Je l’avoue, il y a un mois encore, je ne pensais pas que la séparation serait si dure. Comme le dit Yannick Noah, « la gueule de bois va être puissante à partir de lundi ».
Voilà, c’est fini. Enfin… Il reste quelques épreuves aujourd’hui, mais c’est un peu comme un séjour en vacances. Le dernier jour n’a jamais la saveur des autres. On prépare les valises, on pense au jour d’après, et surtout, on commence déjà à recenser les grands, les beaux moments.
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En ce qui me concerne, j’en a trop et je n’ai pas envie de faire le tri. De la première médaille, en argent, gagnée par Marie Patouillet sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (elle en gagnera une autre, en or), à la victoire de Fred Verilloux et ses potes du Cécifoot, en passant par l’imbattable Alexis Hanquinquant (para-triathlon) ou l’incroyable Mathieu Bosredon, qui a remporté 3 médailles d’or en para-cyclisme. Sans oublier l’Américain Matt Stutzman, surnommé « l’archer sans bras » ou encore la Colombienne Karen Tatiana Palomeque Moreno, qui fait le doublé 100 m et 400m (T38), en battant deux fois le record du monde.
Teddy Riner ou Sofyane Mehiaoui ?
Alors que le rideau va se refermer sur nos émotions, on ne sait toujours pas quel parti prendre. Celui de Teddy Riner qui parlait de « héros » avant la compétition, ou celui de l’athlète de basket-fauteuil, Sofyane Mehiaoui, qui se bat régulièrement pour éviter ce genre de commentaire. « Le fait qu’on parle de nous comme des super-héros ne nous aide pas. On est des personnes en situation de handicap et nous souhaitons être considérés comme des personnes normales », expliquait-il en réponse au plus grand judoka de tous les temps. « Quand on nous surexpose, ce n’est pas bien. On n’est pas des super-héros, on est des athlètes. Donc venez nous voir parce qu’on va faire des performances, on va faire des exploits sportifs, c’est pour tout ça qu’il faut venir nous voir. »
Ils sont tous les héros de quelque chose
Pendant toute la compétition, cette polémique m’a hanté. Et puis j’ai décidé de mettre tout le monde d’accord : oui les athlètes qui nous ont fait vibrer pendant 12 jours sont des héros. Tout simplement parce qu’ils sont tous les héros de quelque chose. Leon Marchand est un héros, Teddy Riner est un héros. Ni plus ni moins que Mathieu Bosredon ou Frédéric Villeroux, capitaine de l’équipe de France de Cécifoot. La loi du sport veut simplement que, le temps d’une olympiade ou d’une paralympiade, ils soient un peu plus héros que ceux qu’ils ont battu.
L’émotion n’a pas de handicap. Elle est vraie, elle ne se contrôle pas. Je dois l’avouer, je ne sais pas pour vous, mais personnellement, depuis le 28 août, je ne regarde plus les personnes atteintes d’un handicap comme avant. J’ai le sentiment, et j’avoue en avoir un peu honte, de mieux les assimiler. De beaucoup plus les respecter.