En se parant d’or olympique, le titre ultime qui lui manquait, la championne française Pauline Ferrand-Prévot a quasiment achevé une carrière XXL en VTT et est rentrée dans une autre dimension elle qui a aussi gagné sur la route qu’elle s’apprête à retrouver.
Ça y est ,elle l’a fait ! Pauline Ferrand-Prévot était pourtant vraiment attendue sur les Jeux de Paris. Quand elle prend le départ de sa course, elle figure parmi les grandes favorites de l’épreuve de VTT cross-country qui se dispute sur la colline d’Elancourt. Après quelques tours d’observation, la native de Reims prend la situation en main. Elle fait la course en tête. Cette multiple championne du monde dans toutes les disciplines de vélo (route, VTT, cyclo-cross, gravel…) termine sa démonstration avec près de trois minutes d’avance sur l’Américaine Haley Batten :
« Lors de sa course olympique, elle a vraiment été au-dessus de toutes ses adversaires, se réjouit l’ancien double vainqueur du Tour Bernard Thévenet. Même sur des passages ardus, elle a parfaitement maîtrisé la situation. Elle était en contrôle, mais sans prendre de risques inutiles. Elle savait qu’elle avait la capacité de faire la différence à d’autres endroits. »
« Je suis quand même content de savoir qu’elle veut revenir sur route. Si elle pouvait remporter le Tour de France, ce serait un coup de projecteur supplémentaire pour le cyclisme féminin et le cyclisme dans son ensemble ».
Ses larmes sur le podium ont démontré qu’elle était humaine alors qu’elle demeure une vraie machine à gagner sur son vélo. Pauline Ferrand-Prévot est donc devenue championne olympique de VTT pour la première fois de sa carrière. Cette championne d’exception polyvalente a un palmarès qui donne le vertige. Il y a dix ans ,elle devient déjà la première Française championne du monde sur route depuis Jeannie Longo en 1995. En 2014, elle gagne aussi sur la Flèche Wallonne et remporte une étape sur le Giro en 2015.
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« La médaille de la résilience »
La native de la Marne est aussi championne du monde de cyclo-cross en 2015. En VTT, sa mainmise depuis plusieurs années se passe de tout commentaire. Outre son titre de championne olympique, elle est quintuple championne du monde de cross-country (2015, 2019, 2020, 2022, 2023), a gagné 9 manches de Coupe du monde, est double championne du monde de short track (2022, 2023), triple championne du monde de relais mixte VTT (2014, 2015, 2016), double championne du monde de VTT marathon (2019, 2022), championne du monde de gravel (2022). Un palmarès à couper le souffle. Steve Chainel est admiratif :
« Il n’y a plus rien qui me surprend chez elle. C’est un gros talent. Elle a un gros moteur. Pauline sait où elle va. Elle sait aussi pourquoi elle le fait. J’ai eu la chance de la côtoyer quand elle était très jeune et qu’elle arrivait en équipe de France de cyclo-cross. Elle combattait à l’époque avec mon ex-femme (Lucie Lefèvre, Ndlr). C’était déjà une teigne. Je ne suis pas étonné. »
« C’est la médaille de la résilience. C’est d’autant plus beau. Entre Londres (26ème, Ndlr), Rio (abandon, Ndlr), Tokyo (10ème, Ndlr), et là, il s’est passé beaucoup de choses. Elle a su se relever et avancer malgré les difficultés. Pauline a un gros caractère. Elle voulait faire du vélo pour devenir une championne. Je suis très content pour elle. En plus, c’est une fille bien. Je la connais bien. Avec son titre olympique, le Graal est là. Quand tu as un énorme talent comme le sien et que tu le mêles à du travail et que les étoiles sont alignées, tu aboutis à ce résultat ».
Pauline Ferrand-Prévot va lâcher le VTT
Devant les caméras et Léa Salamé, la championne française multi-titrée a avoué qu’elle allait bientôt laisser le VTT pour relever de nouveaux défis :
« On reste motivée en voulant gagner encore. Mais je vais arrêter le VTT en fin d’année. J’ai fait le tour de la question. Quel qu’aurait été le résultat de cette course olympique, il aurait fallu finir un jour. C’était la bonne année pour arrêter. Je ne me voyais pas repartir sur un cycle de quatre ans. D’un autre côté, je reste hyper passionnée. »
« J’aime m’entraîner. J’aime ce que je fais. Pourquoi pas ne pas retourner sur la route pendant quelques années pour disputer le Tour de France féminin en essayant de le remporter. Cela sera mon prochain challenge ». Gagner le Tour de France, elle en est largement capable. Je ne sais pas où elle va s’arrêter. Elle peut d’ores et déjà gagner le Tour dès l’année prochaine » est convaincu Chainel. Une prise de décision qui risque d’en inquiéter plus d’une alors que la Française de 32 ans est annoncée chez Visma Lease a Bike.