mercredi 18 septembre 2024

Paris 2024 / Football : le nouveau statut de Thierry Henry

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DE NOTRE ENVOYE SPECIAL AUX JEUX OLYMPIQUES, STEPHANE DESENCLOS

Thierry Henry ressort incontestablement grandi de l’aventure olympique des Bleus. Indissociable du parcours argenté de l’Equipe de France, le champion du monde 1998 a redoré son image d’entraîneur.

On avait découvert Thierry Henry entraîneur lors de la Coupe du Monde 2018. 6 ans après avoir mis un terme à sa carrière de joueur (avec une dernière pige à Arsenal), le champion du monde 1998 s’était occupé des attaquants de la Belgique, quatrième de la Coupe du Monde, après une défaite en demi-finale contre les Bleus.

Une humiliation à Monaco

Quatre mois plus tard, on le retrouvait plein d’envie, à Monaco, pour remplacer Leonardo Jardim, très mal parti. Mais ce ne sera qu’un faux départ. Trois mois et 11 jours après l’arrivée du fils prodigue, Leonardo Jardim revenait pour récupérer sa place. Une humiliation.

Celui qui a sa statue devant l’Emirates Stadium ne gagnera que 4 des 20 matchs passés sur le banc de l’ASM. A l’époque, on n’est pas tendre avec l’ex star des Bleus. « Incapable de passer de joueur à entraîneur », « trop hautain avec ses joueurs », « pas assez pédagogue »… Les critiques sont à la hauteur de la déception provoquée. Avoir été un grand joueur ne garantit pas d’être un bon entraîneur se dit-on alors.

Obligé de s’exiler pour retrouver un poste, bien que son nom continue d’être cité à peu près partout, sans lendemain, Thierry Henry ne réussit pas beaucoup mieux à Montréal. Ni bons, ni franchement mauvais, les résultats de l’équipe canadienne sont « passables ». Mais en février 2021, un an et quatre mois après son arrivée, l’aventure s’achève en eau de boudin. Il quitte officiellement le club pour « raisons personnelles ».

Une équipe olympique bâtie avec des 2èmes et 3èmes choix

Après une nouvelle pige en tant qu’adjoint de Roberto Martinez (et l’échec de la Coupe du monde 2022), il est question de lui pour prendre la succession du sélectionneur de la Belgique, mais, officiellement, il refuse.

Le 21 août 2023, la nomination de Thierry Henry à la tête des Espoirs, ne fait pas sauter de joie les observateurs. Ses débuts chaotiques (pour ne pas dire pire) sur un banc, sèment le doute.

Un an après des débuts intéressants dans la campagne qualificative pour l’Euro Espoir, la préparation des Jeux Olympiques s’avère très compliquée. Comme il y a trois ans pour Tokyo (c’était Sylvain Rippol l’entraîneur), les gros clubs ne veulent pas lâcher leurs joueurs. Mbappé, Camavinga, Gusto, Zaïre-Emery (dont il a fait son capitaine chez les Espoirs avant qu’il ne soit appelé chez les A), Barcola, puis Kephren Thuram en cours de préparation (pour ne citer qu’eux)…

Tous ses premiers choix sont finalement absents. Mais Thierry Henry, va réussir à se nourrir de l’adversité pour créer un vrai groupe. Jamais langue de bois, mais toujours optimiste, au milieu de sa « bande de fous », Henry est redevenu « Titi » et parvient à emmener les Bleus en finale du tournoi olympique. 

Grâce à une formidable capacité à fédérer, mais aussi en marquant de son empreinte le déroulement des matchs, avec à une très bonne gestion de son effectif. Menés en demi-finale par l’Egypte (0-1), alors que son équipe était privée de Millot et Koné, deux milieux titulaires, ses choix tactiques (avec notamment l’entrée en jeu de Désiré Doué) font la différence. Même chose en finale, les Bleus reviennent de 1-3 à 3-3, avant de craquer en prolongation, après avoir donné le sentiment de pouvoir l’emporter. 

Thierry Henry va-t-il rester avec les Espoirs ?

« Ça s’est joué à pas grand chose, ce sont aux Français de dire si c’est un échec », expliquera humblement Henry devant la presse. Bien plus tôt, sur la pelouse du Parc des Princes, il a dit à ses joueurs ce qu’il pensait de ce parcours argenté. De cette « aventure humaine extraordinaire ». Il avait dit à ses « fous », qu’ils pouvaient être fiers d’eux. « L’équipe s’est bien battue, du début à la fin du match », insistera Titi devant la presse. Un point essentiel à ses yeux.

Joris Chotard pour sa part, résumait le sentiment des joueurs. « Il nous a énormément apporté depuis qu’il est là, c’est top d’avoir un coach proche de nous ». Alexandre Lacazette, appelé pour encadrer le groupe n’en dira pas moins. « Pour moi, c’est évident qu’il doit rester ».

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Car aujourd’hui, la question se pose forcément. Suivi par les Etats-Unis et le Pays-de-Galles (entre autres), Thierry Henry va-t-il rester à la tête des Bleuets ? Son contrat se termine en 2025, après le championnat d’Europe Espoirs (en Slovaquie) pour lequel l’équipe est bien partie pour se qualifier (les Bleus sont leader dans leur groupe après 4 journées). 

Si des sélections sont déjà à l’affût, des clubs devraient aussi se manifester dans les prochains jours. Alors que Philippe Diallo, le président de la FFF a clairement dit qu’il « espère qu’il restera », Thierry Henry, lui, s’est contenté de donner sa priorité : « Partir au soleil avec ma famille ». Une chose est sûre : ce sera avec le sentiment du devoir (bien) accompli.

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