DE NOTRE ENVOYE SPECIAL AUX JEUX OLYMPIQUES, STEPHANE DESENCLOS
Retour sur la très belle performance en cross des Français, 2èmes du concours complet par équipe avant l’épreuve du Saut d’obstacle demain, avec l’interview exclusive de Stéphane Landois, qui évoque notamment les conditions de l’épreuve, à la fois magiques et stressantes.
Après avoir été brillant lors du dressage hier, Stéphane Landois a encore performé aujourd’hui dans l’épreuve du cross (7ème en individuel), contribuant largement aux espoirs de médaille de l’équipe de France, actuelle deuxième, avant le saut d’obstacle demain. Le cavalier français, qui monte le cheval de son amie, Thaïs Meheust, décédée en 2019, Chaman Dumontceau (rebaptisé Ride For Thaïs Chaman Dumontceau) a été le Français le plus performant sur les deux épreuves. Après son très beau parcours dans un parc du château de Versailles féérique et ambiance par plus de 40 000 personnes, il nous a répondu en exclusivité.
Stéphane, quel est votre premier sentiment, face à cette ambiance exceptionnelle ?
Il y avait beaucoup de monde, je n’arrivais même pas à entendre ma montre. D’ailleurs le cheval était un peu effrayé, ça l’a un peu durci, il n’aime pas trop le bruit, je ne l’ai pas senti comme d’habitude. J’ai dû batailler un peu, ça a été un peu dur, mais c’est un cheval qui lâche rien. On n’a rien lâché jusqu’au bout.
Quelle était la consigne avant le départ ?
On s’est dit que le temps importait peu, avec la consigne de soigner le parcours pour rentrer sans incident.
Qu’est-ce que vous avez ressenti, en apprenant la chute de l’Allemand, Christoph Wahler (éliminant l’Allemagne, qui faisait partie des favoris) alors que vous étiez en train de vous préparer….
Ça a surtout fait que sur cet obstacle, j’ai pris l’option longue, ou il n’y a pas de fossé, alors que lui avait pris la courte. Une option dangereuse.
« Les Anglais nous avait dit qu’à Londres c’était assez prenant, qu’ils n’arrivaient pas à entendre le chrono »
La météo changeante a-t-elle eu des effets par rapport à vos différentes options justement, votre façon d’appréhender le parcours ? On annonçait un parcours très mouillé…
Non. On a fait une reconnaissance ce matin et ça avait bien séché. Ils ont beaucoup travaillé cette nuit pour rendre le parcours tout à fait normal. A part quelques petites glissades, c’est comme ci il n’avait pas plu. Le terrain répondait très bien.
L’ambiance à Versailles est exceptionnelle, vous aviez déjà connu une telle ambiance ?
Non… Aux championnats d’Europe l’année dernière, un peu, mais c’était surtout à certains endroits précis, pas sur tout le parcours. On s’y attendait. Les Anglais nous avait dit qu’à Londres c’était assez prenant, qu’ils n’arrivaient pas à entendre le chrono.
Comment l’avez-vous vécu ?
C’est pas facile à gérer. On sait que c’est pour nous soutenir, donc on a envie de donner encore plus, mais on doit rester concentrés sur ce que l’on sait faire. On le fait tout au long de l’année sans autant de monde derrière nous. Il faut gérer.
Vous l’avez savouré quand même ?
Oui j’ai savouré, mais j’ai bataillé surtout (petit sourire). On est focus sur la compétition, on n’a pas le temps d’apprécier l’environnement, il faut attendre que la tension redescende.
« Tout va bien, on va bien faire récupérer le cheval pour être prêt demain. On est bien dans la compétition »
Vous dites que vous avez du mal à entendre « votre montre », c’est elle qui vous indique les temps de passage ?
On a un gros chrono qui sonne toutes les minutes. On a repéré où devaient être nos minutes, ce sont nos temps de passage…En général, on n’a pas trop la possibilité de le regarder, mais on l’entend. Là, je ne l’entendais pas, et puis je n’avais pas trop la possibilité de le regarder. Du coup, on a moins de repère, il faut gérer ça aussi.
La France est deuxième avant la dernière journée…
Tout va bien, on va bien faire récupérer le cheval pour être prêt demain. On est bien dans la compétition.
Comment est votre cheval sur les sauts d’obstacle ?
C’est un cheval qui saute relativement bien. Il faut surtout qu’il soit bien reposé. On doit faire le maximum pour que les chevaux soient frais le lendemain du cross.
