un an, le cas Kylilan Mbappé faisait beaucoup parler. A un an de la fin de son contrat, un joueur doit-il obligatoirement partir ou prolonger ? La question a plus que jamais été abordée dans tous les sens et sous toutes les coutures. Avec au passage, la mise sous le feu des projecteurs des fameux « loft », déjà bien connus des clubs de foot.

Différencier les joueurs qui ne sont pas dans le projet, et les joueurs qui sont à un an de la fin de leur contrat

Avant de condamner ou non, ces fameux « loft », Il est toutefois très important de bien séparer deux choses : les joueurs sur lesquels l’entraîneur ne compte pas, qu’ils aient encore une ou dix années de contrat avec le club, et les joueurs qui entrent dans leur dernière année de contrat. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il soit acceptable de mettre des joueurs (des hommes) à l’écart des autres pour quelques raisons que ce soit.

Disons que dans le premier cas, on peut évoquer comme raison, le fait que l’entraîneur ait choisi un groupe de travail pour constituer une nouvelle équipe, qu’il ait donc envie de faire passer des messages forts, ce qui est plus efficace quand on s’adresse à vingt personnes qu’à trente… C’est la raison principale qui pousse Roberto De Zerbi à mettre à l’écart les joueurs sur lesquels il ne compte pas, même s’il y a sans doute des manières plus élégantes pour s’y prendre que de pratiquer une forme de discrimination arbitraire.

Les joueurs ne sont ni des bêtes ni des esclaves

Dans le deuxième cas, c’est beaucoup plus grave, car ça touche directement le droit du travail et la dignité des employés de l’entreprise, ce que restent les joueurs de foot sous contrat. Il faut rappeler qu’il y a « x » années, les deux parties se sont entendues pour définir la durée de leur collaboration.

Avec l’espoir pour le club de le vendre avant la fin du contrat, mais aucunement, sauf accord précis (verbal ou écrit) de ne pas l’utiliser lors de sa dernière année. Ainsi, quand Mason Greenwood signe pour 5 ans à l’OM, il faudrait donc dire : « Il a signé comme joueur pour 4 ans, sauf s’il prolonge son contrat ».

On tombe dans une sorte de gestion kafkaïenne qui n’a plus grand chose à voir avec le droit du travail, mais nous rapproche d’avantage du marché aux bestiaux ou aux esclaves, même si ces « bestiaux » ou ces « esclaves » soient très grassement payés. Cela ne change rien à la condition humaine.

L’attitude des supporters est affligeante

Après tout aujourd’hui, si Gigot, Veretout et Mbemba (pour ne citer qu’eux) sont dans cette situation, ce n’est aucunement « une faute ». Eux, ils souhaitent juste respecter leur contrat. Rien ne les oblige à rejoindre une destination qu’ils n’apprécient pas, sous prétexte que dans un peu plus de dix mois ils seront libres.

Le plus affligeant dans tout cela, c’est qu’un grand nombre de supporters (heureusement pas tous) leur vouent une haine excessive, en leur reprochant de freiner l’avancée de leur club. Surtout que, paradoxalement, Gigo, Veretout et Mbemba sont certainement les Olympiens qui ont le moins déçu la saison dernière.

Que le président du club fasse passer l’humain après l’argent est une chose déjà difficile à admettre (mais tellement courante à notre époque), mais que les supporters qui se réclament (peut-être à juste titre) être les meilleurs de France, en fassent autant, c’est plus que dérangeant.

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