Il y a 6 ans, quand il signe son premier contrat pro, on promettait le meilleur à Paul Bernardoni. Aujourd’hui, il connait sa deuxième relégation en deux saisons et a besoin de briller face au PSG pour relancer sa carrière.
Même s’il s’amusait lui-même de son « look » et de son apparence beaucoup plus âgé, Paul Bernardoni est longtemps resté un grand espoir français. Champion d’Europe U19 en 2016 (en tant que doublure de Ludovic Batelli), au côté d’un certain Kylian Mbappé, demi-finaliste de l’Euro Espoirs en 2019, international olympique pour les Jeux de Tokyo (2021)… Sa trajectoire confirme le talent aperçu en lui, dès son plus jeune âge. Un jeu au pied sûr, des réflexes impressionnants sur sa ligne et une maturité davantage en rapport avec son physique…
Formé à Troyes, où Jean-Marc Furlan lui fait signer son premier contrat pro à 17 ans, il fera ses débuts en Ligue 2 moins d’un an plus tard, puis terminera la saison dans le but de l’ESTAC.
Des débuts ratés à Bordeaux
Paul Bernardoni n’a pas encore 20 ans, quand il fait le grand saut pour rejoindre un grand club de Ligue 1. En janvier 2016, il est prêté (avec option d’achat obligatoire) en Gironde. Sa vie dans le grand monde peut commencer.
Mais les débuts sont compliqués. Pour son premier match avec Bordeaux, le 3 février 2016 (il remplace Prior, blessé), l’OL s’impose 3-0 au Parc OL. Sa faute de main, sur le deuxième but lyonnais va entamer la confiance du club à son égard. Après tout, il est jeune et peut attendre. La saison suivante sera une saison blanche pour le joueur né en banlieue parisienne. Relégué au rang de n°3, il ne joue aucun match. Cerise sur le gâteau : il voit débarquer Benoit Costil lors de l’été 2017 et s’éloigne un peu plus du but des Girondins.
Vont alors s’enchainer les prêts. D’abord à Clermont (Ligue 2), puis deux ans de suite à Nîmes, qui retrouve la Ligue 1.
Nîmes : les deux plus belles saisons de sa jeune carrière
Ce sont sans doute les deux plus belles saisons de sa jeune carrière. A tel points qu’il veut rester dans le Gard, mais Nîmes n’a pas les moyens de le retenir et c’est Angers, qui n’hésite pas à en faire le transfert le plus cher de son histoire, qui empoche le morceau, en mettant 7 millions d’euros sur la table.
Mais là encore, ça va se gâter. Après une belle première saison durant laquelle il joue les 38 matchs, Paul Bernardoni tombe malade et Gérald Baticle, qui a succédé à Stéphane Moulin, qui l’a fait venir, le relègue au rang de n°2. Prêté à Saint-Etienne en janvier, il fait partie des fiascos de l’opération maintien et retourne à Angers sans plus de garanties.
Entre manque de confiance, arrivée de Yahia Fofana, recruté pour être le numéro 1, il se bat pour être le n°1 et sème la confusion dans l’esprit de son entraîneur. Si Bernardoni est choisi pour débuter, les deux gardiens sont fragilisés et loin d’être performants.
Rapidement, un contexte malsain se créé autour du SCO qui ne parvient pas à sortir la tête de l’eau et reste englué à la dernière place. Difficile d’être performant dans ces conditions. Bernardoni plonge avec son équipe et ne peut empêcher Angers d’être, de loin, la pire défense de Ligue 1, avec 42 buts encaissés. Après son succès à Nice, le 18 septembre (1-0 à Nice, 8ème journée), le SCO attendra près de 7 mois pour gagner de nouveau (1-0 contre Lille, lors de la 30ème journée), avec un troisième entraîneur sur le banc.
« Il faut savourer ces matches. Ce sont des moments extraordinaires ».
Pour Bernardoni, c’est la première de la saison. Yahia Fofana étant dans le but lors des victoires contre Montpellier et Nice en début de saison.
Sous contrat jusqu’en 2024, on le voit mal être encore au club la saison prochaine, en Ligue 2. Pour l’instant, il préfère se concentrer sur la fin de saison, et la venue du PSG ce soir. « Ce n’est pas encore l’heure. Mon objectif est de finir la saison le mieux possible (…) Il faut savourer ces matches. Ce sont des moments extraordinaires. Il faut tout donner pour essayer de sortir un grand match et ne pas avoir de regrets ».
Surtout, faire bonne figure pour quitter la Ligue 1 la tête haute. A titre collectif, mais aussi personnel. Si celui qui a fêté ses 26 ans le 18 avril, veut prouver qu’on ne s’était pas trompé sur lui, c’est le moment de saisir sa chance.