Cet ancien membre de l’équipe de France de parachutisme et ex-commando de l’armée de l’air, vise les sommets lors de ces Jeux paralympiques à Paris, après une préparation très intensive et de récents résultats probants enregistrés !
Il existe vraiment des histoires personnelles qui méritent d’être mises en lumière. Celle du natif de Lure rentre totalement dans cette démarche. Aujourd’hui âgé de 36 ans, ce pensionnaire du Pagaie Orléans Métropole demeure une chance incontestable de médaille au sein de notre délégation paralympique.
Mais replongeons-nous dans le temps, il y a dix ans en arrière. Cet épisode fait partie de son existence, de sa vie. A cette époque, il fait partie des Commandos parachutistes de l’air depuis quelques années. Boullé est même membre de l’équipe de France de parachustisme. Il participe notamment à de nombreuses opérations sur l’extérieur comme en Afghanistan, au Mali, au Niger, au Tchad.
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Mais à 26 ans, un 4 septembre 2014, sa vie bascule. Ce jour-là lors d’un saut d’entraînement, la voile de son parachute ne se déplie pas. Il fait une chute de 500 mètres et atterrit sur ses pieds. Il perd alors l’usage de ses membres inférieurs. Suite à plusieurs opérations et de longs mois de convalescence, il reprend le sport. Il apprend aussi que le paracanoe est en passe de devenir une discipline paraolympique.
Il se lance dans l’aventure et s’entraîne avec assiduité d’autant que le kayak est une passion de jeunesse. Le sport demeurant la base de sa reconstruction. Rémy se lance le défi de participer aux Jeux paralympiques de Rio en 2016. Il fait bien mieux que de se défendre car il termine 5ème de l’épreuve. Il passe un nouveau cap en décrochant la médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Tokyo sur le 200 mètres KL1 (avec des athlètes ne pouvant se servir ni de leurs jambes, ni de leur tronc, uniquement de leurs bras et épaules).
Une suite assez logique car il a trustré tous les podiums mondiaux un peu avant. Sur ces Jeux paralympiques de Paris, le natif de Haute-Saône arrive donc bourré d’ambition et a fait le plein de confiance ces dernières semaines. Fait Chevalier de l’ordre national du Mérite le 8 septembre 2021, il a été médaillé d’or aux Championnats d’Europe en juin dernier à Szeged dans la course en ligne de canoe-kayak.
« Si je décroche l’argent pour moi cela vaudra l’or (…) Je peux être en forme paralympique et réussir ce que j’essaie depuis 9 ans »
Lors de ses troisièmes Jeux paralympiques, à domicile, il veut se dire que le meilleur est possible. Car entre Rio et aujourd’hui c’est toute une méthodologie qui n’est plus la même, un travail de fond qui a été entrepris, comme il l’a conté, relayé sur francebleu.fr : « En 2016 c’était surtout une expérience de préparation. Je ne m’étais pas vraiment entraîné. Je ne faisais pas de musculation, de crossfit. Toutes ces choses que je fais aujourd’hui, mais dont je me croyais incapable. A Tokyo cette olympiade m’a donné vraiment de l’expérience. Cela m’a permis de hisser mon niveau ».
Après le Japon comme ce champion le confie encore, il est monté en intensité au niveau de son mode d’entraînement. Au programme 220 jours de stage dans l’année, jusqu’à 14 entraînements par semaine avec l’aide d’un préparateur mental « pour me concentrer uniquement sur moi et ma performance, pas sur mes adversaires » dixit Rémy Boullé.
Parmi ses adversaires, il devra néanmoins particulièrement en écarter un excessivement dangereux (le Hongrois Peter Pal Kiss, tenant du titre) s’il veut absolument faire mieux qu’à Tokyo : « Il est beaucoup moins handicapé que moi. Si je décroche l’argent pour moi cela vaudra l’or. Après il faut se dire que tout est possible. Que cela peut se jouer à quelques centimètres. Si je fais un très gros départ, je peux le surprendre et faire le hold up. Je peux être en forme paralympique et réussir ce que j’essaie depuis 9 ans ». Poussé par une énorme ferveur populaire, Boullé ne partira pas du tout battu.