À la fois spectaculaire et dangereux, le plongeon de haut-vol est le sport le plus extrême des Jeux Olympiques. Connu sous le nom de « high diving », les athlètes se jettent dans le vide depuis une plateforme située entre 20 et 27 mètres de hauteur pour les hommes et entre 18 et 20 mètres pour les femmes. Aux JO, la plateforme est « seulement » positionnée à 10m de haut.
Avides de sensations fortes, les plongeurs de l’extrême sont souvent perçus comme des fous. En effet, s’élancer de 27m de haut demeure toujours impressionnant. Pourtant, ces athlètes sont loin d’être insensés. Depuis 2009, la boisson énergisante Red Bull organise les premières compétitions internationales de Cliff Diving et, en 2015, la FINA, la Fédération internationale de natation, emboîte le pas en lançant les premiers championnats du monde.
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Leur préparation physique et mentale est rigoureuse et méticuleuse. Les plongeurs passent des années à perfectionner leur technique pour maîtriser chaque détail de leurs mouvements et garantir une entrée parfaite dans l’eau. L’entraînement inclut non seulement des sessions de plongeon répétées depuis des hauteurs progressivement croissantes, mais aussi une préparation physique intense pour renforcer les muscles et améliorer la souplesse. La coordination, l’équilibre et la capacité à gérer le stress sont également essentiels pour réussir dans cette discipline.
Les plongeurs domptent leur peur
Beaucoup d’entre vous ont déjà, sans doute, osé sauter d’une falaise en vacances, peut-être pas de ses hauteurs là, mais tout de même. Animé par l’envie de braver le danger et l’interdit, cette adrénaline ressentie avant de plonger et la satisfaction à l’arrivée vous rend fier. C’est exactement la même chose pour les athlètes. Ennemi redoutable des plongeurs, la peur est présente à chaque saut dans le vide.
Pour ne pas rester paralysés, ils apprennent à la maîtriser grâce à une préparation mentale minutieuse et des entraînements intensifs. C’est en répétant chaque geste, en ratant et en tentant que la peur disparaît. Certains athlètes viennent de la gymnastique, habitués aux exercices sur des trampolines. En effet, il est impossible de s’entraîner en conditions réelles. Ils effectuent leurs figures (saltos, vrilles…) à des hauteurs moindres commençant par 5m, puis 10m. Ainsi, en y allant progressivement, les plongeurs surmontent leur peur. Plonger à 27 mètres est bien sûr plus risqué, mais la confiance gagnée grâce aux entraînements permet de ne plus avoir peur.
Un impact à 90 km/h !
Le plongeon de haut vol est indéniablement dangereux. Une entrée incorrecte dans l’eau peut causer des blessures graves, allant des contusions et des fractures aux traumatismes crâniens et aux lésions de la colonne vertébrale. La vitesse à l’impact peut atteindre 90 km/h, rendant toute erreur potentiellement fatale. Le choc est si brutal que les plongeurs ne peuvent pas entrer la tête en premier. À la mi-parcours de leur saut, ils font une demi-rotation et pénètrent dans l’eau, toujours par les pieds. Aux JO, comme la hauteur reste à 10m, les plongeurs entrent la tête en avant.
Malgré les dangers, le plongeon de haut vol offre des sensations inégalées qui attirent de nombreux athlètes. La montée d’adrénaline avant le saut et la sensation de chute libre procurent une expérience unique. Les plongeurs décrivent souvent une sensation de liberté absolue lorsqu’ils sont en l’air, suivie d’un sentiment d’accomplissement intense après avoir touché l’eau.
Pauline ANDRIEU