vendredi 19 avril 2024

Pablo Longoria bien plus que le Head of Football de l’OM

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Ne vous fiez surtout pas à son allure juvénile. Car, à seulement 34 ans, le « head of football » de l’OM est le seul membre de l’organigramme du club à sortir renforcé d’une crise qui a fragilisé le président et écarté l’entraîneur. Désormais, le boss c’est Pablo Longoria !

Dans sa relation avec André Villas-Boas, l’issue était prévisible. D’abord parce que son arrivée a poussé dehors Zubizarreta, l’homme qui avait fait venir l’entraîneur portugais et sur lequel reposait l’équilibre des pouvoirs.

Ensuite parce que les deux hommes, bien que mus par la même ambition pour l’OM, n’ont jamais eu la même approche, le directeur sportif ayant une vision plus large et périphérique quand le coach n’envisageait clairement que le court terme avec de trop nombreuses allusions à son après-OM.

Ce grand écart ne pouvait que les éloigner et pousser le président Eyraud à privilégier les desseins de son directeur sportif, à protéger sa réputation, à renforcer sa position. Les termes du communiqué du club à l’issue de la mise à pied de Villas-Boas évoquent d’ailleurs, à propos de Longoria, un « investissement exceptionnel qui ne peut être remis en cause et, au contraire, salué par tous pendant ce Mercato hivernal marqué par une crise sans précédent. »   

Dans un contexte aussi difficile, c’est vrai que le jeune recruteur espagnol a largement justifié sa réputation en allant chercher Milik, Lirola et Ntcham, en parvenant à se débarrasser de Mitroglou et Strootman, tout en vendant plutôt bien Sanson pour 18 M€ et en récupérant un peu de cash grâce à une opération d’un nouveau genre effectuée avec la Juventus autour d’un échange entre Aké et Tongya.

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Le mercato de l’OM c’est Longoria

« C’est un vrai exploit vues les circonstances, nous dit cet agent de la place parisienne qui ne croyait pourtant pas en Longoria. Clairement, il a été bon. Je ne connais pas dans les détails les termes de tous les deals. De plus, l’effectif soit plus équilibré avant qu’après ce Mercato. Surtout, il a permis à son club d’être actif sans creuser son déficit, grâce à la vente de Sanson et aux prêts avec ou sans option d’achat qui lui laissent le temps de se retourner. »

Quand l’OM avait pris l’habitude de trop souvent agir dans l’urgence en matière de recrutement, le réseau de Longoria, sa capacité de travail et de persuasion, lui ont permis de régler des dossiers pourtant compliqués avec beaucoup de sérénité. Et donc d’être le grand gagnant d’une crise qui l’a amené à choisir, aussi, le nouveau coach.

Il y a du Leonardo chez Pablo Longoria

Car face à l’incompétence du président pour tout ce qui touche au sportif, au terrain, le profil de Pablo Longoria et son premier bilan olympien, le placent en position de force. Désormais, plus aucune décision importante n’est prise sans son aval.

Même, et surtout, pour le choix du coach, c’est lui qui a eu la main, lui qui a fait fonctionner son réseau, pris les premiers contacts et convaincu un Jacques-Henri Eyraud de moins en moins à l’aise, dans le vestiaire et face à la presse, et légitime, aux yeux de Frank McCourt, dans un costume présidentiel qui n’a jamais paru aussi mal taillé. C’est aussi lui qui aura encore la main pour les dossiers que le président a jusqu’ici été incapable de régler.

Et notamment toutes les fins de contrats, celles de Thauvin en premier lieu qui aura agité le vestiaire de la dernière saison de l’international français avec un pouvoir de nuisance au moins aussi grand que le statut inapproprié accordé à Payet.

Dans ce marasme, c’est encore lui qui va avoir la lourde tâche de reconstruire un projet sportif et financier cohérent autour du coach qu’il aura lui même choisi. Il y a du Leonardo chez ce Longoria-là, dans sa capacité à trancher, à garder le cap, à ne pas avoir peur de heurter. Son passé, à Huelva, Valence, Bergame et la Juve, où il ne s’est pas fait que des amis, le prouve.

Au moment d’ouvrir un nouveau cycle, avec un coach capable de «  nous redonner de l’espoir »  , aux côtés d’un des présidents les plus détestés de l’histoire olympienne, l’OM semblait enfin avoir trouvé un directeur sportif digne de ce nom.

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