dimanche 6 octobre 2024

Paris 2024 / Frédéric Villeroux, « l’extraterrestre » du Cécifoot

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Pascal Auchet
Pascal Auchet
Journaliste

FRANCE – ARGENTINE (20H)

Ce soir contre l’Argentine, Frédéric Villeroux fête ses 20 ans de carrière internationale. Reconnu comme un des meilleurs joueurs du monde, le capitaine de l’équipe de France (41 ans), qui a conservé son statut amateur, pourrait aussi raccrocher après le tournoi. 

C’était il y a 20 ans. Agé de 21 ans, Frédéric Villeroux faisait ses grands début en équipe de France de Cécifoot, lors des championnats d’Europe organisés à Manchester.  C’était une autre époque. L’équipe de France de Toussaint Akpweh, qui a convaincu le Montpelliérain de passer chez les non-voyants (après avoir découvert la compétition chez les mal-voyants), n’est pas encore au niveau, mais va vite le devenir. 

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Quatre ans plus tard, les Bleus remportent leur premier titre de Champion d’Europe. Ils enchaînent avec une nouvelle cinquième place au Mondial 2010 puis conserve le titre continental en 2011 avant de décrocher la médaille d’argent aux Jeux Paralympiques de Londres, en 2012 (il marque les deux buts des Bleus en demi-finale face à l’Espagne). Meilleur buteur de l’Euro 2005 (défaite des Bleus en finale), meilleur joueur de l’Euro 2009, Frédéric Villeroux, n’est pas étranger à cette montée en puissance. 

En 2013, il arrête sa carrière, en solidarité avec son sélectionneur, écarté par la fédération

Mais tout s’arrête en 2013. Toussaint Akpweih est écarté de la sélection (suite à des désaccords fédéraux)  et, par solidarité, Frédéric décide de mettre un terme à sa carrière internationale. Le départ conjugué des deux hommes est un gros coup dur. Les Bleus terminent 15èmes du mondial 2015 et ne se qualifient pas pour les Jeux de Rio. De retour en sélection en 2018 (en même temps que Toussaint Akpweih), Frédéric Villeroux mène les Bleus vers un nouveau titre européen en 2019. Dix ans après 2009, il est de nouveau élu meilleur joueur de la compétition. 

Cela n’empêchera pas aux Français de passer complètement au travers des Jeux de Tokyo. Devenu capitaine de la sélection, Frédéric Villeroux (promu également entraîneur adjoint des espoirs), ne parvient pas à éviter la catastrophe. La France perd ses 5 matchs et termine à la 8ème et dernière place. 

Resté amateur, il est « éducateur spécialisé pour valides

Un échec cuisant qui motive encore davantage Frédéric Villeroux et ses coéquipiers à l’approche des Jeux de Paris. Invités d’office en tant que pays organisateur, les Français veulent aussi gagner leur place sur le terrain. C’est chose faite le 17 juin 2022 en remportant pour le troisième fois le championnat d’Europe, en battant la Turquie aux tirs au but en finale. Battus en quart de finale par le Brésil, sur un petit but d’écart (0-1), les Bleus termineront finalement 7ème du mondial 2023. 

Considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde, surnommé « l’extraterrestre », ou « le Messi du Cécifoot », Frédéric Villeroux est resté un joueur amateur. En dehors du Cécifoot, il est éducateur spécialisé pour valides à Mérignac, dans la région de Bordeaux. Ses coéquipiers chez les Bleus ont les yeux qui brillent quand ils parlent de lui. 

Frédéric Villeroux : « L’Argentine est peut-être plus forte techniquement, mais on a la rage et le public derrière nous »

« Il a encore de la ressource techniquement et physiquement. Il donne beaucoup pour ses potes qui sont autour de lui », explique Martin Baron. « C’est cet état d’esprit qui nous amène là aujourd’hui. C’est cet état d’esprit qui nous permet de faire ce boulot ».

Harim Arezki n’en pense pas moins. « Vous savez, c’est le capitaine de l’Équipe de France depuis des années. À l’extérieur il est important, dans le groupe il est important. C’est lui qui marque encore ce soir. C’est un extraterrestre ».

Face aux champions du monde argentin ce soir, Martin, Hakim et les autres attendent forcément beaucoup de leur star. Mais pas seulement. C’est en équipe, grâce à des valeurs collectives prônées par le capitaine que la France va chercher à faire un incroyable exploit.  « L’Argentine est peut-être plus forte techniquement, mais on a la rage et le public derrière nous. On donnera tout, et s’il faut marquer des fesses ou sur une frappe déviée, on le fera », promet Frédéric Villeroux, qui pourrait prendre, et cette fois pour de bon, sa retraite internationale après les Jeux.

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