samedi 12 octobre 2024

Peter Bosz (OL) : « J’ai envie de prouver autre chose »

À lire

Julien Huët
Julien Huët
Journaliste

En dépit d’un discours séduisant, la première saison de l’entraîneur néerlandais à l’OL n’a pas été à la hauteur des espérances. Fin mai, le technicien, à qui il restait alors un an de contrat, se projetait déjà avec envie sur la prochaine saison. Peter Bosz s’attend à une autre saison.

Avez-vous eu des regrets à l’issue de la saison terminée à la huitième place ?

Dans ma vie, je n’ai jamais de regrets. Car il faut faire les choses quand tu peux les faire. On a essayé de gagner tous les matches, nous n’y sommes pas arrivés, pas du tout. Nous avons perdu trop de matches, y compris des rencontres que nous ne devions vraiment pas perdre.

On a manqué de régularité dans la saison et dans chacun des matches, il faut progresser sur ce point pour la saison prochaine. Ce n’est pas la saison qu’on souhaitait. Personne. Ni moi, ni le club, ni les supporteurs, ni les joueurs. Personne. J’ai bien sûr envie de prouver et de montrer autre chose.

Avez-vous l’impression que ce sera moins difficile pour vous dans la mesure où vous connaissez maintenant le club et le championnat de France ?

Bien sûr car j’avais joué en France, mais cela remontait à tout de même 30 ans en arrière. J’avais évidemment vu avant de venir des matches de l’OL, surtout en Ligue des Champions, mais cela ne veut pas dire que tu connais le club, les joueurs et la Ligue 1. Quand tu signes en juin un contrat avec un club, tu as très peu de temps pour connaître l’équipe et les joueurs. Mais maintenant je connais mes joueurs et tous les clubs en Ligue 1, cela sera une grosse différence.

« Il y a des choses qui vont changer »

Même lors de certaines victoires, l’OL n’a pas affiché suffisamment de maîtrise, à l’image du dernier match à domicile contre Nantes (3-2) en fin de saison. Oui, trop souvent. Et ce n’est pas possible si tu veux jouer en haut du tableau ! Contre Nantes par exemple, c’était une victoire, mais pas un sans-faute, le match doit être fini dès la mi-temps ! Mais on a manqué trop d’occasions et on a donné deux buts à l’adversaire, ce qui ne doit pas arriver. C’est effectivement à l’image de notre saison.

Qu’avez-vous pensé du public lyonnais avec lequel il y a eu de nombreux aléas durant la saison ?

C’était ma première saison ici. Durant les deux ou trois premiers matches à domicile, nous avons joué sans l’appui du virage Nord (qui boycottait le pass sanitaire, Ndlr). En milieu de saison, nous avons subi des huis clos. Donc, malheureusement, mon équipe n’a pas joué souvent dans un stade plein.

Pensez-vous qu’il y a une révolution à mener cet été dans la constitution de votre effectif ?

Il y a des choses qui vont changer, pas seulement sur l’effectif, pour être beaucoup mieux la saison prochaine. Pas un petit peu, mais beaucoup mieux. Donc des choses vont changer, y compris au niveau de l’effectif, absolument. Il y a beaucoup de travail à faire, mais c’est possible, je suis convaincu de cela. Si tu veux gagner, ce n’est pas toujours avec les meilleurs joueurs, mais avec ceux avec la meilleure mentalité, c’est très important.

« Il y a besoin de temps pour mettre en place une équipe qui va gagner des titres »

Vous évoquez l’attitude des joueurs.

Absolument. Comme on l’évoquait tout à l’heure, j’ai découvert une autre culture de football en France. J’ai travaillé dans des clubs de haut niveau en Allemagne et aux Pays-Bas, je sais comment cela se passe là-bas et je ne l’ai honnêtement pas toujours vu ici. Sur ce point, c’est obligé de beaucoup progresser.

On va le faire, on va prendre les mesures pour être plus compétitifs. J’ai fait des erreurs, comme tout le monde dans la vie. Le plus important est d’apprendre de ses erreurs. J’ai déjà préparé pas mal de choses pour aider les joueurs et mettre en place une nouvelle culture afin d’obtenir des succès. On va mettre cela en place dès le début de la saison.

Est-ce un travail long à mettre en place ?

Je ne peux pas dire : “Cela va durer deux, trois ou quatre ans’’. Mais je sais que les entraîneurs ont besoin de temps. Regardez par exemple Klopp à Liverpool ! Il n’a rien gagné la première saison, mais il a mis en place une organisation et un effectif et, finalement, ils sont pas mal (sic) ! Quand tu regardes les grands clubs en Europe, tu vois qu’il y a besoin de temps pour mettre en place une équipe qui va gagner des titres.

Peter Bosz espère avoir du temps

Mais les dirigeants donnent rarement du temps aux coachs…

Quand même, quand tu regardes les vrais grands clubs (sic) – et il n’y en a pas beaucoup – tu sais exactement les joueurs qui composent l’équipe, ça ne bouge pas beaucoup. Au Real Madrid par exemple, tout le monde connaît leur milieu de terrain type. Zidane est resté longtemps là-bas, regardez aussi Klopp, Guardiola… Dans les clubs de top niveau, les entraîneurs restent longtemps. Au niveau en-dessous, vous avez raison : les coachs changent s’il n’y a pas de succès.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi