Arrivée de la flamme olympique, épreuves de voile et tournoi de football, Marseille accueille les JO de Paris 2024. Malgré une forte rivalité historique entre les deux villes, la cité phocéenne s’enthousiasme à l’idée de faire partie d’un événement planétaire.
60 000 personnes sont venues assister à l’ouverture des JO à Marseille. À 21h, l’équipe de France a ouvert le bal du tournoi de football olympique. Avec 10 matchs de football au programme (du 24 juillet au 6 août), le Vélodrome rebaptisé Stade de Marseille, le temps des JO, le cœur de Marseille battra pour les sélections nationales. Contre les États-Unis, les bleus sont parfaitement entrés dans leur compétition avec une victoire 3-0.
Dans la cité phocéenne, l’enthousiasme olympique semble gagner peu à peu le cœur des Marseillais. Et ce n’était pas joué d’avance. En effet, les JO n’ont pas empêché la rivalité entre Paris et Marseille de s’exprimer. Alimentés par des décennies de compétitions sportives et de différences culturelles, les Marseillais ont longtemps été hostiles à l’organisation des JO.
Tout a commencé avec l’emblème de la ville, le Vélodrome. Les Phocéens ont bien cru que « Paris 2024 » allait s’afficher en grand sur leur stade. Impensable, inimaginable pour les fervents supporters de l’OM. Paris ne devait absolument pas apparaître dans l’enceinte du club. Entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain, on est bien loin d’une histoire d’amour. Le classico déchaîne les passions, ces matchs intenses reflètent l’opposition des deux villes. Le Vélodrome, c’est le lieu où l’on adore détester Paris.
L’étendard « Paris 2024 » se fait tout de même très discret
Aux grandes âmes des Marseillais, le Vélodrome a dû se relooker pour les JO et se parer des couleurs olympiques. De quoi perturber les locaux. Le logo « Orange Vélodrome » a disparu du toit et les anneaux olympiques trônent sur la façade. L’étendard « Paris 2024 » se fait tout de même très discret en étant présent en petit sur des banderoles en tribune et sur des panneaux qui dirigent les spectateurs. Ne l’appelez plus Vélodrome, désormais, c’est le Stade de Marseille. Aujourd’hui deuxième plus grand stade français, il était logique que les athlètes olympiques foulent cette pelouse. Après les coupes du monde de football de 1938 et 1998, les Euros de football de 1984 et 2016, les coupes du monde de rugby de 2007 et 2023, l’enceinte accueille des rencontres olympiques.
Incroyable mais vrai : des Tour Eiffel miniatures sont vendues à Marseille !
Bien ancrée dans les esprits, cette rivalité dépasse le cadre sportif pour toucher des aspects culturels, économiques et sociaux. Marseille, avec son caractère méditerranéen, sa culture populaire et son histoire millénaire, s’oppose souvent à l’image de Paris, capitale, perçue comme élitiste et parfois condescendante envers les régions.
Les Jeux Olympiques de 2024 offrent une chance unique de renforcer les liens entre Marseille et Paris. Cet événement est l’occasion de dépasser les vieilles querelles et de travailler ensemble pour le succès d’un projet national. Le temps de la trêve olympique, Paris et Marseille s’allient. Marketing oblige, plusieurs magasins ont fini par proposer des tours Eiffel à la vente et des produits officiels de la collection Paris 2024.
Dès le 8 et 9 mai dernier, la cité phocéenne s’est embrassé pour Paris 2024. Avec l’arrivée de la flamme olympique, l’histoire retiendra que les JO de Paris ont débuté sur le sol français à Marseille, un comble. 220 000 personnes ont assisté à l’événement et c’est Jul, le rappeur marseillais qui a allumé le chaudron sur le Vieux-Port, une fierté pour les habitants de ville. L’enthousiasme olympique gagne peu à la ville.
En plus du tournoi olympique de football, la ville de Marseille accueille les épreuves de voile. Du 28 juillet au 8 août, la voile prend place à la Marina de Marseille. Durant 12 jours, 330 athlètes venus de 40 nations différentes seront présentes dans la cité phocéenne. Le Vieux-Port, quartier emblématique de la ville, suscite une véritable effervescence.
Une vitrine internationale pour Marseille, mais…
Même si l’ambiance monte tout doucement dans la cité phocéenne, de nombreux touristes sont attendus. Les JO sont aussi l’occasion pour Marseille de briller sur la scène l’international. Ils offrent une belle vitrine à la ville qui s’exposera le temps d’une dizaine de jours au monde entier. Promouvoir une belle image de Marseille, dynamiser l’économie locale et améliorer les infrastructures sont les opportunités offertes par une olympiade. Cependant, une incertitude plane concernant les retombées économiques. Restaurateurs et hôteliers espèrent beaucoup de monde.
Nicolas Guyot, vice-président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) dans les Bouches-du-Rhône, confiaient il y a une dizaine de jours à France Bleu Provence que seules 65 % des chambres d’hôtels étaient réservés pour la période olympique. Pour lui, c’est une grande déception. « C’est un chiffre très bas. Les Jeux, c’est un évènement mondial. On s’attendait à un taux bien plus élevé ». Il ajoute « Les prévisions donnent très peu de réservations de dernière minute ». Malgré des chiffres pas à la hauteur des espérances, les touristes devraient bien être aux rendez-vous. En tous cas, le monde entier aura les yeux rivés sur Marseille.
Pauline ANDRIEU