mercredi 24 avril 2024

Patrick Lefevere et la Deceuninck-Quick-Step un mariage séduisant

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Patron de la meilleure équipe du peloton, la Deceuninck-Quick Step, Patrick Lefevere connaît la recette du succès et cela n’est pas prêt de s’arrêter. Un gagneur pour celui qui a vaincu le cancer en 2001.

À 66 ans, Patrick Lefevere est une référence et un homme de conviction. Toujours en quête de la perfection, le manager général de la Deceuninck-Quick Step a toujours fait en sorte d’avoir la meilleure équipe du peloton. La victoire était l’unique option quand son équipe se lance dans une course.

Il est évident qu’en ayant vu passer des coureurs comme Paolo Bettini, Tom Boonen, Sylvain Chavanel, Michal Kwiatkowski, Rigoberto Uran, Philippe Gilbert, Dan Martin, Elia Viviani et aujourd’hui Julian Alaphilippe, Mark Cavendish voire Remco Evenepoel, Lefevere peut se vanter d’avoir permis l’éclosion de nombreux champions.

Passionné de vélo, comme tout Belge qui se respecte, et malgré une famille qui n’était pas forcément motivée par l’idée de le voir s’y lancer, il décide rapidement de basculer dans l’encadrement sportif, en 1979, après trois ans comme

Professionnel. Il n’a alors que 24 ans. Il apprend son métier de directeur sportif au côté de Walter Godefroot et gagne rapidement ses galons de manager, dans les années 90, en remportant de nombreux succès grâce à des coureurs comme Mario Cipollini, Johan Museeuw ou encore Michele Bartoli.

Lefevere ne fait pas de sentiments

Il est alors à la Mapei qui brille surtout sur les étapes et les courses d’un jour. En 2000, après une opération d’une tumeur au pancréas, il décide de créer sa propre équipe, la Domo-Farm Frites avec qui il remporte notamment Paris-Roubaix en 2001 et 2002 grâce à Servais Knaven puis Museeuw, sans oublier une étape du Tour 2002 avec Richard Virenque.

En 2003, il profite de l’arrêt de la Mapei pour reconstruire une nouvelle équipe tout aussi forte, la Quick Step-Davitamon en s’entourant de personnes compétentes à tous les niveaux. Et depuis plus de 18 ans, Patrick Lefevere est l’homme qui guide son équipe à la victoire chaque année avec un sérieux, un cap et une vision qui peuvent diviser, mais qu’il sait mettre au profit de ses intérêts et surtout de la victoire.

« C’est un manager qui aime avoir un coup d’avance, explique Cyrille Guimard. C’est la qualité d’un manager. Il sent quand un coureur arrive à son top et il ne fait pas comme dans certaines équipes, il ne fait pas de sentiments. Cela ne rend pas service au coureur et l’équipe. Garder un coureur, un ou deux ans de plus, alors qu’il n’a plus de moteur, ce n’est pas forcément une solution. Ça fait partie des choses normales dans le sport. Il n’hésite pas à donner sa chance aux jeunes. »

Evenepoel, Alaphilippe, un duo en or pour la Deceunink-Quick-Step

Et alors qu’on le pensait proche de la retraite, la pandémie actuelle a un peu retardé l’échéance. Surtout que l’émergence de Remco Evenepoel peut enfin lui permettre de rêver d’accrocher un grand Tour à son palmarès.

Car si son équipe a pris l’habitude de dominer sur les Classiques, les Monuments ou des courses à étapes d’une semaine, Patrick Lefevere n’a jamais fait le pari d’aller décrocher les étoiles d’un podium d’un Tour, d’un Giro ou même d’une Vuelta, même s’il y a eu des podiums avec Rigoberto Uran (2ème du Giro 2014) ou Enric Mas (2ème de la Vuelta 2018).

Il sait qu’il possède une jeune génération capable de rivaliser avec les meilleurs alors même qu’il arrive à faire renaître de vieux briscards comme Mark Cavendish. Et en prolongeant son champion du monde, Julian Alaphilippe ou encore la pépite belge, Remco Evenepoel, Patrick Lefevere démontre qu’il croit en leur talents pour enfin concrétiser le chef d’œuvre d’une vie dédiée au vélo. Et surtout « continuer à gagner » qui est sa plus grande ambition.

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