Après une saison terminée à une frustrante 6ème place, Paris 92 est repartie avec de grandes ambitions. Le club a-t-il les moyens de ses ambitions ? Peut-il venir concurrencer Brest et Metz ?
La saison 2020/2021 a montré que Metz n’était pas imbattable. Les Messines s’appropriaient le titre depuis 2016 et la saison dernière elles ont dû s’incliner face à Brest. De quoi donner de nouvelles ambitions aux autres équipes et notamment au Paris 92 qui ne peut se satisfaire de la 6ème place obtenue après une compétition où elles ont manqué de chance.
Les dirigeants ont misé sur la stabilité pour mener de front le championnat et la Coupe d’Europe après que le club ait obtenu une wildcard de la part des instances européennes :
« On ne voulait pas bouleverser l’effectif car nous avons une bonne base. Il fallait apporter des retouches afin d’améliorer les points qui n’ont pas fonctionné, on voulait amener de l’expérience. Véronika Mala et Kasia Janiszewska sont parties, mais des joueuses d’expérience comme Marie-Hélène Sajka ou Lara Gonzalez notamment sont arrivées » détaille l’entraîneur Yacine Messaoudi.
Paris 92 en embuscade
Après une préparation sérieuse, le début de saison confirme les ambitions parisiennes, le Paris 92 est au contact des deux mastodontes du championnat Brest et Metz mais, derrière les chiffres, Yacine Messaoudi est plus inquiet que serein, la faute aux blessures de joueuses importantes dans son dispositif :
« Notre situation est paradoxale, on a un bon bilan comptable, mais aussi beaucoup de blessures de joueuses importantes. On était très ambitieux, on construisait notre équipe sans trop de déconvenues avec de belles victoires contre Chambray, Nantes et Besançon puis la trêve internationale est passée par-là et il y a eu ces coups durs.
Adja Ouattara s’est blessée gravement au genou avec les Bleues en octobre en Ukraine. Sa saison est terminée malheureusement. En plus d’Adja, on a eu d’autres blessures avec Lara Gonzalez, Joana Resendé avec le Portugal, Laura Flippes. On est heureux d’avoir des joueuses convoquées, mais on n’a pas la densité d’effectif pour pallier à certaines absences.
C’est ce qui nous sépare de clubs comme Metz ou Brest. Ce sont des leaders qui nous manquent notamment sur des matches importants comme à Metz (défaite 36-21, Ndlr). Nous devons réinventer notre jeu, être plus cohérents. Notre projet de jeu est d’avoir une équipe solidaire, qui défend bien.
La solidarité est la base chez nous. La qualité des joueuses et du recrutement est bon. L’objectif est d’avoir une grande homogénéité avec beaucoup de filles qui peuvent scorer, pour ne pas dépendre d’une star. »
« On n’a pas la densité d’effectif pour pallier à certaines absences. C’est ce qui nous sépare de clubs comme Metz ou Brest »
L’optimisme du début de saison a donc rapidement été douché par ces absences importantes qui ont également précipité l’élimination précoce dès le 2ème tour en Ligue Européenne.
Avec 2 millions d’euros de budget contre 3,5 millions à Metz et 6 millions pour Brest, le porte-drapeau du handball féminin parisien n’a pas les moyens d’avoir un effectif aussi pléthorique que ses adversaires, cette différence de budget se faisant ressentir sur les salaires, les postes triplés. Yacine Messaoudi en est conscient, il ne veut pas donner de faux espoirs aux supporteurs :
« Si nous sommes dans le Top 5, on aura réussi notre saison. On franchit les paliers, je suis là depuis trois ans et j’ai la sensation que l’on se professionnalise. On avance dans la bonne direction. Nous pouvons être optimiste pour les années à venir. »
Paris 92 fait partie depuis de longues années des clubs les plus forts de la Ligue (sauf en 2018/2019 lorsqu’il a joué les play-down) mais, pour passer un nouveau palier et jouer de nouveau le titre après avoir terminé vice-champion de France en 2012, 2014 et 2015 (le club s’appelait alors Issy-Paris, il a changé de nom en 2018), les dirigeants parisiens devront augmenter le budget.
Car, en handball comme ailleurs, l’argent est souvent le nerf de la guerre.
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