samedi 20 avril 2024

Pascal Lino : « Van Aert, Evenepoel, Alaphilippe font du bien »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Vingt ans après avoir rangé son vélo, et avoir commercialisé des montres, le Breton Pascal Lino de 54 ans qui fut maillot jaune pendant 10 jours en 1992 (en 1993, il gagna une étape, la 14ème) est devenu pilote, notamment sur le Tour où il a hâte de voir évoluer celui qu’il considère déjà comme un phénomène.

Qu’avez-vous fait depuis l’arrêt de votre carrière en 2001 ?

Beaucoup de choses (rires). J’ai d’abord passé un brevet d’éducateur sportif pour rester dans le milieu… ce que je n’ai finalement pas fait ! J’ai ensuite créé une société spécialisée dans la distribution de montres, tout en débutant une collaboration qui dure encore avec ASO en tant que pilote de voiture dans la direction des courses. Aujourd’hui, je ne fais plus que ça une centaine de jours par an.

Officiellement, vous êtes donc pilote.

Le matin, quand les invités prennent place dans la voiture, ils veulent savoir qui est leur chauffeur. En fin de journée, après plus de 200 km, parfois sur des routes de montagne difficiles, ils saluent le pilote en partant ! Ils prennent conscience que l’exercice peut être périlleux.

On vous voit donc aux avant-postes des courses.

Lors du dernier Tour de France, lorsque Christian Prudhomme a été obligé de se mettre à l’écart en raison de la Covid, avec François Lemarchand, nous l’avons remplacé. Pour avoir déjà assumé ce rôle sur Paris-Nice ou le Dauphiné, j’étais prêt pour le Tour.

Quelles sont les difficultés principales auxquelles vous êtes confronté sur une course ?

L’aspect sécuritaire est essentiel. D’ailleurs, en ce moment, je suis une formation de pilotage en lien avec la sécurité routière avec une dizaine d’autres pilotes confrontés aux mêmes problématiques dès lors que vous devez veiller en même temps à la présence des coureurs et à celle du public au bord des routes. On est là pour faire vivre au plus près possible la course à nos invités… en toute sécurité.

« Le successuer d’Hinault finira bien par arriver »

Le successeur de Bernard Hinault ferait-il partie de ces phénomènes dont vous parlez ?

Le successeur français d’Hinault finira bien un jour par arriver. En attendant, si un coureur m’a impressionné comme jamais, c’est Remco Evenepoel. Lui, je suis certain, qu’on va en bouffer pendant au moins dix ans ! Il y a deux ans, je me suis retrouvé derrière lui, en voiture, lors d’une étape du Tour d’Allemagne. La course était partie à bloc à 47 km/h de moyenne pendant 90 bornes quand il a attaqué sur une bosse.

Il est sorti tout seul à plus de 70 bornes de l’arrivée et a d’abord creusé l’écart, jusqu’à plus de 3 minutes 30. Il était seul face à un peloton qui s’est organisé pour se relayer, mais qui n’a jamais pu le rejoindre. Je n’avais jamais vu un coureur avancer aussi vite ailleurs que dans le cadre d’un contre-la-montre. Derrière, tous les rouleurs se succédaient pour se relayer et il les usait les uns après les autres. En voyant sa puissance, je me suis dit : là, on tient un vrai phénomène. C’était seulement sa deuxième année chez les pros. Le nouveau Merckx, on l’a !

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