Le Normand médaillé d’or à Tokyo en 2021 en paratriathlon (PTS4) a les atouts nécessaires pour pouvoir se succéder à lui-même chez lui sur ces Jeux à Paris. Avec une détermination sans borne.
Le 11 juillet, Alexis Hanquinquant est nommé porte-drapeau de la délégation française aux Jeux paralympiques de Paris 2024 en compagnie de Nantenin Keita. Ce statut attribué pour cette cérémonie d’ouverture n’est évidemment pas anodin. Le natif de Seine-Maritime de 38 ans a un parcours plus que singulier.
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Avant de marquer de son empreinte au niveau mondial le paratriathlon dès 2017, Hanquinquant s’est distingué brillamment dans d’autres sports. Il a notamment été basketteur mais aussi champion de France de full contact en mai 2010 en moins de 86kg. Un peu plus de deux mois plus tard le 5 août, il est victime d’un accident de chantier. Sa jambe droite est broyée par un engin.
En septembre 2013 il se fait amputer, trois ans après son accident de chantier. Il s’oriente vers le para triathlon deux ans plus tard. En 2016 il participe à ses premiers championnats de France de paratriathlon à Montluçon. Lors de cette compétition où il décroche l’argent, il est repéré par le responsable de l’équipe de France de paratriathlon, Nicolas Becker.
Il connaît ensuite sa première sélection en équipe de France en 2017 à Rotterdam. En ce 15 septembre 2017, il décroche son premier titre mondial (PTS4). Au fur et à mesure de sa carrière, le Normand est devenu l’ambassadeur n°1 du para triathlon et même bien plus que cela !
Ancien champion de France de boxe full contact…
Nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 2021, son palmarès est à couper le souffle. Sextuple champion du monde, quintuple champion d’Europe, archi-titré comme champion de France également, il est invaincu à ce jour depuis 26 courses depuis août 2019.
Il se présente à Paris comme le grandissime favori à sa propre succession en quête d’un nouveau métal en or paralympique en PTS4. Et ce, trois ans après son illustre sacre de Tokyo. Sur son vélo comme il aime à le dire, il retrouve les valeurs du full contact dans le triathlon.
En particulier concernant le « dépassement de soi. Allier natation, course à pied et vélo, c’est l’idéal ». Il y a un an, quasiment jour pour jour, alors qu’il dominait totalement déjà son sport, Hanquinquant avait eu des mots lourds de sens relayés sur francetvinfo.fr.
Hors de question de lui parler de handicap : « Je suis tout à fait à l’aise avec ma prothèse. J’ai même choisi de ne pas mettre d’habillage autour. J’aime bien le côté « robot » et j’ai les tatouages qui vont avec car je préfère m’en amuser. Je n’ai rien à cacher cela fait partie de moi. Cela ne me dérange pas qu’on regarde ma prothèse car on n’en voit pas tous les jours. Mais j’aimerais que cela devienne banal et que cela ne soit pas scruté ».
Et le natif d’Yvetot de délivrer un message percutant : « Je suis persuadé que ces Jeux paralympiques vont permettre de mettre un gros coup de prothèse dans les préjugés, pour que les Français s’intéressent au milieu paralympique, et qu’ils comprennent que c’est du sport de haut niveau et pas la kermesse »Le sociétaire du Rouen Triathlon en est l’incarnation vivante.