Baignés dans le tennis de table depuis leur plus jeune âge, Félix (17 ans) et Alexis (20 ans) Lebrun sont des surdoués dans leur sport. Leur maman, Dominique, très concernée par la carrière de ses champions de fils nous les présente.
Dominique Lebrun, la maman de Félix et Alexis, gère la communication des deux fistons champions. Une nécessité grandissante : « Cela devenait urgent, souligne cette dernière. Cela a commencé quand Alexis a battu le 1er mondial (Fan Zhendong en avril 2023, Ndlr). Puis quand Félix a remporté les Jeux européens et quelques tournois WTT. On a parlé de plus en plus d’eux.Cela s’est donc vraiment accéléré au niveau de la communication. Un peu avant, on avait monté cette Team Lebrun autour d’eux, avec Nathanael, nommé meilleur entraîneur du monde il y a peu (Molin, Ndlr), le préparateur physique et la kiné. On s’était alors dit que cela demeurait la meilleure option. De mon côté je gère tout le côté administratif, financier et la relation presse depuis juillet 2023 ».
« Profitez et faites de votre mieux »
Et comment la maman vit intérieurement le succès de plus en plus populaire des deux rejetons ? : « On positive beaucoup, rétorque Dominique Lebrun. J’ai du mal à entendre que cela ne doit pas être facile à vivre. Ce qu’on vit-là c’est tellement facile au contraire ! C’est du bonheur et c’est incroyable. Tellement de personnes rêveraient de vivre ce qu’on vit. Le fait qu’ils soient deux est une chance pour eux. Ils s’entendent vraiment bien. Quand ils sont passés au journal télévisé en direct ensemble, je ne les sentais pas stressés du tout. Ils se soutiennent mutuellement. Ils voyagent énormément et sont toujours en excellente compagnie. La famille constitue un plus pour eux. Certes il y a un petit inconvénient quand ils se jouent en finale d’un championnat de France. C’est toujours un peu difficile pour eux. Mais il y a bien pire ! On leur dit toujours : « profitez et faîtes de votre mieux ». Petit à petit ils écartent cette notion qu’ils sont frères pendant une finale… ». Pour les frères Lebrun, ils ont eu immédiatement le tennis de table dans le sang.
« A 3 ans, Félix faisait 100 jongles »
Une vraie histoire familiale ! : « On est une famille de pongistes, témoigne encore la maman. Mon frère jumeau, Christophe Legoût, a fait trois fois les JO. Il faisait partie des quatre Mousquetaires avec Gatien, Eloi, Chila et donc Legoût. J’ai rencontré mon mari car avec mon père on traversait l’Europe au moment des Championnats d’Europe junior. Mon frère y participait. Je le soutenais. Il y a du sang pongiste là-dedans. Quand mes enfants sont nés, mon frère et mon mari étaient encore professionnels. Ils allaient les voir jouer à Istres. Dans les tiroirs de la maison, ils avaient des balles et des raquettes. Ils allaient voir leur oncle et leur papa jouer. Quand la soirée était terminée c’était eux qui jouaient sur la table du championnat (sourire). On a de suite vu qu’ils avaient une dextérité incroyable. Félix à trois ans faisait cent jongles ! Tout s’est ensuite enchaîné très vite. Pour toutes ces raisons nos enfants nous rendent fiers ».
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Mais avec un parcours bien différent pour Félix (17 ans, 5ème mondial) et Alexis (20 ans, 16ème mondial) : « Leur parcours a été très différent, commente encore leur mère. Alexis a été énormément blessé. Il a fait toutes les maladies de croissance. Il est passé par des moments très compliqués. Il a eu une opération du coude. Le chirurgien s’était montré peu optimiste sur la suite de sa carrière. Il n’avait que 14 ans ».
Gravement blessé au coude droit, Alexis se préparait à apprendre à jouer de la main gauche…
« On a fait tout ce qu’on a pu pour le faire rêver dans une salle de ping, de le maintenir dans un univers qu’il adorait. Quitte à jouer de la main gauche ou à utiliser plus ses jambes que son coude. On a réussi grâce à une très bonne équipe médicale. Félix, lui, n’a jamais eu de blessure. Il a connu une ascension fulgurante avec un énorme niveau de jeu très jeune. Au point de devenir quasiment le plus jeune participant aux Jeux olympiques. Pour les deux, l’année du Covid a été une vraie bascule aussi. On a mis une table dans notre cave. Ils ont pu s’entraîner alors que cela a pu être plus compliqué pour d’autres joueurs ». Un parcours différent. Mais aussi un caractère opposé au sein de la prestigieuse fratrie : « Félix et Alexis n’ont pas le même caractère, ajoute encore la maman. Alexis est très persévérant. Avec toutes ses blessures il a appris à gérer. Ce n’était vraiment pas gagné d’avance. Beaucoup auraient arrêté à sa place. Félix, lui, a une abnégation incroyable. Il va au bout des choses. Dans la défaite et même sur une 2ème marche, c’est un apprentissage. On leur répète toujours que beaucoup aimeraient être à leur place. On a aussi une histoire familiale très particulière. Leur grande sœur a été opérée six fois à cœur ouvert. Les frères relativisent donc très vite un match de ping-pong. Beaucoup de paramètres de notre histoire familiale ont fait qu’ils ont avancé et se sont mis un peu moins de stress naturellement et inconsciemment que d’autres. Ils ne jouent pas leur vie sur un match. Cela les aide dans leur construction ».
Une notoriété vécue avec légèreté
Quid néanmoins de leurs chances respectives lors de ces Jeux olympiques ? : « Beaucoup de monde les attend énormément en convient la maman. Ils ont une chance de médaille mais c’est très compliqué. Le tirage du mixte n’est vraiment pas facile. Il y a les meilleurs sur la route. En équipes il y a la Chine en demies, c’est une muraille. Mais pourquoi pas ne pas rêver contre eux. En simple pourquoi pas espérer une médaille aussi. Mais il y a tellement de matchs durs ! C’est tellement ardu à réussir. Ils donneront le maximum ». Un point reste certain.
Les frères Lebrun porte à nouveau le tennis de table français sous les feux des projecteurs. Avec une notoriété bien méritée et assumée : « mais on met de la légéreté là-dedans, tempère et achève Dominique Lebrun. Ils se font certes reconnaître. En famille au restaurant, les gens attendent patiemment qu’on finisse notre repas pour demander avec bienveillance une petite photo ». Cette notoriété pourrait devenir exponentielle en cas de gros résultat aux Jeux.