A l’occasion de sa participation à ses sixièmes Jeux paralympiques, la native de Montreuil âgée de 41 ans, a l’occasion de rentrer définitivement dans l’histoire. Pourtant tout a été loin d’être facile pour elle…
Avant de se lancer dans cette nouvelle campagne et bataille des Jeux paralympiques, la para judokate tricolore a délivré un message fort relayé sur le site olympics.com : « Pousser jusqu’à Paris, c’est pour décrocher une médaille à la maison. C’est l’objectif clair ! L’or sera compliqué à aller chercher parce que la Kazakhe est très forte, venant des valides. Pour l’instant personne n’est parvenu à la battre. Mais sur une finale à la maison avec tout un public derrière, pourquoi pas ! Je ferai tout pour aller chercher cette médaille d’or devant mes proches ».
RETROUVEZ TOUS NOS ARTICLES SUR LES PARALYMPIQUES ICI
Dans ce cas de figure tant convoité, la native de Seine-Saint-Denis, rentrerait alors dans une dimension encore à part. A l’instant T, son palmarès force déjà énormément l’admiration. Parée d’or en 2016 à Rio en B2 (en moins de 52 kg), d’argent en 2004 aux Jeux paralympiques à Athènes, en 2008 avec le même métal à Pékin, cinquième aux Jeux paralympiques de Londres en 2012, elle a encore été vice-championne olympique à Tokyo en B2.
A Londres il y a douze ans, elle a connu la malchance de se briser la malléole en demi-finale alors qu’elle partait clairement favorite et qu’elle menait largement son combat. Sa nouvelle médaille olympique décrochée au Japon est d’autant plus extraordinaire et louable que cette championne hors-norme, s’était lancée dans ce challenge de descendre de catégorie (moins de 48kg).
41 ans, des enfants de 10 et 14 ans et un palmarès qui n’a pas grand chose à envier à Teddy Riner
Si Teddy Riner est une figure icônique de notre judo, Sandrine Martinet est également une immense figure du para judo. Cette grande sportive malvoyante de naissance a eu beaucoup d’obstacles à surmonter au cours de son existence.
Moquée dès le plus jeune âge à l’école du fait de son handicap, elle aime à rappeler : « on me donnait des surnoms comme la taupe, le serpent à lunettes, l’aveugle. J’en passe et des meilleurs… J’ai commencé le judo et j’ai tout de suite accroché».
Pratiquant ce sport dès l’âge de neuf ans pour canaliser sa colère et son énergie, elle est toujours allée au bout d’elle-même. Son statut de sportive de très haut niveau l’a même amené à devenir porte-drapeau de la délégation française aux Jeux paralympiques de Tokyo, en compagnie du joueur de para tennis Stéphane Houdet.
Obsédée par la victoire, cette athlète couronnée douze fois championne de France, championne du monde en 2006 à Brommat et en 2019 à Fort Wayne dans l’Indiana, a été aussi sacrée championne d’Europe en 2007 à Bakou et en 2019 à Genève.
Une nouvelle médaille remportée sur les tatamis de l’Arena Champ-de-Mars devant ses enfants de 14 et 10 ans, viendrait encore gonfler son quota de breloques tonitruant. Et quel magnifique symbole ce serait ! Si on ajoute que c’est une maman exerçant le métier de kinésithérapeute, on définit encore mieux la sphère dans laquelle cette championne se situe depuis tant d’années. Cette pensionnaire du Paris-Saint-Germain Judo de 41 ans, est vraiment faite d’un autre bois !